Covid long : une bombe à retardement pour les travailleurs et les entreprises

22 mars 2024

Le Covid-19, c’est fini ! C’est du moins l’impression qui plane en France et dans le monde du travail depuis que les protocoles sanitaires ont été supprimés par le gouvernement en 2022. Pourtant, plusieurs scientifiques, économistes et associations de patients à l’international s’accordent pour dire que le Covid long est une bombe à retardement pour les travailleurs et les entreprises. Explications.


Auparavant contractuelle pour l’État, Pauline est désormais sans emploi. Âgée de 44 ans, son Covid long rythme son quotidien depuis le début de la pandémie. Aujourd’hui, ses deux enfants et elle vivent avec les 900 euros de son AAH (Allocation aux adultes handicapés) dont elle attend encore le renouvellement. « J’ai des problèmes neurologiques, respiratoires, musculaires, etc. Je ne suis plus en arrêt maladie et je n’ai pas d’ALD (Affection longue durée). Mon chômage va bientôt se terminer. Sans AAH, je serais au RSA, mais je préfère vivre sans rien que d’aller bosser quinze heures gratos pour l’État », déplore-t-elle dans un rire jaune.

Cette réalité, c’est celle de la plupart des patients affectés par un Covid long dont la prise en charge est jugée « insatisfaisante » dans un rapport du Comité de Veille et d’Anticipation des Risques Sanitaires (Covars). Dans une étude réalisée entre septembre et novembre 2022, Santé Publique France estimait déjà la prévalence du Covid long à environ 2 millions de personnes dont 30 % subissaient un impact fort ou très fort sur les activités quotidiennes. Selon le Covars, les coûts du Covid long risquent d’être élevés, notamment pour le marché du travail.

Fragilité, errance médicale et séquelles

Dans la revue Science, l’épidémiologiste Ziyad Al-Aly et le cardiologue Eric Topol décrivent le Covid long comme une maladie multisystémique qui impacte tout le système organique et qui ne concerne pas uniquement les personnes fragiles. Sur ce dernier point, Chiara, membre de l’Association pour la Réduction des Risques Aéroportés (ARRA), estime que la fragilité est un spectre qui nous concerne tous car « les personnes fragiles à 0 % n’existent pas »« Le risque de Covid long peut toucher tout le monde : adultes, enfants, et même ceux sans facteurs de risques », renchérit Mylène Rahel Damamme, co-fondatrice d’#ApresJ20, l’association du Covid long en France. En l’absence d’un diagnostic biologique et d’un traitement, les multiples symptômes, présents depuis au moins quatre semaines et qui peuvent persister au-delà, restent difficiles à mettre en évidence, ce qui mène souvent à de l’errance médicale.

Si la fatigue et le brouillard cérébral sont souvent mentionnés, Ziyad Al-Aly a signalé dans The Guardian des « conditions chroniques qui vont littéralement laisser une cicatrice à vie », notamment sur les plans neurologique, cardiovasculaire et respiratoire. D’où son inquiétude partagée avec Eric Topol sur le danger que représentent les réinfections, même « légères ». À cela s’ajoute la persistance virale du SARS-CoV-2 dans l’organisme qui serait due à « des anomalies du système immunitaire » selon une étude de l’Inserm et l’Université Paris Cité.

Le Covid long pèse sur la productivité et l’emploi

Aux États-Unis, la calculette a déjà été dégainée : le coût du Covid long est estimé à 3 700 milliards de dollars sur cinq ans. En France, le Covars indique que les coûts sont « difficilement chiffrables mais incontestablement élevés ». Seulement, les effets se ressentent déjà car le comité note qu’avec « des salariés absents ou moins productifs »des dirigeants font part d’une préoccupation croissante « qui ne semble pas avoir été considérée à l’échelle des autorités sanitaires ».

Baisse de la productivité, pénuries de main d’œuvre et hausse de l’inactivité, tels sont les risques qui planent sur le marché du travail. D’après une étude internationale réalisée en 2021, sur une période de sept mois « 27 % des personnes souffrant de SPC (Syndrome Post-COVID-19, nom donné au Covid long par l’OMS, ndlr) travaillaient autant d’heures qu’avant de contracter le SPC » et « 23 % […] ne travaillaient plus du fait de leur pathologie ». En 2021, l’Institute for Fiscal Studies a estimé que le Covid long a entraîné « une perte de 4,4 millions d’heures de travail par semaine au Royaume-Uni ». Et aux États-Unis, la Brooking Institution a estimé qu’en 2022, sur 10,6 millions d’emplois vacants, 15% étaient potentiellement dûs au Covid long.

