Décoder la fatigue post-virale

https://www.mdpi.com/2035-8377/16/2/28

Décoder la fatigue post-virale : le rôle complexe des noyaux gris centraux dans le long COVID

par 

Thorsten Rudroff 1,2

1Département de santé et de physiologie humaine, Université de l’Iowa, Iowa City, IA 52242, États-Unis

2Département de neurologie, hôpitaux et cliniques de l’Université de l’Iowa, Iowa City, IA 52242, États-Unis

Neurol. Int. 2024 , 

16 (2), 380-393 ; 

https://doi.org/10.3390/neurolint16020028

Soumission reçue : 20 février 2024 / 

Révisé : 20 mars 2024 / 

Accepté : 26 mars 2024 / 

Publié : 28 mars 2024(Cet article appartient au numéro spécial 

COVID-19, Neuroinflammation and Therapeutics, 2e édition )

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Abstract

La longue COVID afflige des millions de personnes dans une fatigue incessante, perturbant la vie quotidienne. L’objectif de cette revue narrative est de synthétiser les preuves actuelles sur le rôle des noyaux gris centraux dans la fatigue due à une longue COVID, de discuter des mécanismes potentiels et de mettre en évidence les interventions thérapeutiques prometteuses. Une recherche documentaire complète a été menée à l’aide des bases de données PubMed, Scopus et Web of Science. De plus en plus de preuves issues des données de TEP, d’IRM et de connectivité fonctionnelle révèlent des perturbations des noyaux gris centraux lors d’un épuisement dû à une longue COVID, notamment une inflammation, des perturbations métaboliques, des changements de volume et des altérations du réseau axées sur les circuits dopaminergiques striataux régulant la motivation. Les théories suggèrent que les perturbations de la signalisation induites par l’inflammation pourraient entraver l’évaluation de l’effort/récompense, perturber les voies de motivation cortico-sous-corticales ou diminuer l’apport excitateur aux centres d’éveil, atténuant ainsi l’initiation de la pulsion. Des projets pilotes thérapeutiques récents ciblant les anomalies des noyaux gris centraux montrent une efficacité provisoire. Cependant, des résultats hétérogènes, des mesures incohérentes et des écarts entre la fatigue perçue et objective tempèrent les conclusions. Malgré les recherches croissantes, des lacunes subsistent dans la compréhension des voies précises reliant le dysfonctionnement des noyaux gris centraux à la fatigue et dans la validation de l’efficacité du traitement. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour faire progresser la compréhension de la contribution des noyaux gris centraux aux séquelles neurologiques de longue durée du COVID et offrir l’espoir d’améliorer le fonctionnement de la population affectée en expansion.

Mots clés:

1. Introduction

Le Long-COVID est défini comme la continuation ou le développement de nouveaux symptômes 3 mois après l’infection initiale par le SRAS-CoV-2, ces symptômes durant au moins 2 mois sans autre explication [ 

1 ]. Les manifestations neuropsychiatriques sont fréquentes, avec une fatigue sévère signalée chez plus de 80 % des patients [ 

2 , 

3 ]. Cette fatigue est implacable, limite profondément le fonctionnement quotidien et manque jusqu’à présent de traitements efficaces. Comprendre les fondements de la lassitude liée au long COVID est essentiel, étant donné les projections selon lesquelles le long COVID pourrait affecter plus de 100 millions de personnes dans le monde [ 

4 ].Récemment, l’attention s’est tournée vers les noyaux gris centraux, un groupe interconnecté de noyaux sous-corticaux connus pour réguler la conduite veille-sommeil, la motivation, le contrôle moteur et la prise de décision basée sur l’effort [ 

5 ]. Composés de structures, notamment le striatum, le pallidum, la substance noire et le noyau sous-thalamique, les noyaux gris centraux reçoivent des entrées et des signaux vers de nombreuses zones corticales [ 

6 ] ( 

Figure 1 ; [ 

7 ]). Ce placement stratégique à l’intersection des boucles limbique, cognitive et motrice suggère que les noyaux gris centraux peuvent orchestrer divers aspects du comportement et de la physiologie liés à la fatigue.

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Figure 1. IRM anatomique des noyaux gris centraux dans le plan axial en imagerie pondérée T2 : ( 

A ) Image non marquée ; ( 

B ) Image avec noyau caudé, putamen, globus pallidus et thalamus étiquetés [ 

7 ].Notamment, de nouvelles preuves de neuroimagerie révèlent que les patients atteints d’un long COVID présentent une inflammation, un hypométabolisme et des modèles de connectivité perturbés impliquant les circuits des noyaux gris centraux [ 

8 , 

9 , 

10 , 

11 ]. La spécificité des changements sous-corticaux indique un dysfonctionnement de la signalisation entre les noyaux gris centraux et les réseaux interconnectés en tant que moteur des symptômes persistants. Comprendre exactement comment la pathologie des noyaux gris centraux influence les déficits d’excitation corticale et de motivation pourrait faire la lumière sur les mécanismes de fatigue post-virale. Cela peut également révéler des opportunités thérapeutiques sur mesure. Il est essentiel de clarifier le rôle des noyaux gris centraux dans le « brouillard du long COVID », compte tenu de l’ampleur de la crise du long COVID.L’objectif de cette revue narrative est de synthétiser les preuves actuelles sur le rôle des noyaux gris centraux dans la fatigue due à une longue COVID, de discuter des mécanismes potentiels et de mettre en évidence les interventions thérapeutiques prometteuses.Afin de rassembler la littérature pertinente pour cette revue narrative, une recherche approfondie a été menée à l’aide des bases de données PubMed, Scopus et Web of Science. La recherche comprenait des combinaisons de mots-clés tels que « long-COVID », « fatigue », « noyaux gris centraux », « neuroimagerie », « inflammation », « dopamine » et « traitement ». La recherche a été limitée aux articles en anglais publiés entre janvier 2020 et décembre 2023. Les listes de références des articles pertinents ont également été examinées manuellement pour rechercher des études supplémentaires. Les critères d’inclusion se sont concentrés sur les études portant sur les symptômes neurologiques, en particulier la fatigue, chez les patients atteints d’une longue COVID, en utilisant des techniques de neuroimagerie pour examiner les changements cérébraux, en explorant le rôle des noyaux gris centraux et en discutant de traitements potentiels ciblant le dysfonctionnement des noyaux gris centraux.

2. Dysfonctionnement des noyaux gris centraux en cas de fatigue due à une longue COVID : données probantes issues de la neuroimagerie

Les données émergentes issues d’études de neuroimagerie structurelle et fonctionnelle révèlent que les survivants du COVID-19 présentent des anomalies spécifiques localisées dans les réseaux de noyaux gris centraux sous-corticaux. L’inflammation, l’hypométabolisme et la perturbation de la connectivité impliquant le caudé, le putamen, le pallidum et le noyau accumbens indiquent que les noyaux gris centraux sont à l’origine de symptômes neurologiques persistants.

2.1. Preuve de dysfonctionnement métabolique

Les techniques d’IRM quantitatives permettent de déduire les signatures chimiques de l’environnement dans le cerveau. Lu et coll. [ 

12 ] utilisé la spectroscopie par résonance magnétique (MRS) pour découvrir des schémas métaboliques aberrants dans les régions striatales chez les patients atteints d’une infection COVID de 10 mois par rapport aux témoins. Plus précisément, une altération de la choline et du lactate suggérait une neuroinflammation continue, tandis qu’une réduction du glutamate laissait entendre une interférence possible dans la signalisation excitatrice. De plus, une baisse critique du N-acétylaspartate faisait allusion à une intégrité neuronale compromise. Ensemble, ces perturbations métaboliques centrées autour des noyaux caudés et putamen proposent que le long COVID perturbe l’homéostasie des noyaux gris centraux. Une autre étude [ 

13 ] qui a examiné les IRM cérébrales chez des patients atteints d’un long COVID a révélé que 56 % d’entre eux présentaient une hyperintensité des noyaux gris centraux, suggérant des lésions et une inflammation des tissus cérébraux. Ces anomalies IRM au sein des noyaux gris centraux pourraient être révélatrices d’une neuroinflammation, d’une hypoperfusion et d’autres processus pathologiques affectant les structures cérébrales profondes chez les patients présentant des effets persistants du COVID-19. Une autre étude de Kandemirli et al. [ 