Une vague d’incapacité de grande échelle

Du côté des malades, les conséquences sont d’autant plus délétères. En 2021, une étude réalisée sur 1 000 patients en France a montré que « 48 % estiment ne plus être en mesure de réaliser certaines activités comme la conduite automobile ou les tâches ménagère ». Ces difficultés, Pauline ne les connaît que trop bien : « Je ne peux pas faire mes courses, prendre la voiture, et emmener mes enfants à l’école mais on me demande de retourner au travail ? C’est inconcevable. »

Aux États-Unis, entre 2021 et 2022, le nombre de personnes handicapées travaillant ou cherchant un travail a augmenté de 23 %, en partie à cause du Covid long. « À chaque infection, on peut passer de la catégorie valide à invalide », s’inquiète Solenn, co-fondatrice de Winslow Santé Publique. À 42 ans, Cécile (1), ancienne infirmière libérale à domicile, essaye tant bien que mal de retrouver un emploi mais ses contaminations à répétition l’ont handicapée et précarisée. L’an dernier, elle a été forcée de vendre sa maison. « J’aimerais obtenir une RQTH, mais la partie administrative est laborieuse. Ça demande trop d’énergie, d’autant plus qu’on est mal informé sur les démarches », déplore-t-elle. Mais pour Pauline, même les aides ne suffisent pas : « Avoir un travail aménagé, c’est le parcours du combattant. Tout le monde s’en fout de la RQTH. Même France Travail est à la ramasse quand on parle de handicap. »

Alors que le Covid long peut être reconnu comme un handicap outre-Atlantique depuis 2021, il n’est toujours pas référencé comme une ALD spécifique en France et la plateforme de recensement des malades promise depuis début 2022 par le gouvernement n’est toujours pas là. Des retards qui interrogent face à « la plus grande vague d’incapacité de l’Histoire de l’humanité » qui connaît actuellement un rebond aux États-Unis. Chez nos voisins allemands, le Ministre de la Santé prend lui le risque du Covid long très au sérieux, et se réjouit que les employeurs soient encore tenus responsables en cas d’infections de leurs salariés.

Des initiatives isolées dans un monde du travail à la traîne

Mylène Rahel Damamme, de l’association #ApresJ20, est malade depuis quatre ans mais toujours en poste. Victime de malaises post-effort, elle a dû s’adapter : « J’ai adopté la technique du pacing pour planifier, fractionner, prioriser mes tâches et éviter les activités énergivores. » Mais ce qui a surtout changé sa vie de salariée, c’est qu’en tant que responsable du reporting de durabilité au sein de Decathlon, elle a pu sensibiliser le groupe entier à la problématique du Covid long. « Mes responsables et la Mission Handicap de Decathlon ont fait preuve d’une solidarité à toute épreuve, notamment pour ma demande de RQTH. Ils se sont montrés flexibles en facilitant mon retour avec des phases étendues de télétravail. Une journée de sensibilisation a même été instaurée le 21 juin ! »

En France, Decathlon fait figure d’exception. Le Covid long est bien loin d’être inscrit dans les priorités des entreprises. Pourtant, le Covars indique que dans un sondage réalisé en 2023, la moitié des médecins du travail interrogés le considèrent comme « un réel problème de santé au travail » et la Société Française de Santé au Travail estime que le retour en entreprise est freiné par « le scepticisme des employeurs et des collègues et par l’absence de politique de management du SPC dans la majorité des entreprises ». Les syndicats sont aussi à la traîne. « Il y a des exceptions comme le STJV (le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo ndlr.) qui communique sur le sujet et a un protocole sanitaire pour leurs événements. Sinon, c’est un peu le désert », reconnaît Florian, membre de l’ARRA.

Quelles solutions face au virus ?

Des mesures existent pour que les entreprises s’adaptent aux malades et limitent les infections, car comme l’explique Chiara de l’ARRA : « Tout ce qui se passe dans les entreprises n’est pas séparé du reste de la société. » L’association #ApresJ20 a publié une page sur le Covid long au travail s’appuyant sur des préconisations internationales, dont deux guides réalisés par l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au travail (AESST) : un pour les travailleurs et un autre pour les employeurs. Parmi les mesures recommandées par l’AESST : accorder plus de flexibilité mais surtout, renouer avec la distanciation sociale et le port du masque.

Autre piste, l’amélioration de la qualité de l’air en intérieur, dont l’efficacité a déjà été prouvée face à la transmission par aérosols du SARS-CoV-2. Une mesure souvent jugée coûteuse. Pourtant, à l’international, des études tendent à démontrer que les bénéfices dépassent les coûts, parfois très largement. Aux États-Unis, où le gouvernement incite les entreprises à agir, une amélioration de la qualité de l’air en intérieur permettrait un retour sur investissement jusqu’à 800 dollars par employé par an.