14 ] ont également noté des hyperintensités T1 dans les noyaux gris centraux des patients atteints de COVID long. De plus, la spectroscopie par résonance magnétique (MRS) a montré une réduction des ratios N-acétylaspartate (NAA)/créatine (Cr) et NAA/choline (Cho), impliquant une perte neuronale et une diminution de la production d’énergie. Ces changements métaboliques étaient associés à des symptômes neurologiques comme des maux de tête, des vertiges et des problèmes cognitifs.D’autres études IRM démontrent une inflammation focale concentrée à l’intérieur des noyaux gris centraux chez les patients présentant des problèmes persistants comme la fatigue et les troubles cognitifs chez les patients atteints d’une longue COVID [ 

3 , 

10 , 

15 ]. Cette inflammation est en corrélation avec des mesures cliniques de brouillard cérébral et d’intolérance à l’effort. L’imagerie TEP montre de la même manière un hypométabolisme aberrant regroupé autour des régions striatales et pallidales [ 

16 ]. La signature d’imagerie partage une ressemblance avec celle observée dans les maladies auto-immunes comme le lupus et la maladie de Still et pourrait refléter une neuropathologie localisée.Une récente étude pilote FDG-PET réalisée par Luo et al. [ 

17 ] ont démontré que les patients fatigués et non fatigués atteints d’un long COVID présentaient un hypométabolisme du glucose réduit dans la région du globus pallidus (GP) des noyaux gris centraux par rapport aux témoins sains. Plus précisément, cela suggère que des facteurs autres que la simple fatigue influencent le dysfonctionnement des noyaux gris centraux. Le groupe non fatigué a montré un hypométabolisme GP encore plus important que le groupe fatigué. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette dissociation relative : les patients sans fatigue peuvent avoir une activité générale de base plus importante, qui a moins diminué par rapport aux niveaux pré-infectieux. Alternativement, une neuroinflammation GP plus sévère chez les patients non fatigués pourrait altérer la fonction par d’autres voies que la déplétion énergétique. Cela indique également des voies supplémentaires contribuant à des déficits motivationnels et cognitifs distincts de la fatigue subjective. Un effet hémisphérique a été observé avec un hypométabolisme plus important du médecin généraliste droit chez les patients, quel que soit leur état de fatigue. Cette latéralité suggère des impacts asymétriques potentiels sur le traitement de l’information entre les hémisphères des noyaux gris centraux. Les noyaux gris centraux, en particulier le médecin généraliste droit, semblent sensibles à diverses agressions liées à l’infection au COVID-19. Les raisons sous-jacentes à cette vulnérabilité régionale nécessitent une étude plus approfondie, mais l’inflammation, l’hypoxie et l’anxiété sont des possibilités. Plus important encore, le dysfonctionnement de ce circuit de motivation sous-cortical pourrait aider à expliquer la diversité des symptômes neurocognitifs auxquels de nombreux patients sont confrontés au cours d’une convalescence de longue durée.

Le tableau 1 organise de manière concise les principales conclusions liées aux modifications des noyaux gris centraux et à leurs associations avec la fatigue due à une longue COVID et d’autres symptômes persistants dans plusieurs études portant sur différentes populations de patients et périodes de suivi. Les altérations structurelles et fonctionnelles indiquent systématiquement un substrat sous-cortical pour des problèmes neurologiques persistants.

Tableau 1. Principaux résultats liés aux modifications des noyaux gris centraux et à leurs associations avec la fatigue due à une longue COVID et d’autres symptômes persistants dans plusieurs études.

2.2. Perturbations de connectivité fonctionnelle

Au-delà des changements chimiques statiques, l’IRM fonctionnelle au repos délimite les relations d’activité entre des zones cérébrales disparates. Douaud et coll. [ 

10 ] a cartographié la connectivité fonctionnelle chez plus de 600 individus précédemment infectés par le SRAS-CoV-2. Les participants récupérés ont démontré un affaiblissement constant de la connectivité entre les noyaux gris centraux, les thalami et les régions sensorielles primaires par rapport aux témoins. Des tendances similaires sont apparues dans une cohorte indépendante de voyageurs long-courriers, corroborant cette signature distincte de dérégulation des circuits dopaminergiques. Les auteurs suggèrent qu’une fatigue à long terme et des symptômes cognitifs et de l’humeur pourraient résulter d’une communication perturbée entre les voies dopaminergiques striatales et les entrées sensorielles en amont.Tout aussi frappantes sont les expériences fonctionnelles d’IRM et de SPECT révélant une connectivité déficiente impliquant sélectivement les voies des noyaux gris centraux [ 

18 , 

19 ]. La cohérence réduite au sein des réseaux nigrostriataux et corticostriataux concorde avec les plaintes de perte de motivation et de fatigue mentale. Un échec des centres de relais des noyaux gris centraux à moduler les signaux entre les entrées motivationnelles limbiques et les contrôleurs cognitifs préfrontaux peut se manifester sur le plan comportemental par un épuisement. Les traitements rétablissant la communication des noyaux gris centraux pourraient améliorer les niveaux d’énergie en réintégrant les processus d’humeur et de mouvement.De même, une autre étude IRMf réalisée par Huang et al. [ 

16 ] a révélé une diminution de la connectivité entre le globus pallidus et les réseaux de contrôle exécutif frontopariétal. L’étendue du découplage du globus pallidus était proportionnelle à la gravité des troubles cognitifs liés à l’inattention et aux problèmes de récupération de la mémoire. Une connectivité perturbée des noyaux gris centraux et frontopariétals contribue probablement au dysfonctionnement exécutif couramment signalé par les patients atteints d’une longue COVID. En plus des perturbations de la connectivité fonctionnelle, l’imagerie TEP moléculaire fournit des preuves d’anomalies dopaminergiques provenant des noyaux gris centraux dans les cas de COVID long.

2.3. Inadéquation dans l’architecture structurelle

Enfin, la neuroimagerie structurelle indique des réarrangements anatomiques accompagnant les anomalies fonctionnelles décrites ci-dessus. À l’aide de l’IRM multicontraste, une étude de 2022 [ 

10 ] a découvert des expansions de volume relatives dans les régions caudées et accumbens et une constriction au sein du globus pallidi chez les sujets COVID longs. L’élargissement des zones du striatum dorsal peut refléter une inflammation, une microgliose ou un dysfonctionnement vasogénique, tandis que l’atrophie pallidale fait allusion à une neurodégénérescence. Une telle asymétrie structurelle laisse à nouveau entendre que le long COVID peut perturber l’équilibre des noyaux des noyaux gris centraux. Les patients ont en outre démontré une surface corticale réduite et des perturbations des radiations thalamiques, qui, ensemble, soutiennent une atteinte sous-corticale. Les études sur le dysfonctionnement des noyaux gris centraux chez les patients atteints d’une longue COVID fournissent des indices sur les mécanismes neurologiques qui peuvent contribuer à la fatigue chronique, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces liens. Une autre étude utilisant l’imagerie du tenseur de diffusion (DTI) réalisée par Zhou et al. [ 

20 ] a révélé une connectivité structurelle altérée entre les composants des noyaux gris centraux. Les patients présentaient une intégrité réduite de la substance blanche dans les voies nigrostriatales. Cependant, ils présentaient une connectivité structurelle accrue dans les circuits limbiques et frontopariétaux ventromédian. Cette inadéquation implique une réorganisation complexe des réseaux structurels impliquant les noyaux gris centraux dès le début de la maladie.Hafiz et coll. [ 

21 ] a examiné les différences de volume de matière grise (GMV) entre 46 patients en convalescence du COVID-19 et 30 témoins sains, ainsi que les corrélations entre le GMV et les niveaux de fatigue autodéclarés. Des IRM ont été réalisées 2 semaines après la sortie de l’hôpital. Le groupe COVID-19 a montré des niveaux de fatigue significativement plus élevés que les témoins. Ils ont également montré un GMV significativement plus élevé dans plusieurs régions du système limbique (par exemple, hippocampe, amygdale) et régions des noyaux gris centraux (par exemple, putamen, pallidum). Dans les deux groupes, des niveaux de fatigue plus élevés étaient positivement corrélés au GMV dans le cortex cingulaire postérieur, le précuneus et le lobe pariétal supérieur. Cependant, le groupe COVID-19 a montré des corrélations positives significativement plus fortes entre les niveaux de fatigue et le GMV dans ces régions par rapport aux témoins. Les différences de GMV s’alignent sur les résultats d’études de cas sur un seul patient montrant une implication neurologique dans une infection aiguë au COVID-19. La corrélation entre un GMV plus élevé et une fatigue accrue correspond également aux recherches existantes reliant ces régions du cerveau à la fatigue dans d’autres troubles. Les auteurs concluent que même 2 semaines après leur sortie, les patients en convalescence du COVID-19 présentent des altérations du GMV dans les régions liées aux symptômes aigus, ainsi qu’un lien plus fort entre le GMV dans les zones liées à la fatigue et les niveaux de fatigue autodéclarés. Cela peut donner un aperçu des symptômes neurologiques persistants chez les survivants du COVID-19.Heine et coll. [ 