Être inactif dans une société où « travailler est un devoir »

Cet hiver, le Covid-19 circulait encore activement dans l’Hexagone. Des travailleurs et travailleuses, comme Pauline et Cécile, ne sont plus en capacité de travailler. Pourtant, les récents signaux envoyés par le gouvernement inquiètent associations, malades et personnes handicapées : contrôles renforcés des arrêts maladies, délais de traitement trop longs pour les demandes de RQTH et de AAH, économies envisagées sur les ALD, réforme du RSA, etc. Dans une société où « travailler est un devoir », il convient de se demander ce qu’il advient des personnes jugées « improductives ». Pessimiste, Cécile s’inquiète de la suite : « On a l’impression d’être proche de la fin de vie. D’ailleurs, on se sent presque concerné par le sujet de l’euthanasie et du suicide assisté. Ce n’est pas très jovial, mais c’est la réalité. »

(1) Le prénom du témoin a été modifié pour préserver son anonymat.


Article écrit par Etienne Brichet et edité par Clémence Lesacq – Photo Thomas Decamps pour WTTJ

Le long Covid pourrait être la “prochaine catastrophe de santé publique”

Le long Covid pourrait être la “prochaine catastrophe de santé publique”, avec un impact économique de 3 700 milliards de dollars rivalisant avec celui de la Grande Récession.

PUBLIÉ MER. 30 NOV. 20228 H 30 HNEMIS À JOUR LE VEN. 9 DÉC. 202213 H 57 HNE

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Greg Iacurci@GREGIACURCI

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  • Le Covid est longtemps une maladie chronique résultant d’une infection au Covid-19. Elle porte de nombreux noms, notamment Covid long, post-Covid ou syndrome de Covid post-aigu.
  • On sait encore peu de choses sur cette maladie. Ses symptômes se comptent par centaines et peuvent être débilitants. Ils peuvent également être difficiles à diagnostiquer – même pour les médecins qui sont prêts à le faire.
  • Le long covidus a touché pas moins de 23 millions d’Américains. Selon une estimation, elle pourrait coûter à l’économie américaine 3,7 trillions de dollars, soit à peu près le montant de la Grande Récession.
Sam Norpel et sa famille. Norpel, 48 ans, deuxième à partir de la droite, a attrapé le Covid-19 en décembre 2021 et ne s'en est pas remis. Les estimations suggèrent que cette maladie chronique, connue sous le nom de long Covid, a touché jusqu'à 23 millions d'Américains.

Sam Norpel et sa famille. Norpel, 48 ans, deuxième à partir de la droite, a attrapé le Covid-19 en décembre 2021 et ne s’en est pas remis. Cette maladie chronique, connue sous le nom de Long Covid, touche jusqu’à 23 millions d’Américains.Kirstie Donohue

Sam Norpel avait l’habitude de présenter des mises à jour financières régulières aux dirigeants de la suite C.

Maintenant, des épisodes imprévisibles de discours brisés et saccadés rendent cela impossible pour l’ancien dirigeant du commerce électronique.

Bien qu’il soit à jour avec les vaccins et les rappels, Norpel, 48 ans, a contracté Covid-19 en décembre 2021, lorsque la variante omicron hautement transmissible alimentait un nombre record de cas aux États-Unis.PUBLICITE

Elle ne s’est jamais améliorée – et en fait, elle se sent plus mal, avec une gamme de symptômes débilitants qui l’empêchent de travailler.

Plus de votre santé, votre argent

Voici un aperçu d’autres histoires sur les complexités et les implications du long Covid:

Son discours hésitant peut être déclenché par quelque chose d’aussi inoffensif que de l’eau froide ou de l’air frais sur la peau. Une sensibilité extrême au bruit l’oblige à porter des écouteurs antibruit toute la journée. Elle a également enduré une migraine de bas grade pendant près d’un an, qui peut éclater après un temps d’écran prolongé.

Pourquoi longtemps Covid pourrait coûter aux États-Unis près de 4 billions de dollars

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VIDÉO 15:36Pourquoi longtemps Covid pourrait coûter aux États-Unis près de 4 billions de dollars

En ce qui concerne son corps et son esprit, “l’ordinateur est tout simplement lent”, a déclaré Norpel, qui vit avec sa famille à l’extérieur de Philadelphie. “En ce moment, pour moi, 48 [ans], c’est comme 78.”

Norpel fait partie des millions d’ Américains atteints de Covid long , également connu sous le nom de syndrome Covid long-courrier, post-Covid ou post-aigu de Covid. Bien que les définitions varient, le long Covid est, à la base, une maladie chronique dont les symptômes persistent pendant des mois ou des années après une infection à Covid.

Selon le département américain de la Santé et des Services sociaux , jusqu’à 30 % des Américains qui contractent le Covid-19 ont développé des symptômes à long terme, affectant jusqu’à 23 millions d’Américains .

Long Covid pourrait être « la prochaine catastrophe de santé publique »…

Le pays est sur le point d’entrer dans sa quatrième année civile d’épidémie de coronavirus, et de nouvelles variantes devraient rendre l’hiver difficile .

Les chercheurs pensent que la plupart des Américains ont eu Covid-19 à ce stade.

Des études suggèrent que les infections ultérieures augmentent les risques d’issue « défavorable », y compris l’hospitalisation et la mort. Le virus a tué plus d’un million d’Américains à ce jour et quelque 2 000 autres meurent chaque semaine, selon les Centers for Disease Control and Prevention.

Long Covid démontre que le virus fait des ravages persistants, omniprésents et peut-être encore plus insidieux. Les experts médicaux l’ont qualifié de “prochaine catastrophe de santé publique en devenir”.

“Il n’y a qu’un grand nombre de personnes touchées par cela”, a déclaré le Dr Peter Hotez, codirecteur du Center for Vaccine Development du Texas Children’s Hospital et doyen du Baylor College of Medicine.

Ce nombre « ne fera que continuer à croître » alors que Covid-19 continue de circuler, a déclaré le HHS dans un récent rapport .

“Cela pourrait changer la donne en termes de pratique médicale, de la même manière que le VIH / SIDA a changé la donne”, a déclaré Hotez.

… un lourd tribut financier

Mais les tentacules du long Covid vont bien au-delà de son impact médical : du déficit de main-d’œuvre aux prestations d’invalidité, à l’assurance-vie , à l’endettement des ménages, à la perte de l’épargne-retraite et à la ruine financière.

Cet article est le premier d’un rapport spécial de CNBC examinant l’impact destructeur de longue durée de Covid sur les individus, les familles et l’économie américaine dans son ensemble.

Au total, le long Covid représente un frein de 3,7 billions de dollars à l’économie américaine – environ 17% de la production économique pré-pandémique de notre pays, a déclaré David Cutler, économiste à l’Université de Harvard. Le coût global rivalise avec celui de la Grande Récession, a écrit Cutler dans un rapport de juillet.

Cutler a révisé à la hausse le total de 3,7 billions de dollars de 1,1 billion de dollars par rapport à un rapport initial d’octobre 2020, en raison de la “plus grande prévalence de longs Covid que nous ne l’avions deviné à l’époque”. Même cette estimation révisée est prudente : elle est basée sur les 80,5 millions de cas confirmés de Covid aux États-Unis au moment de l’analyse et ne tient pas compte des futures charges de travail.

La hausse des dépenses médicales représente 528 milliards de dollars du total. Mais la perte de revenus et la qualité de vie réduite sont d’autres effets de retombée sinistres, qui coûtent respectivement 997 milliards de dollars et 2,2 billions de dollars aux Américains.

“Long Covid sera là longtemps après la fin de la pandémie, impactant nos communautés, notre système de santé, notre économie et le bien-être des générations futures”, indique le rapport du HHS.

Norpel était le soutien de famille du ménage, ce qui permettait à son mari de s’occuper de leurs enfants. La famille vit des revenus d’une police d’assurance invalidité de longue durée, vestige de son ancien emploi; les fonds ne remplacent qu’un tiers de son salaire antérieur. Le mari de Norpel doit maintenant jongler avec les tâches de gardiennage et la nécessité de trouver du travail, à la fois pour le revenu et l’assurance maladie.

Les soucis d’argent sont nombreux : la capacité de continuer à financer les études collégiales de sa fille, les chances de piller les comptes de retraite ou de vendre sa maison pour subsister. Le fils de Norpel, âgé de 16 ans, s’est récemment demandé s’il devait trouver un emploi pour subvenir aux besoins de la famille. mais il n’a même pas de permis de conduire.

“Tout cela est juste très déchirant”, a déclaré Norpel, ajoutant que “longtemps, Covid a tout changé”.

Qu’est-ce que le Covid long ? Cela dépend à qui vous demandez’

Bien qu’il existe encore de nombreuses inconnues sur le long Covid – raccourci pour son nom scientifique «séquelles post-aiguës de Covid» ou PASC – ce que nous savons jusqu’à présent est surprenant, disent les experts.

Quiconque a eu Covid-19 peut développer la maladie. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les gens peuvent l’attraper quelle que soit la gravité de leur infection initiale ou de la variante du virus . Elle affecte tous les groupes d’âge, même ceux qui étaient auparavant en forme et en bonne santé.

Des études suggèrent que les femmes courent un risque plus élevé que les hommes; une étude a révélé que les femmes adultes étaient deux fois plus susceptibles d’avoir des symptômes à long terme. Les personnes de couleur sont également plus susceptibles de tomber malades en raison de la probabilité accrue d’une infection à Covid-19 et d’un accès réduit à des soins de santé de haute qualité ; il est également plus fréquent chez les personnes bisexuelles et trans en raison de l’accès réduit aux soins et de la stigmatisation concernant leur sexe ou leur sexualité, a déclaré le HHS dans un rapport d’octobre .

Une nouvelle étude soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’impact à long terme de Covid

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VIDÉO 01:57Une nouvelle étude soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’impact à long terme de Covid

Cependant, la communauté médicale n’est pas parvenue à une définition exacte du long Covid, ce qui complique le diagnostic et le traitement.

La définition “dépend de qui vous demandez en ce moment”, a déclaré le Dr Greg Vanichkachorn, directeur médical du programme de réadaptation de l’activité Covid de la Mayo Clinic.