22 ] a examiné les changements structurels cérébraux associés à la fatigue due à une longue COVID chez 50 patients par rapport à 47 témoins sains, ainsi que 47 patients atteints de sclérose en plaques (SEP) souffrant de fatigue. À une médiane de 7,5 mois après une forme aiguë de COVID-19, 47 patients ont présenté une fatigue modérée à sévère. Ces patients atteints d’une longue COVID présentaient également des niveaux plus élevés d’anxiété, de dépression, de somnolence diurne et de problèmes de sommeil par rapport aux témoins. Les analyses IRM ont révélé des changements structurels dans le thalamus et les noyaux gris centraux des patients atteints de COVID long, notamment une perte de volume, des déformations de surface et des paramètres de diffusion modifiés. Ces changements sous-corticaux étaient corrélés à la gravité de la fatigue et aux déficiences quotidiennes. Les patients atteints de COVID long ont présenté des modifications sous-corticales qui se chevauchent mais moins étendues que les patients atteints de SEP. Dans la SEP, les changements étaient davantage liés à la charge lésionnelle globale qu’à la fatigue. La gravité de la fatigue due à une longue COVID était associée à la qualité du sommeil et à la dépression, mais pas à la gravité ou à la durée aiguë de la COVID-19. Les auteurs concluent que la fatigue persistante dans le syndrome de la COVID-19 longue a un substrat structurel distinct axé sur le thalamus et les noyaux gris centraux. Cela donne un aperçu de l’impact neurologique du long COVID. En résumé, cette étude démontre des changements structurels cérébraux liés à la fatigue à long terme due au COVID, axés sur les régions sous-corticales qui s’alignent sur les changements liés à la fatigue observés dans d’autres troubles comme la SEP.Enfin, Deters et al. [ 

23 ] ont exploré les modifications du volume cérébral et du métabolisme du glucose chez 33 personnes ayant déjà eu un COVID-19 léger, divisées en un groupe post-infection <6 mois (n = 18) et un groupe post-infection > 6 mois (n = 15). ). Le groupe de plus de 6 mois a présenté des volumes plus petits dans le putamen, le pallidum et le thalamus par rapport au groupe de moins de 6 mois. Les sujets fatigués du groupe âgé de plus de 6 mois présentaient également des volumes de lobe frontal plus petits que les sujets non fatigués. Une fatigue plus intense et une fatigabilité perçue étaient associées à des volumes de lobe frontal plus petits dans le groupe âgé de plus de 6 mois. Il n’y avait aucune différence dans le métabolisme cérébral du glucose entre les groupes de moins de 6 mois et de plus de 6 mois. Cependant, les deux groupes ont montré un hypo- et un hypermétabolisme dans certaines régions par rapport à une base de données normative saine. Les résultats suggèrent qu’un COVID-19 léger peut entraîner une diminution retardée des volumes des lobes sous-corticaux et frontaux, en particulier chez les personnes souffrant de fatigue persistante ( 

Figure 2 ; [ 

23 ]). Les mécanismes ne sont pas clairs mais pourraient impliquer des circuits noyaux gris centraux-corticaux sous-jacents à la motivation et au contrôle moteur.

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Figure 2. IRM T1 montrant le putamen (rouge), le pallidum (cyan) et le thalamus (vert), qui avaient tous des volumes plus petits chez les sujets > 6 mois après l’infection que chez les sujets < 6 mois après l’infection [ 

23 ].Les analyses IRM et DTI démontrent des changements anormaux dans l’architecture des noyaux gris centraux au cours de la première phase de récupération après une longue COVID. L’inadéquation entre les différentes voies de connectivité laisse entrevoir un processus de recâblage inadapté. Une exploration plus approfondie de la façon dont ces lésions progressent au fil du temps et sont en corrélation avec les symptômes pourrait faire la lumière sur les mécanismes des séquelles neurologiques à long terme et éclairer les interventions.Alors que les enquêteurs continuent d’élaborer sur les fondements de l’impact neurologique du long COVID, de plus en plus de preuves en neuroimagerie convergent vers la dérégulation des noyaux gris centraux en tant que substrat candidat perpétuant la fatigue et le dysfonctionnement cognitif. À l’avenir, la caractérisation longitudinale des changements métaboliques, fonctionnels et structurels au sein des circuits cortico-noyaux de la base est prometteuse pour le développement de biomarqueurs diagnostiques et de cibles thérapeutiques rationnelles pour les symptômes lourds à long terme.

3. Théories sur les mécanismes causatifs

Il existe trois théories interdépendantes prédominantes décrivant les voies potentielles menant des anomalies observées des noyaux gris centraux à la fatigue extrême qui afflige les survivants de la longue COVID.

3.1. Dysfonctionnement de la signalisation de la dopamine induit par l’inflammation

Les noyaux gris centraux dépendent de manière essentielle de la neurotransmission de la dopamine pour stimuler la motivation et la génération d’efforts [ 

24 , 

25 , 

26 ]. Les signaux dopaminergiques se projettent de la substance noire vers les régions striatales dorsale et ventrale, modulant l’excitabilité neuronale. Ces projections dopaminergiques et leurs cibles jouent un rôle central dans le codage des erreurs de prédiction des récompenses et de l’importance des incitations – en jugeant les besoins d’effort par rapport aux récompenses probables pour guider la prise de décision coût/bénéfice sous-jacente au comportement motivé [ 

27 , 

28 , 

29 , 

30 ]. Des études TEP émergentes révèlent que la neuroinflammation à long COVID se localise dans plusieurs noyaux de noyaux gris centraux, y compris les sites de projection de dopamine de la substance noire, ainsi que dans le putamen et les régions caudées récepteurs de dopamine [ 

10 ]. Une activation microgliale localisée pourrait provoquer des déséquilibres excitotoxiques dans la disponibilité ou la dynamique de libération de la dopamine. Les modèles animaux démontrent que l’inflammation de la substance noire perturbe la transmission nigrostriatale de la dopamine par des dommages oxydatifs [ 

20 ]. L’exposition aux cytokines régule négativement le transport actif de la tyrosine hydroxylase et de la dopamine en culture [ 

30 ]. Des mécanismes similaires dans les circuits des noyaux gris centraux à long COVID pourraient fausser l’évaluation de la récompense et le calcul de l’effort médié par le striatum [ 

27 , 

28 , 

29 ]. Les signaux dopaminergiques ne parvenant pas à traduire avec précision le plaisir attendu en motivation à l’action, l’activation comportementale peut faiblir. Plutôt que de manifester des déficits moteurs manifestes, une érosion plus subtile de la volonté de faire des efforts lorsque les récompenses semblent insuffisantes pourrait se manifester par de la fatigue. Cette cascade proposée liant les modifications inflammatoires des noyaux gris centraux au dysfonctionnement de la dopamine et aux troubles de la motivation mérite une exploration plus approfondie en tant que mécanisme candidat sous-jacent à l’épuisement dû à une longue COVID. Clarifier les contributions de la neuroinflammation par rapport à l’excitotoxicité ou aux modifications du transport dans la dérégulation de la dopamine pourrait guider le développement thérapeutique.