Voici quelques points sur lesquels les avis divergent :

  • Cause : Les médecins ne savent pas encore ce qui cause le long Covid. Ils ont des théories : il s’agit peut-être d’une maladie auto-immune, comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, dans laquelle le virus a disparu mais le système immunitaire reste actif, attaquant les cellules saines par erreur ; ou peut-être que de petits caillots sanguins se forment dans le cerveau, trop petits pour provoquer un accident vasculaire cérébral mais suffisamment gros pour déclencher des problèmes neurologiques.
  • Symptômes clés : Long Covid a été lié à plus de 200 symptômes, selon la Fondation Rockefeller. L’essoufflement, la fatigue et les troubles du sommeil ou l’insomnie sont les symptômes les plus courants, selon une récente méta-analyse mondiale publiée dans le Journal of the American Medical Association, une revue à comité de lecture. D’autres incluent l’anxiété, la dépression, les courbatures, les maux de tête, les palpitations cardiaques et le “brouillard cérébral” – qui décrit les défis associés à la cognition, comme la pensée, la concentration, la communication, la compréhension, la mémoire et la fonction motrice. Certaines personnes atteintes ont des dommages aux organes, au cœur, aux poumons, aux reins, à la peau et au cerveau.
  • Durée: Il n’y a pas de définition cohérente de la durée pendant laquelle les symptômes doivent persister pour qu’une personne soit considérée comme un long patient Covid. Par exemple, le CDC dit qu’une personne a des symptômes à long terme s’ils persistent au-delà (ou commencent après) un mois après une première infection à Covid-19. L’OMS utilise généralement un baromètre de trois mois. Différentes cliniques de santé peuvent encore en utiliser d’autres.

Ce que les experts savent, c’est que pour certains, les longs symptômes de Covid peuvent durer des mois, voire des années. Environ 15% des personnes dont les maux persistent trois mois après l’infection ont continué à ressentir des symptômes au moins 12 mois après l’infection, selon la méta-analyse.

Meredith Hurst, assistante juridique, fait partie de ces personnes. Hurst a attrapé Covid en novembre 2020. Elle a reçu un diagnostic de long Covid en décembre 2021; maintenant, deux ans après l’infection initiale, elle ne s’est toujours pas rétablie.

L’homme de 42 ans, qui vit à Wilmington, Delaware, est incapable de travailler et est en train de déposer une demande d’assurance invalidité de la sécurité sociale – pour laquelle la qualification est notoirement stricte. Le brouillard cérébral, les migraines et la fatigue l’obligent à remplir l’application en morceaux; toute sa progression, qui avait été enregistrée dans un brouillon, a été récemment supprimée car trop de jours s’étaient écoulés.

Pendant ce temps, Hurst a du mal à joindre les deux bouts. En plus des prestations de santé de Medicaid, elle reçoit une aide publique via des coupons alimentaires. Ses cartes de crédit “sont épuisées”.

“Je ne sais pas si c’est pour le reste de ma vie ou non”, a déclaré Hurst à propos des longs symptômes de Covid.

“Cela continuera probablement ainsi pour moi jusqu’à ce qu’il y ait un test, un médicament, plus de recherche, plus d’éducation pour le public, pour les médecins”, a-t-elle ajouté. ″Ça va être mon expérience pendant un moment”

“Cela ne signifie pas pour toujours”, a déclaré Hurst. “Mais pour le moment, c’est ma réalité.”

“Toutes sortes de tests” pour tenter de poser un diagnostic

Le code de diagnostic formel pour le long Covid utilisé par les chercheurs et les médecins n’a qu’un an.

Le CDC a autorisé le code (U09.9) en octobre 2021. Un diagnostic officiel permet aux patients d’accéder plus facilement aux traitements longs liés au Covid, de déposer une demande d’assurance invalidité et de demander des aménagements au travail, selon le rapport du HHS.

Pourtant, sa nature nébuleuse signifie qu’il n’y a pas encore de test de laboratoire définitif, oui ou non.

“Il n’y a pas de test de diagnostic”, a déclaré le Dr Jeff Parsonnet, un médecin spécialiste des maladies infectieuses qui a ouvert la clinique du syndrome post-aigu COVID au Dartmouth Hitchcock Medical Center. “C’est vraiment un diagnostic clinique.”

Parfois, ce processus est simple: un résultat de test Covid-19 confirmé et positif, avec suffisamment de temps écoulé après l’infection initiale et des symptômes persistants compatibles avec des centaines d’autres longs patients Covid peut être adéquat, a déclaré Vanichkachorn de la clinique Mayo.

Mais souvent, au moment où Parsonnet voit des patients à la clinique du syndrome post-aigu COVID, ils ont subi “toutes sortes de tests” de la part d’un médecin de premier recours ou de spécialistes. Cela pourrait inclure des tests de la fonction pulmonaire ou des radiographies pulmonaires pour rechercher des affections cardiaques ou pulmonaires, par exemple, une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour identifier une inflammation cérébrale ou un test de «table basculante» pour évaluer un éventuel trouble autonome.