3.2. Perturbation des voies motivationnelles corticales-striatales

Les noyaux gris centraux sont stratégiquement situés à l’intersection des boucles limbiques, cognitives et motrices pour intégrer la motivation à l’action [ 

31 ]. Les projections dopaminergiques de la zone tegmentale ventrale et de la substance noire fournissent des signaux de valeur et de saillance aux zones striatales qui reçoivent également des informations contextuelles de l’hippocampe, de l’amygdale et du cortex préfrontal [ 

32 ]. Le striatum traite ces divers flux pour estimer les efforts requis et les récompenses probables, façonnant ainsi une impression de valeur d’action potentielle. Les nœuds Globus pallidus et substantia nigra reticulata envoient des informations intégrées sur la motivation et la planification des mouvements au cortex moteur directement et via des circuits thalamocorticaux [ 

31 ]. La sortie résultante vers les zones préfrontales dorsolatérales ferme la boucle, reliant les valeurs d’action à des décisions d’ordre supérieur concernant l’activation comportementale [ 

33 ]. Si une inflammation ou des altérations structurelles perturbent la communication entre les principaux ganglions de la base, ce calcul complexe risque/bénéfice pourrait devenir parasité ou biaisé. L’impression de toutes les actions potentielles nécessitant des efforts inacceptables pour des récompenses dérisoires se manifeste psychologiquement par de la fatigue ou une perte de motivation [ 

34 ]. La régulation positive inadaptée de la signalisation TGF-bêta présente un mécanisme candidat par lequel la réorganisation cytoarchitecturale entre le striatum, le pallidum et la substance noire pourrait repondérer les voies cortico-striatales à partir de comportements d’effort [ 

35 , 

36 ]. Vérifier si les agents anti-inflammatoires préviennent de tels déficits de motivation au niveau du réseau pourrait clarifier les contributions à la fatigue liée au long COVID.

3.3. Perte de l’apport des noyaux gris centraux excitateurs aux centres d’éveil

En plus de guider la motivation, les noyaux gris centraux jouent également un rôle essentiel dans la modulation des transitions veille-sommeil et dans l’allocation de ressources attentionnelles aux tâches nécessitant un effort cognitif [ 

37 , 

38 ]. Dans le cadre de la régulation de l’éveil et de l’attention, les projections excitatrices s’étendent de la substance noire, du pallidum ventral et de l’aire tegmentale ventrale jusqu’à divers nœuds du système d’éveil ascendant. Ceux-ci incluent les noyaux thalamiques intralaminaires et médians avec des projections corticales diffuses, ainsi que les noyaux du tronc cérébral activant les systèmes histaminergiques, noradrénergiques, sérotoninergiques, orexinergiques et cholinergiques [ 

37 ]. Grâce à ces voies, les noyaux gris centraux fournissent une mesure de stimulation qui sert à stabiliser la cognition et la vigilance. Les études TEP indiquent une neuroinflammation à long COVID dans les structures des noyaux gris centraux contribuant à la régulation de l’éveil, y compris la substance noire [ 

10 ]. Les modèles animaux démontrent également la perte sélective des neurones dopaminergiques striataux suite à une infection [ 

39 ]. L’atténuation qui en résulte des sorties excitatrices vers les cibles thalamiques et du tronc cérébral pourrait altérer la capacité à maintenir l’attention et l’éveil axés sur la tâche. Les noyaux gris centraux ne fournissant plus d’apports stimulants adéquats pour contrer la pression homéostatique du sommeil, des symptômes ressemblant à un épuisement chronique ou à un brouillard mental apparaissent [ 

38 ].Vérifier si l’inflammation des noyaux gris centraux prédit des déficits d’éveil ultérieurs chez les personnes atteintes d’un long COVID pourrait clarifier le rôle de ce mécanisme proposé dans leur fatigue. Les agents sélectifs améliorant l’excitation pourraient également soulager les symptômes en compensant l’épuisement des signaux excitateurs.

4. Symptômes liés à la fatigue et dysfonctionnement des noyaux gris centraux

Les mesures de réponse à la pandémie telles que la quarantaine et l’isolement social, bien qu’efficaces pour ralentir la propagation du virus, peuvent involontairement aggraver la fatigue des patients atteints du COVID-19 en augmentant les problèmes de santé comme le stress post-traumatique, l’anxiété, la dépression et la douleur. On pense que ces conséquences psychologiques négatives contribuent de manière significative aux niveaux de fatigue [ 

40 ].Des études estiment que 67 à 80 % des transporteurs long-courriers signalent une fatigue, dépassant celle des témoins même 12 mois après l’infection [ 

41 , 

42 , 

43 ]. Ces patients souffrent fréquemment de stress, d’anxiété, de dépression et de douleurs généralisées. Par exemple, plus de la moitié des personnes atteintes d’un long COVID présentent des niveaux cliniques d’anxiété et de dépression [ 

3 ]. Les symptômes de la douleur affectent également plus de la moitié des patients, notamment des maux de tête, des douleurs nerveuses, des douleurs musculaires, des douleurs articulaires et des douleurs thoraciques [ 

44 ]. Les chercheurs proposent que la fatigue et la douleur dues à un long COVID puissent être provoquées par des facteurs inflammatoires déclenchant une sensibilisation centrale [ 

45 , 

46 ]. La détresse psychologique chez les longs courriers est significativement corrélée à une plus grande fatigue, un sommeil de moins bonne qualité et une qualité de vie réduite, démontrant l’interconnectivité [ 

47 ]. À mesure que des symptômes persistants comme la fatigue s’accumulent, ils peuvent déclencher du stress et des problèmes d’humeur. Les approches multimodales abordant l’inflammation, les voies neuronales, la santé mentale et la douleur de manière holistique peuvent améliorer la fatigue et les symptômes associés en cas de longue COVID.De nouvelles preuves suggèrent que le dysfonctionnement des noyaux gris centraux peut contribuer aux symptômes persistants liés à la fatigue chez les patients atteints d’une longue COVID. Les noyaux gris centraux jouent un rôle important dans la génération d’efforts et la motivation, qui sont altérées chez de nombreuses personnes souffrant d’une fatigue intense. Les chercheurs ont découvert une accumulation de sous-produits métaboliques toxiques dans les noyaux gris centraux des patients atteints de COVID long, ce qui est en corrélation avec une motivation réduite et une diminution de l’activation volontaire mesurée par IRM [ 

48 ]. Un dysfonctionnement des circuits de communication des noyaux gris centraux pourrait diminuer la motivation à s’engager dans des activités nécessitant un effort soutenu. Une altération de la motivation et de la génération d’efforts induite par la pathologie des noyaux gris centraux pourrait également perpétuer d’autres symptômes liés comme la dépression, l’anxiété et la douleur chez les longs courriers en réduisant l’engagement dans des comportements productifs. Les perturbations entre les noyaux gris centraux, le cortex cingulaire antérieur et l’insula peuvent aggraver davantage les symptômes de fatigue et de douleur en cas de COVID long [ 

47 ]. L’évaluation et le ciblage du dysfonctionnement des noyaux gris centraux au moyen d’interventions motivationnelles ou de techniques neuromodulatoires pourraient apporter des avantages thérapeutiques contre la fatigue, la douleur, le stress et les troubles de l’humeur liés aux séquelles à long terme du COVID.Il est frappant de constater que le profil multisystémique complexe du long COVID présente une ressemblance remarquable avec plusieurs maladies chroniques établies pour lesquelles une fatigue intense est également une caractéristique. Ceux-ci incluent des syndromes post-viraux comme l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/CFS), ainsi que la fibromyalgie, la maladie de la guerre du Golfe et la sclérose en plaques (SEP) [ 

48 ]. Parmi ces troubles, les connaissances émergentes mettent en évidence des mécanismes pathologiques sous-jacents communs qui pourraient favoriser des trajectoires comparables de maladies liées à la fatigue. Par exemple, il a été démontré que l’anxiété et la dépression prédisent la gravité de la fatigue dans les populations atteintes de maladies chroniques [ 

49 , 

50 ]. À l’inverse, la fatigue peut exacerber la détresse émotionnelle et les niveaux de stress perçus [ 

51 , 

52 ]. L’intensité de la douleur et les niveaux de fatigue s’influencent également mutuellement, une douleur plus importante prédisant une fatigue accrue et une fatigue plus grande amplifiant les symptômes de la douleur [ 

53 , 

54 ]. Les chercheurs ont proposé des voies biologiques sous-jacentes communes, notamment la dérégulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), l’inflammation, le stress oxydatif et la sensibilisation du système nerveux central en tant que moteurs de ce groupe de symptômes [ 

50 , 

55 ].En plus des preuves sur les mécanismes communs de fatigue persistante, de nouvelles recherches suggèrent également que le dysfonctionnement des noyaux gris centraux pourrait être à l’origine de déficits de motivation et d’intolérance à l’effort, traversant de nombreux troubles. Les noyaux gris centraux jouent un rôle essentiel dans la génération d’efforts, le traitement des récompenses et le contrôle moteur. Dans les blessures ou les maladies déclenchant une fatigue chronique comme le TBI, la maladie de Parkinson et les syndromes post-viraux, la neuroimagerie révèle une activation supprimée des structures des noyaux gris centraux lors de tâches exigeant des efforts [ 

56 ]. Les chercheurs proposent que le dysfonctionnement de la signalisation nigrostriatale de la dopamine réduit la motivation à adopter des comportements nécessitant un effort soutenu, précipitant une fatigue généralisée et un retrait psychosocial associé. Des modèles similaires de dopamine striatale émoussée sont observés dans les cas de COVID long, en corrélation avec l’intolérance à l’effort et la fatigue signalées par les patients [ 

12 ]. Comme dans d’autres conditions de fatigue comme l’EM/CFS, une communication aberrante des noyaux gris centraux pourrait diminuer la volonté de déployer l’effort requis pour les activités quotidiennes typiques des transporteurs long-courriers. Les traitements ciblant une disponibilité accrue de dopamine peuvent soulager l’épuisement lié à l’effort. Une interrogation plus approfondie sur la pathologie des noyaux gris centraux fournit un autre point de convergence translationnelle dans les paysages de fatigue chronique.Les traitements ciblant ces mécanismes peuvent être efficaces pour traiter les multiples symptômes corrélés. Compte tenu des relations entre la fatigue, le stress, les troubles de l’humeur et la douleur, l’évaluation de ces symptômes doit être coordonnée et la prise en charge doit adopter une approche holistique.

5. Opportunités thérapeutiques

À mesure que les preuves cristallisant les contributions des noyaux gris centraux au long COVID s’accumulaient, les chercheurs ont piloté des traitements visant à traiter les anomalies sous-corticales à l’origine de la fatigue, notamment les suivantes.Agents anti-inflammatoires. Les médicaments immunomodulateurs comme les perfusions de colchicine et d’immunoglobulines intraveineuses (IVIG) pourraient soulager la neuroinflammation localisée centrée sur les noyaux gris centraux documentée dans les études d’imagerie [ 

57 ]. Dans une étude ouverte, 14 patients atteints de COVID long recevant 1 mois d’IgIV ont connu des améliorations marquées et soutenues de la fatigue à mesure que l’inflammation se résolvait sur les TEP [ 

58 ]. Des preuves plus rigoureuses proviennent d’un essai randomisé de 3 mois révélant que la colchicine atténuait à la fois le dysfonctionnement cognitif et la fatigue par rapport au placebo [ 

57 ]. En tant qu’inhibiteur des microtubules utilisé pour traiter la goutte, la colchicine possède des propriétés anti-inflammatoires qui semblent bénéfiques en cas de COVID long. Plus précisément, en supprimant l’activation microgliale et la libération concomitante de cytokines, comme l’IL-1β, le TNF-α et l’oxyde nitrique, la colchicine peut interrompre les cycles d’auto-amplification de lésions dopaminergiques à médiation immunitaire centrées sur les noyaux gris centraux [ 

59 , 

60 ]. Les chercheurs postulent que les réductions ultérieures de l’élagage microglial aberrant permettent la récupération des voies perturbées de motivation/récompense et de contrôle moteur [ 

60 ].Des questions ouvertes demeurent concernant les agents optimaux, le moment et la durée de l’immunomodulation en cas de fatigue prolongée due au COVID et de symptômes cognitifs. Néanmoins, les premiers succès donnent matière à un optimisme prudent. Cibler la neuroinflammation et ses impacts secondaires sur les structures sous-corticales pourrait atténuer l’intolérance à l’activité qui est si invalidante pour les longs courriers qui s’efforcent de reconstruire leur vie après la COVID.Thérapies dopaminergiques. Des stratégies améliorant la signalisation de la dopamine via des précurseurs de la dopamine ou des agonistes des récepteurs D2/D3 pourraient contrecarrer les déficits dans les circuits de motivation striatale [ 

61 , 

62 ]. En amplifiant la conversion de l’impulsion décisionnelle en action, les traitements dopaminergiques pourraient éventuellement dynamiser l’initiation. Néanmoins, les schémas posologiques optimaux restent incertains, étant donné la possible régulation négative des récepteurs de la dopamine en cas d’exposition chronique aux stimulants [ 

63 ]. Des recherches supplémentaires devraient explorer des approches combinées, comme l’association d’immunomodulateurs qui résolvent la neuroinflammation avec des agents dopaminergiques qui redémarrent les circuits de récompense intrinsèques endommagés secondairement. Les premiers succès justifient l’optimisme quant au fait que les stratégies pharmacologiques ciblant la carence en dopamine qui sous-tend la fatigue due à une longue COVID peuvent aider les patients à reprendre leur vie en main. Néanmoins, nous devons utiliser ces traitements judicieusement jusqu’à ce que des essais plus larges clarifient les options de substances idéales, les durées et les profils de risque.Neurostimulation. La stimulation non invasive utilisant des impulsions électromagnétiques ou ultrasoniques pour éteindre les foyers d’inflammation dans les noyaux gris centraux est prometteuse pour les longs COVID [ 

64 ]. De même, des modalités telles que le tDCS visant à recalibrer la connectivité cortico-striatale via une modulation électrique pourraient rééquilibrer les voies, en maintenant un engagement sans effort [ 

65 ].Noda et coll. [ 

66 ] a démontré que la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) peut améliorer considérablement la fatigue et le dysfonctionnement cognitif dans les cas de COVID long lorsqu’elle est appliquée au cortex préfrontal dorsolatéral gauche (DLPFC) en 20 séances quotidiennes [ 

4 ]. Les chercheurs postulent que la stimulation des régions sous-corticales connectées peut aider à rééquilibrer la neurotransmission perturbée entre les noyaux endommagés par l’inflammation.D’autres groupes ont piloté des électrodes implantables ciblant les structures des noyaux gris centraux, constatant des améliorations marquées de la fatigue suite à une stimulation cérébrale profonde à haute fréquence du noyau accumbens chez cinq longs courriers [ 

67 ]. Bien qu’il s’agisse d’un dernier recours invasif, les succès préliminaires suggèrent qu’une telle neuromodulation pourrait aider à relancer les syndromes de carence en dopamine en cas d’échec des médicaments et des conseils [ 

68 ].De toute évidence, des recherches supplémentaires devraient optimiser les paramètres de stimulation et la sélection des patients, compte tenu de la variabilité des manifestations neurologiques des longs COVID. Cependant, les premières découvertes laissent espérer qu’une modification directe de l’activité des circuits cérébraux liés à la fatigue pourrait aider les longs transporteurs à reprendre leur vie en main.Approches multimodales. Des combinaisons intégrant des médicaments anti-inflammatoires et pro-dopaminergiques et une neurostimulation guidée par le connectome sont probablement nécessaires pour restaurer de manière holistique la forme et la fonction des noyaux gris centraux [ 

15 ]. Cette stratégie « d’optimisation du réseau » tient compte de l’interdépendance de la structure, de la neurochimie et du flux de communication.

6. Les défis de la recherche sur la fatigue due à une longue COVID

Il convient de noter que la recherche sur la fatigue liée à la longue COVID est confrontée à plusieurs défis critiques qui ont limité les progrès dans la compréhension de ses mécanismes, le développement de biomarqueurs et la progression de traitements efficaces. Définir et quantifier objectivement la fatigue elle-même pose des obstacles. En tant que sensation subjective et multiforme reposant fortement sur l’auto-évaluation, la fatigue échappe à une caractérisation précise [ 

69 ]. Les outils de mesure restent également incohérents, avec peu de consensus sur les échelles optimales malgré des options telles que l’échelle de gravité de la fatigue et l’échelle de fatigue Chalder à 11 éléments. La détermination de l’étiologie derrière l’épuisement persistant complique encore les enquêtes sur les longues périodes de COVID. On ne sait pas si la fatigue découle directement des impacts biologiques de l’infection par le SRAS-CoV-2 ou est davantage liée à des facteurs psychosomatiques et aux croyances des patients concernant le fait d’avoir eu le COVID-19 [ 

69 ]. De plus, une fatigabilité objective comparable entre les patients COVID longs avec et sans fatigue suggère des écarts entre les manifestations perçues et mesurables [ 

70 ]. Des associations aussi complexes entre la psychologie, la physiologie et la performance obscurcissent les attributions causales. Faire la différence entre les aspects perçus et objectifs de la fatigue, développer des outils de mesure spécifiques et élucider les contributeurs psychosomatiques potentiels et les corrélats neuronaux pourraient faire progresser la recherche vers des avancées thérapeutiques indispensables.Les méthodes émergentes d’intelligence artificielle (IA), y compris l’apprentissage automatique et l’apprentissage profond, sont prometteuses pour consolider les données multi-omiques personnalisées, le comportement et les signaux neuronaux pour faire progresser la recherche sur la fatigue [ 

71 ]. Ces techniques pourraient aider à intégrer des profils couvrant la génétique, les marqueurs moléculaires, les auto-évaluations, la neuroimagerie et l’exécution des tâches pour caractériser l’hétérogénéité de la façon dont la fatigue se manifeste d’une personne à l’autre. En appliquant de manière créative l’analyse prédictive et l’exploration de données à ces ensembles de données multiformes, les chercheurs peuvent surmonter les obstacles de longue date liés à la capture de la variabilité individuelle des expériences de fatigue. De plus, l’apprentissage automatique propose des approches permettant d’obtenir des informations à partir d’indicateurs complexes sans s’appuyer uniquement sur des procédures de mesure invasives. Les progrès reposeront sur une communication efficace et des partenariats interdisciplinaires pour compiler des ressources de données consolidées robustes qui exploitent pleinement ces capacités polyvalentes de l’IA pour la reconnaissance des formes dans la complexité biologique de la fatigue [ 

71 ].