Frustrant pour les patients, ces tests sont souvent négatifs, selon les experts médicaux, même s’ils alourdissent leur charge financière.   

“Dans de nombreux cas, le diagnostic est [long Covid] parce qu’il n’y a rien d’autre pour expliquer la condition”, a déclaré Alice Burns, directrice associée du programme sur Medicaid et les non-assurés à l’organisation à but non lucratif The Henry J. Kaiser Family Foundation. “C’est le diagnostic lorsque tous les autres diagnostics ont été écartés.”

Il y a beaucoup de médecins ou de fournisseurs de soins qui hésitent à appliquer une étiquette qu’ils considèrent comme définie comme tout sauf l’évier de la cuisine.Diana GütheFONDATEUR DE SURVIVOR CORPS

Cela peut empêcher certains médecins de considérer longtemps Covid comme une raison de complications de santé.

“Il y a beaucoup de médecins ou de prestataires de soins qui hésitent à appliquer une étiquette qu’ils considèrent comme définie comme tout sauf l’évier de la cuisine”, a déclaré Diana Güthe, fondatrice de Survivor Corps, faisant référence à la litanie de symptômes. Survivor Corps est un groupe de défense de base de Covid avec environ 250 000 membres ; Güthe elle-même avait et récupéré d’un long Covid.

Donna Pohl, 56 ans, a rencontré un spécialiste neuromusculaire à la mi-novembre pour aider à traiter les lésions nerveuses résultant d’un long Covid. La visite ne s’est pas bien passée.

″[Le spécialiste] a dit:” Tout le monde veut blâmer Covid ”″, a déclaré Pohl, qui vit à Bettendorf, Iowa, et a reçu un diagnostic de long Covid en décembre dernier. “Nous sommes malades, pas stupides ou fous.”

Les gens – y compris la famille et les amis – qualifient souvent les symptômes de “sous-produits de l’anxiété et de la dépression, ou pire encore, de la paresse et d’une excuse pour ne pas travailler”, selon le rapport du HHS .

Les neurologues voyaient Norpel se contracter et se concentraient uniquement sur ses migraines, se souvient-elle. L’un d’eux lui a dit d’arrêter de lire de la littérature sur le long Covid lorsqu’elle a évoqué la maladie lors d’un rendez-vous. “C’était comme le Dr ‘Mansplaining’”, a-t-elle déclaré.

Elle a finalement eu une consultation en août à la clinique Mayo, où on lui a dit: “Nous vous croyons – vous avez longtemps Covid.”

“J’ai commencé à pleurer quand les médecins m’ont parlé”, a déclaré Norpel.

COVID LONG & CHOMAGE

Long COVID a contraint des millions de personnes au chômage et anéanti 170 milliards de dollars de salaires par an. Voici comment les employeurs peuvent éviter de perdre des talents cet hiver

PAR PAIGE MCGLAUFLIN5 décembre 2022 à 12h45 GMT+1

Une jeune femme d'affaires souffrant de maux de tête tout en travaillant sur un ordinateur portable dans un bureauLong COVID a contraint des millions d’Américains au chômage, ce qui représente des milliards de salaires perdus chaque année.STUDIO MOYO-GETTY IMAGES

L’hiver approche à grands pas, marquant un nouveau tour du soleil pour la pandémie de COVID-19. Mais il y a une lueur d’espoir en ce qui concerne les progrès de l’inoculation. Plus de 80 % de la population américaine a reçu au moins une dose de vaccin, et 10 % ont reçu un rappel bivalent. Mais la longue maladie du COVID – une mystérieuse affection chronique qui touche entre 10 et 80 % des survivants du COVID – reste une préoccupation commerciale importante, avec des implications plus larges pour la main-d’œuvre.

Fin août, le Brookings Institute a publié un rapport à couper le souffle concluant que la longue COVID a forcé entre 2 et 4 millions d’Américains en âge de travailler à quitter le marché du travail, ce qui représente au moins 170 milliards de dollars de perte de salaire par an. (Des estimations plus prudentes placent le nombre d’Américains au chômage en raison d’un long COVID à 1 million.) Encore plus inquiétant, ce nombre ne représente qu’une fraction des 6,8% d’adultes américains qui déclarent actuellement avoir des symptômes de long COVID.

Katie Bach, l’auteur du rapport, dit qu’il est essentiel que les employeurs s’attaquent au long COVID dans leur main-d’œuvre, mais ajoute : « Il n’est pas immédiatement évident de savoir comment accommoder quelqu’un avec cela.

La Commission de l’égalité des chances en matière d’emploi a classé le COVID long comme un handicap protégé par l’American With Disabilities Act en juillet 2021, exigeant des employeurs qu’ils fournissent aux longs courriers des aménagements raisonnables. Cependant, tous les cas de COVID ne se ressemblent pas longtemps. Selon le CDC, les symptômes peuvent inclure une fatigue chronique et une aggravation des symptômes après un effort physique ou mental, des problèmes respiratoires comme l’essoufflement, et des problèmes neurologiques comme le brouillard cérébral ou les vertiges.