7. Conclusions et orientations futures

Alors que la neuroinflammation est un phénomène connu suite à des maladies virales et systémiques, cette revue narrative apporte un nouvel éclairage sur l’impact spécifique du long COVID sur les noyaux gris centraux et ses conséquences uniques. La revue met en évidence le modèle distinctif de neuroinflammation, de perturbations métaboliques et d’altérations structurelles au sein des noyaux gris centraux qui distingue le long COVID des autres syndromes post-viraux. La localisation de ces changements dans les circuits dopaminergiques striataux et leur association avec des déficits de motivation et la gravité de la fatigue suggèrent un nouveau mécanisme physiopathologique sous-jacent aux effets neurologiques persistants du COVID long.De plus, la revue met l’accent sur le rôle potentiel des noyaux gris centraux dans l’intégration de divers aspects de la symptomatologie des longs COVID, notamment les troubles cognitifs, les troubles émotionnels et les problèmes de contrôle moteur. Cette implication multiforme des noyaux gris centraux dans le long-COVID est une caractéristique unique qui le distingue des autres maladies virales, qui peuvent avoir des impacts neurologiques plus limités ou diffus.Un autre aspect nouveau de cette revue est la discussion sur les interventions thérapeutiques émergentes ciblant les noyaux gris centraux, telles que les agents anti-inflammatoires, les médicaments dopaminergiques et les techniques de neuromodulation. Ces approches ciblées, éclairées par les anomalies spécifiques des noyaux gris centraux observées dans les cas de COVID long, représentent une voie prometteuse pour gérer les séquelles neurologiques persistantes de cette maladie.Cependant, la revue met également en évidence des lacunes importantes dans la compréhension des mécanismes précis liant le dysfonctionnement des noyaux gris centraux à la fatigue due à une longue COVID, en établissant la causalité et en validant l’efficacité du traitement. Ces lacunes soulignent la nécessité de poursuivre les recherches pour élucider les voies uniques par lesquelles le long COVID affecte les noyaux gris centraux et pour développer des interventions ciblées capables d’atténuer efficacement ses conséquences neurologiques.En conclusion, cette revue narrative fournit de nouvelles informations sur l’impact distinctif du long COVID sur les noyaux gris centraux, ses conséquences multiformes et les cibles thérapeutiques potentielles. Alors que la neuroinflammation est une caractéristique commune à de nombreuses maladies virales et systémiques, le modèle spécifique d’implication des noyaux gris centraux dans les cas de COVID long la distingue et souligne la nécessité d’interventions adaptées. Faire progresser notre compréhension de ces facteurs sous-corticaux uniques pourrait profondément améliorer la qualité de vie de la population croissante touchée par les séquelles neurologiques d’une longue COVID dans les années à venir.

Financement

Cette recherche n’a reçu aucun financement externe.

Les conflits d’intérêts

L’auteur ne déclare aucun conflit d’intérêts.

Les références

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Amantadine – Un reducteur de fatigue ?

Amantadine – Un réducteur de fatigue pour le COVID long et l’EM/SFC ?

de Cort Johnson | 28 janvier 2024 | Cerveau , Dopamine , Page d’accueil , Neuroinflammation , Traitement | 77 commentaires

L’amantadine est le médicament de référence contre la fatigue liée à la sclérose en plaques.

Il semble un peu étrange que nous n’ayons pas beaucoup entendu parler de l’amantadine (Gocovri, Symadine et Symmètrel) dans le syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) ou la COVID longue. Ce sont, après tout, les deux principales maladies fatigantes de la planète, et l’amantadine est le médicament de prédilection contre la fatigue dans une autre maladie très fatigante : la sclérose en plaques (SEP).

La fatigue est souvent le symptôme le plus limitant de la SEP. Compte tenu du financement généreux dont bénéficie la SEP, il n’est peut-être pas surprenant que la fatigue liée à la SEP ait fait l’objet de beaucoup plus d’essais thérapeutiques que la fatigue liée au « syndrome de fatigue chronique ». Une enquête systématique récente sur les essais cliniques axés sur la fatigue dans la SEP a abouti à un chiffre assez incroyable de 91 revues et revues systématiques, 78 essais contrôlés randomisés, aucune méta-analyse et 107 essais cliniques.

Cette revue a révélé que « tous les essais comparant l’amantadine (200 mg) à un placebo ont montré un effet significatif de l’amantadine sur la fatigue ». Bien que l’analyse ait souligné le caractère restreint et la courte durée de nombreux essais, elle a également noté que l’amantadine est le seul traitement actuellement recommandé par le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) pour la fatigue associée à la SEP.

L’étude sur l’amantadine pendant une longue période de COVID

L’essai iranien sur le long COVID, randomisé, ouvert, pré-vaccination, portant sur 66 personnes, « Un essai clinique randomisé ouvert sur l’effet de l’Amantadine sur la fatigue post-Covid 19 », n’était pas contrôlé par placebo ; c’est-à-dire que tout le monde savait s’il recevait le médicament ou non. L’échelle de gravité de la fatigue (FSS) et l’échelle visuelle analogique de fatigue (VAFS) ont été utilisées pour évaluer l’efficacité du médicament. Cent mg ​​d’amantadine ont été administrés une fois le matin et une fois le soir pendant deux semaines.

Les valeurs p élevées (p < 0,001) indiquent que les résultats n’étaient pas dus au hasard ; c’est à dire qu’ils étaient réels. Le score VAFS chez ceux prenant de l’Amantadine a diminué de 7,90 à 3,37 et dans le groupe témoin de 7,34 à 5,97. Le FSS (Fatigue Severity Scale) chez ceux prenant de l’Amantadine a diminué de 53,1 à 28,4 et dans le groupe témoin de 50,38 à 42,59.

En termes plus simples, chez ceux ayant reçu l’Amantadine, leur score VAFS est passé d’un « degré élevé de fatigue qui interfère avec la vie quotidienne » à « un degré de fatigue faible à modéré » qui n’affecte pas la vie quotidienne.

Les résultats étaient prometteurs. Un effet placebo aurait cependant pu s’y ajouter.

Cependant, ceux qui n’ont pas reçu le médicament ont également signalé moins de fatigue. Leur score VAFS est passé d’un « degré élevé de fatigue qui interfère avec la vie quotidienne » à « un niveau de fatigue modéré, qui peut affecter dans une certaine mesure votre fonctionnement quotidien et votre qualité de vie ».

De même, ceux qui prenaient le médicament étaient passés de « facilement fatigués » et éventuellement handicapés par la fatigue à « un faible degré de fatigue » sur l’échelle de gravité de la fatigue. Ceux qui ne prenaient pas le médicament étaient toujours classés comme étant « facilement fatigués ».

Les auteurs ont rapporté que les effets secondaires étaient transitoires et tolérables pour les patients, à l’exception d’un patient qui a arrêté de prendre le médicament en raison de nausées sévères et de douleurs abdominales. Ils ont déclaré que le médicament est généralement bien toléré et l’ont caractérisé comme ayant un « profil d’effets secondaires légers ». L’amantadine est bien connue pour sa capacité à produire des hallucinations, mais celles-ci semblent poser surtout un problème à des doses plus élevées. Des précautions doivent être prises lorsqu’il est utilisé avec des stimulants supplémentaires du SNC  ou  des médicaments anticholinergiques  .