Une autre vague de COVID se produira probablement cet hiver, qui, combinée à la grippe et au VRS, pourrait créer une «triple épidémie » et pousser encore plus d’Américains hors du marché du travail.

« Ce n’est pas quelque chose que [les responsables des ressources humaines] peuvent simplement ignorer », déclare Kara Ariail, associée et avocate en droit du travail chez Holland & Knight. « Les employeurs ont la responsabilité de faire des aménagements raisonnables pour les personnes handicapées qualifiées, ce qui signifie qu’un employé peut toujours effectuer le travail tant que certains aménagements sont en place. »

Cela exigera également que les gestionnaires soient conscients des longs symptômes de COVID  et aient une formation adéquate pour tenir compte des pronostics des employés.

Cecile Oger, directrice générale des personnes et de la culture chez Business for Social Responsibility, affirme que les dirigeants doivent faire preuve d’empathie et d’indulgence. Mais elle voit un changement des dirigeants traitant le COVID comme une maladie d’une semaine vers une maladie avec un impact durable et débilitant. 

​​De longs patients COVID pourraient bénéficier d’un travail flexible, que la pandémie a ironiquement accéléré. « La flexibilité est un accommodement clé qui aide, qu’il s’agisse de flexibilité dans le calendrier, les délais ou de fournir beaucoup de préavis », explique Ariail. Par exemple, un responsable peut dispenser un employé dont les longs symptômes de COVID incluent un sommeil de mauvaise qualité et de l’insomnie de prendre des appels avant une certaine heure. De même, les employeurs peuvent offrir une flexibilité des délais aux travailleurs souffrant de brouillard cérébral qui ont du mal à travailler dans les délais.

Certaines entreprises ont mis en place  des fonds  à l’échelle de l’entreprise pour payer les logements des employés. L’hébergement moyen ne coûte pas plus de 500 $, déclare Jill Houghton, présidente et chef de la direction de Disability:IN, notant : « Dans de nombreux cas, cela ne coûte rien. Disability:IN’s 2022  Disability Equality Index a révélé que  55 % des employeurs interrogés disposent d’un fonds d’hébergement centralisé ou d’un fonds similaire, contre 34 % en 2019. 

Selon  Disability:IN , les entreprises participant à l’indice d’égalité des personnes handicapées qui ont amélioré leur inclusion des personnes handicapées sur quatre ans ont enregistré des revenus supérieurs de 28 %, un revenu net doublé et des marges bénéficiaires économiques supérieures de 30 % par rapport aux entreprises qui n’avaient pas amélioré leurs pratiques  . « C’est payant pour les entreprises d’être inclusives du handicap », déclare Houghton. « Nous ne devrions donc pas débattre de ce dont un employé a besoin pour accomplir les fonctions essentielles du travail. »

Les employeurs doivent également se préparer aux demandes de congé liées à la COVID-19 en vertu de la loi sur le congé familial et médical. La recherche montre que plus tôt le long COVID est  traité , meilleur est le résultat. 

« Les employeurs couverts par la FMLA doivent s’assurer qu’ils respectent les exigences en termes de désignation des congés et d’information des employés sur leurs droits », déclare Ariail.

L’impact de Long COVID va au-delà des cols blancs. Les travailleurs essentiels et les travailleurs de la santé sont depuis longtemps  vulnérables  aux pires résultats du COVID-19, brossant un tableau plus sombre pour ces personnes.

Aux États-Unis, les employeurs peuvent  licencier  des travailleurs handicapés si le licenciement n’est pas lié au handicap, si les employés ne répondent pas aux exigences du poste avec ou sans aménagement raisonnable, ou si les travailleurs constituent une menace directe pour la santé et la sécurité sur le lieu de travail en raison de leur handicap. 

Un ouvrier d’usine ayant des problèmes de mémoire responsable de la surveillance de la sécurité ou faisant fonctionner une machine pourrait créer un risque professionnel pour les employeurs. Mais compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre causée par la pandémie, les employeurs doivent rester au courant des problèmes de performance et repenser la façon dont ils accordent des aménagements.

« Assurez-vous d’être en contact constant et régulier avec les employés sur les problèmes de performance », explique Ariail. « Nous ne voulons pas attendre que quelqu’un ait manqué 10 échéances, et que cela devienne un point critique, et qu’un client ou un membre de l’équipe veuille les supprimer. »

Séparément, les réinfections répétées augmentent la probabilité de développer des complications de santé et pourraient conduire davantage d’employés à quitter le marché du travail.