L’essai a alors suggéré que l’administration d’ Amantadine pourrait être en mesure d’aider considérablement à réduire la fatigue chez certaines personnes atteintes d’un long COVID. Le gros problème de cette étude était l’absence d’un groupe témoin placebo, ce qui signifiait qu’un effet placebo – des personnes anticipant qu’elles pourraient aller mieux et donc s’améliorer – aurait pu contribuer aux résultats. courte période de temps,

Nous savons que l’Amantadine peut soulager la fatigue liée à la SEP et cette étude suggère qu’elle peut soulager la fatigue liée à une longue COVID – alors, quel est ce médicament ?

L’ESSENTIEL

  • Il semble un peu étrange que nous n’ayons pas beaucoup entendu parler de l’Amantadine (Gocovri, Symadine et Symmètrel) dans le syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) ou la COVID longue. L’amantadine est le médicament de référence contre la fatigue dans une autre maladie très fatigante : la sclérose en plaques (SEP).
  • Avec des centaines d’essais cliniques, la fatigue a été bien étudiée dans le domaine de la SEP. Une revue récente a rapporté que tous les essais sur l’Amantadine ont révélé qu’elle réduisait considérablement la fatigue.
  • Un essai COVID-19, randomisé, ouvert et d’une durée de 2 semaines, portant sur 66 personnes, a révélé que l’Amantadine aidait de manière significative à lutter contre la fatigue. Une évaluation des symptômes a révélé que les personnes ayant reçu l’Amantadine sont passées d’un « degré élevé de fatigue qui interfère avec la vie quotidienne » à « un degré de fatigue faible à modéré qui n’affecte pas la vie quotidienne ».
  • Une autre évaluation des symptômes a révélé que les personnes fatiguées passaient d’un état « facilement fatigué » et éventuellement handicapé par la fatigue à un « faible degré de fatigue ». Les personnes n’ayant pas reçu le médicament ont également amélioré leur fatigue, mais pas dans la même mesure.
  • Notez cependant que l’essai n’était pas contrôlé par placebo, ce qui indique que l’effet placebo pourrait être responsable de certains des effets positifs.
  • Les auteurs ont rapporté que le médicament est généralement bien toléré et l’ont caractérisé comme ayant un « profil d’effets secondaires légers ». Peu d’effets secondaires ont été signalés au cours de l’essai. Des précautions doivent être prises lorsqu’il est utilisé avec des stimulants supplémentaires du SNC  ou  des médicaments anticholinergiques  .
  • Le médicament s’est révélé efficace et sûr dans l’essai long COVID, mais la moitié des participants ont abandonné lors d’un essai ME/CFS de 8 semaines en 1997. Il est peut-être préférable d’utiliser le médicament pendant de courtes périodes. La Coalition des cliniciens pour l’EM/SFC rapporte que le médicament peut être utile en cas de fatigue légère à modérée.
  • L’amantadine atténue les neurones excitateurs du cerveau qui peuvent provoquer une neuroinflammation et augmente les niveaux de dopamine et de noradrénaline.
  • Une revue récente affirmait que l’Amantadine et un médicament similaire, la mémantine, « améliorent la vigilance, le manque d’attention et de concentration, (et) les syndromes de fatigue… chez les patients atteints de processus neurodégénératifs chroniques ». Soulignant l’aide de l’Amantadine contre la fatigue ou l’épuisement chronique et l’effet de la mémantine sur la cognition, ils ont proposé que les deux soient essayés pendant une longue période de COVID.
  • Application du test d’Arseneau pour savoir s’il faut ou non essayer quelque chose : les preuves ne sont pas solides, mais le fait que le médicament pourrait éventuellement aider à lutter contre la fatigue, son faible coût et probablement son faible risque suggèrent qu’il pourrait valoir la peine d’être essayé (???). essai à court terme

Amantadine

L’amantadine existe depuis longtemps. Développé comme antiviral dans les années 1950, il est aujourd’hui utilisé dans les maladies du système nerveux central. (Il a été utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson après qu’une personne atteinte de la maladie de Parkinson se soit sentie mieux après l’avoir utilisé contre la grippe).

On pense qu’il inhibe les récepteurs excitateurs suractivés du glutamate NMDA qui peuvent provoquer une neuroinflammation et brûler les neurones dans ces maladies. Il augmente également la libération de dopamine, un neurotransmetteur de bien-être, ainsi que de noradrénaline dans le cerveau. Comme la mémantine – qui peut être utile dans la fibromyalgie – l’amantadine semble également avoir  des effets anticholinergiques  .

L’amantadine semble également être utile dans les traumatismes crâniens qui peuvent imiter les symptômes observés dans les cas de COVID long et d’EM/SFC.

Amantadine et EM/SFC

Amantadine Mémantine

L’amantadine est étroitement liée à la mémantine. Il a récemment été recommandé d’essayer les deux pour réduire la fatigue et améliorer la cognition lors d’un long COVID.

Une fois de plus, nous voyons de longs essais de traitement déclenchés par le COVID qui auraient pu, auraient et auraient dû être effectués dans l’EM/SFC. Cependant, un petit essai précoce sur l’EM/SFC aurait pu détourner l’attention du médicament. Un essai mené en 1997 sur 30 personnes et d’une durée de 8 semaines a révélé que la moitié des patients avaient abandonné et qu’aucun effet perceptible sur la fatigue ou d’autres symptômes n’avait été constaté.

Soulignant les résultats plutôt positifs du long essai COVID et l’absence d’effets secondaires significatifs, les auteurs ont suggéré que 8 semaines auraient pu être trop longues. Dans tous les cas, l’amantadine est utilisée de temps en temps dans l’EM/SFC et la Coalition des cliniciens pour l’EM/SFC déclare que l’amantadine « peut aider à soulager une fatigue légère à modérée. Peut interagir avec des médicaments psychiatriques mais ne met pas en garde contre les effets secondaires dans sa section d’utilisation.

Un autre inhibiteur du glutamate – la mémantine – présente une possibilité. Une étude des effets de la mémantine sur la douleur neuropathique a révélé que la mémantine présente le « profil d’effets secondaires le plus sûr » et que « l’excellent rapport bénéfice/risque » que présente le médicament en fait une bonne cible pour des études plus vastes. Une étude récente contrôlée par placebo sur la fibromyalgie a révélé que la mémantine réduisait modérément les niveaux de douleur. Une autre étude a indiqué qu’il était capable d’augmenter le métabolisme cérébral .

Une revue récente affirmait que l’amantadine et la mémantine « améliorent la vigilance, le manque d’attention et de concentration, (et) les syndromes de fatigue… chez les patients atteints de processus neurodégénératifs chroniques ». Soulignant l’aide de l’Amantadine contre la fatigue ou l’épuisement chronique, ainsi que l’effet de la mémantine sur la cognition, ils ont proposé que les deux soient essayés pendant une longue période de COVID.

Application du test d’Arseneau « Dois-je essayer un traitement ou non »

Le test d’Arseneau  évalue les facteurs ci-dessous pour aider à décider d’essayer ou non un traitement. Notez que différentes personnes obtiendront des résultats différents. Par exemple, les personnes disposant de plus de ressources peuvent se sentir plus à l’aise avec des traitements plus coûteux et non éprouvés. De même, les personnes qui ont eu de mauvaises réactions aux traitements dans le passé peuvent être moins susceptibles d’essayer des choses qui ne reposent pas sur de solides bases factuelles. En d’autres termes, les résultats finaux dépendent de la personne.

  • La crédibilité de la source – une publication dans une revue, ainsi que de nombreuses études sur la SEP – est bonne.
  • Qualité des preuves – insuffisante. Une petite étude et de bons résultats, mais sans aveuglement, signifient qu’un effet placebo pourrait être présent. De plus, nous avons une vieille étude négative sur l’EM/SFC. Pour contrer cela, le médicament figure sur la liste des médicaments de la Clinician Coalition pour une éventuelle réduction de la fatigue dans l’EM/SFC et a été bien étudié dans le traitement de la SEP.