« Si vous êtes un employeur et que vous avez quelqu’un en congé de maladie de longue durée, cela coûte très cher », a déclaré à Fortune Clare Rayner, médecin du travail consultant à la retraite en Angleterre qui a développé un long COVID . «Mais ce qui est différent avec COVID, c’est que nous avons plusieurs personnes malades pendant longtemps, toutes à la fois. Cela ne s’est jamais produit dans mon expérience.

Mais il existe des solutions. Supposons qu’un long-courrier ait du mal à se tenir debout pendant de longues périodes mais travaille debout pendant des heures. Les employeurs peuvent varier le temps passé par le travailleur debout et assis et permettre des pauses et des changements de position adéquats. « Si vous voulez réintégrer cette personne, vous devez l’intégrer progressivement et faire des ajustements », déclare Rayner. La probabilité qu’un travailleur en congé de maladie retourne au travail chute de 50 % à sa 12e semaine d’absence. « Vous ne pouvez pas le laisser jusqu’à ce que quelqu’un soit à 100% parce qu’il ne reviendra jamais. »

Malgré les ravages de longue date de la COVID et de la pandémie sur la main-d’œuvre, il y a de bonnes nouvelles : la participation des personnes handicapées à la main-d’œuvre a augmenté au cours des deux dernières années grâce aux offres de travail à distance et hybrides. Ces mêmes arrangements flexibles peuvent aider à retenir les longs transporteurs.

« Les personnes handicapées [demandent] des lieux de travail flexibles depuis des décennies », déclare Houghton. « Bien que cela n’ait pas fonctionné pour tous les postes et toutes les industries, nous avons vu que les entreprises étaient capables d’inverser ce commutateur et de commencer à proposer ces aménagements flexibles sur le lieu de travail, ce qui, lorsque vous parlez de long COVID ou d’invalidité, est l’un et le même. »

L’invalidité de masse à long Covid menace l’économie

Analyse par Kathryn A. Edwards | Bloomberg

8 décembre 2022 à 9 h 06 HNECommentaire

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Oubliez la révolution du travail à domicile ou l’abandon silencieux : le plus grand impact de la pandémie de Covid-19 sur le marché du travail américain sera un événement d’invalidité de masse. C’est un choc que l’économie n’est pas bien préparée à encaisser.

On estime qu’un patient Covid sur 4 présente des symptômes qui durent des mois. En principe, tous ne devraient pas avoir à quitter le marché du travail. Tout d’abord, ils devraient être en mesure d’appeler en cas de maladie. Si les symptômes d’incapacité au travail persistent au-delà d’une semaine ou deux, ils devraient avoir la possibilité de demander des heures réduites ou de réclamer des prestations d’invalidité de courte durée. Ce n’est que dans les cas graves, qui durent plusieurs mois ou plus, qu’ils doivent passer à l’assurance invalidité de longue durée.

Malheureusement, ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent dans la pratique. Près d’un quart des travailleurs du secteur privé américain ne peuvent pas prendre de congés de maladie payés. Plus de la moitié n’ont pas accès à une assurance invalidité de courte durée, et ceux qui y ont accès doivent se battre pour faire approuver les demandes de remboursement de longue durée. Les travailleurs concernés ont le droit de demander des aménagements du lieu de travail tels que des horaires à temps partiel, mais les employeurs ont une grande latitude pour refuser de telles demandes comme étant déraisonnables.

Garder son emploi n’est pas garanti non plus. Selon les règles à volonté, les employés peuvent être licenciés pour manque de travail, même en raison d’une maladie (plutôt que d’un handicap). Bien que la loi fédérale garantisse jusqu’à 12 semaines de protection de l’emploi aux personnes malades ou qui s’occupent d’un nouveau-né ou d’un membre de la famille gravement malade, elle ne couvre que ceux qui sont salariés depuis 12 mois – ce qui, en 2018, n’était que de 56% de travailleurs.

Tout cela s’ajoute à un gros impact potentiel sur la capacité de production du pays. Des estimations basées sur les données du recensement suggèrent que depuis longtemps, Covid éloigne du travail l’équivalent de 4 millions d’adultes en âge de travailler, soit à peu près le nombre d’anciens combattants handicapés aux États-Unis. Rien n’indique que le nombre de travailleurs touchés diminue à mesure que les gens se rétablissent : la proportion d’employés officiellement absents malades ou travaillant à temps partiel pour cause de maladie, par exemple, ne cesse d’augmenter.

Plus de Covid arrive, à la fois court et long. Les Centers for Disease Control estiment à 300 000 nouveaux cas par semaine et les hospitalisations sont à nouveau en hausse. Les gens continueront de tomber malades pour des raisons indépendantes de leur volonté. Et compte tenu des politiques qui manquent aux États-Unis – y compris l’accès universel aux congés de maladie payés, l’invalidité de courte durée, la protection de l’emploi et le logement à temps partiel – beaucoup perdront leurs revenus et leur emploi, ou finiront complètement par quitter la population active. Compte tenu des défis auxquels l’économie est déjà confrontée, c’est une perte que le pays peut difficilement se permettre.