L’exercice provoque des dommages musculaires et une diminution de l’énergie lors d’un long COVID

de Cort Johnson | 9 janvier 2024 | Auto-immune , Cardiovasculaire , Coagulation , COVID-19 , Exercice , Page d’accueil , long COVID , Métabolisme , Monocytes , Muscles , Stress oxydatif , Recherche , Cellules T | 8 commentaires

muscles des bras

L’ESSENTIEL

  • C’est le genre d’étude approfondie que nous – personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique (EM/SFC), de fibromyalgie (FM) et de maladies connexes – espérions qu’une longue COVID déclencherait. Le premier test sur la façon dont les muscles des patients atteints d’une longue COVID réagissaient à l’exercice a révélé des problèmes à chaque instant.
  • Propulsé, en partie, par une subvention Ramsay de l’initiative Solve ME/CFS, le test d’effort de l’étude a révélé des preuves d’une production d’énergie réduite, de problèmes de « ventilation » (déplacement efficace de l’air dans et hors des poumons), de faibles niveaux de CO2 et problèmes d’utilisation de l’oxygène – qui ont tous été découverts dans l’EM/CFS.
  • En creusant dans la structure musculaire, une proportion plus élevée de fibres musculaires glycolytiques ou à contraction rapide hautement fatigables pourrait aider à expliquer pourquoi l’exercice est si difficile pendant un long COVID. (Un résultat similaire a été trouvé dans ME/CFS.)
  • Il n’était pas surprenant, compte tenu de tout cela, que, once pour once, les muscles des patients atteints de longue durée du COVID ne produisaient pas autant d’énergie que les patients guéris du COVID-19. Des niveaux plus faibles d’une enzyme, la succinate déshydrogénase (SDH), ont indiqué, une fois de plus, une activité mitochondriale réduite dans les muscles des patients atteints d’une longue COVID.
  • L’exercice n’a fait qu’empirer les choses. Des preuves de tissus musculaires endommagés et mourants ont été trouvées chez environ un tiers des patients atteints d’une longue COVID. Les études métabolomiques musculaires et sanguines ont révélé des réductions des métabolites associées à la production d’énergie aérobie et une importance accrue accordée au système de production d’énergie anaérobie sale et inefficace.
  • D’autres résultats suggèrent que des problèmes de synthèse lipidique et des niveaux élevés de stress oxydatif pourraient être présents. Tous ces résultats concordent avec ce que nous savons sur l’EM/SFC et mettent tous l’accent sur les effets néfastes de l’exercice.
  • En l’absence de preuve d’une augmentation des protéines du coronavirus dans les muscles, les auteurs ont mis un terme à une hypothèse populaire lorsqu’ils ont conclu que « des facteurs autres que la persistance virale » sont responsables des lésions musculaires. Enfin, le nombre de pas des participants a indiqué que les problèmes musculaires constatés ne pouvaient pas être dus à un déconditionnement.
  • Deux études musculaires majeures réalisées par l’Open Medicine Foundation, dont l’une comprend un test d’effort cardio-pulmonaire (CPET) de 2 jours, nous en diront encore plus sur ce domaine potentiellement clé de la physiopathologie de l’EM/SFC.

Cette étude a fait passer les études sur l’exercice à un niveau supérieur en étudiant les effets de l’exercice sur les muscles.

L’un des dangers auxquels est confronté le domaine de la recherche pendant une longue période de COVID était une trop grande importance accordée au fonctionnement immunitaire et une sous-accent mis sur le métabolisme et la production d’énergie. Même si les études sur l’exercice ont été découvertes assez tôt dans le syndrome de fatigue chronique (EM/SFC), il a fallu un certain temps pour les intégrer. En effet, certaines découvertes étaient si frappantes qu’elles ont été largement rejetées par les physiologistes de l’exercice extérieurs.

Les résultats des récentes études sur l’exercice invasif de Systrom et des premières études métaboliques de Naviaux et d’autres ont cependant contribué à faire de ces domaines de recherche clés l’EM/SFC. Parce que la longue COVID, selon toute apparence, est probablement d’origine immunitaire, on pourrait voir ces domaines être négligés et on pourrait affirmer qu’ils sont relatifs au travail effectué dans le cadre de l’EM/CFS, mais ils apparaissent régulièrement – ​​et, parfois, produisent des résultats révélateurs.

L’étude, « Les anomalies musculaires s’aggravent après un malaise post-effort en cas de COVID long », a réalisé quelque chose de simple mais brillant que nous n’avions jamais vu auparavant dans l’EM/SFC ou la FM. Compte tenu des problèmes d’effort, il a toujours semblé que quelque chose devait se passer dans les muscles, et en effet, les études sur la fibromyalgie et l’EM/SFC (souvent lamentablement petites) suggèrent que quelque chose se passait, mais personne n’a jamais mis cette idée à l’épreuve ; c’est-à-dire que personne n’a, à ma connaissance, testé jusqu’à présent comment les muscles réagissaient à un défi d’exercice.

Cette petite étude (25 longs contrôles COVID/24 sains) l’a fait. Il a fallu des biopsies musculaires de patients atteints d’une longue COVID (dont aucun n’avait été hospitalisé) et de témoins sains (des personnes qui s’étaient remises du COVID-19) – les ont mis sur un vélo et les ont exercés jusqu’à épuisement (cela ne prend pas longtemps : )) en utilisant un protocole CPET – puis j’ai effectué une autre série de biopsies musculaires et je les ai comparées.

Dirigée par Rob Wust , physiologiste de l’exercice et chercheur en mitochondries, l’étude a été financée par diverses sources, notamment le Patient-Led Research Collaborative for Long COVID et le programme de subventions Ramsay 2022 de Solve ME (!).

L’objectif principal de cette subvention Ramsay était « de découvrir les origines des douleurs musculaires, de la fatigue musculaire extrême et des malaises post-effort chez les patients atteints de Covid long ». Je dirais que les chercheurs ont fait un bon pas dans cette direction. Gagnez une grande victoire pour Solve ME et leur programme Ramsay Grant.

Résultats

Test d’effort cardio-pulmonaire (CPET)

Vint d’abord une analyse CPET standard qui évaluait la façon dont les participants répondaient à l’exercice. Les résultats étaient assez typiques : les patients atteints d’une longue COVID étaient clairement inhibés dans leur capacité à produire de l’énergie (VO2 max, puissance de pointe). Ils présentaient également des problèmes pour faire entrer et sortir l’air de leurs poumons. La capacité de faire entrer et sortir l’air est d’une importance cruciale pendant l’exercice pour éliminer les déchets comme le CO2 et pour fournir aux muscles l’oxygène qui alimente notre principale source d’énergie – le système de production d’énergie aérobie dans nos mitochondries.

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Il était donc intéressant de constater une ventilation maximale plus faible (une réduction de la capacité à pomper des quantités normales d’air au pic de l’exercice) et une pression téléexpiratoire maximale plus faible de CO2 (PETC02), suggérant qu’une hyperventilation aurait pu être présente. Cela suggère que les patients atteints d’une longue COVID ont peut-être éliminé trop de CO2 de leur sang. Un niveau trop faible ou trop élevé de quoi que ce soit est dommageable, et de faibles niveaux de CO2 peuvent produire de nombreux symptômes observés dans les cas de COVID longue et d’EM/SFC.

Les niveaux de CO2 n’ont été évalués que récemment dans ME/CFS, mais les résultats ont été frappants. Une étude a révélé que l’hypocapnie (faibles niveaux de CO2) était beaucoup plus fréquente dans l’EM/SFC que dans le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (POTS), et d’autres études ont découvert une hypocapnie dans les cas de COVID longue. La plus grande étude d’exercice jamais réalisée sur l’EM/SFC a révélé plus de problèmes liés aux « échanges gazeux » et aux schémas respiratoires étranges qu’autre chose.

Les auteurs de cette étude suggèrent cependant que le véritable problème réside probablement dans un faible apport en oxygène des muscles et/ou dans des problèmes d’acheminement du sang vers ceux-ci.

Une maladie des échanges gazeux ? Une vaste étude sur les exercices du CDC donne une nouvelle perspective à l’EM/SFC

https://www.healthrising.org/blog/2022/06/25/chronic-fatigue-syndrome-gas-exchange-disease/embed/#?secret=QEYckqKN37#?secret=8Bxsuzoayl

Les lectures de spectroscopie proche infrarouge dans la présente étude sur le long COVID ont indiqué qu’une réduction de « l’extraction périphérique d’O2 » était présente ; c’est-à-dire que les muscles des patients atteints d’un long COVID ne consommaient pas autant d’oxygène (lire l’énergie) que les muscles des témoins sains (patients guéris du COVID-19).

Tous ces résultats concordent avec ceux trouvés dans ME/CFS et la réduction de l’extraction d’O2 à l’aide de la spectroscopie proche infrarouge fournit une belle validation des résultats des exercices invasifs de Systrom indiquant la présence de problèmes d’extraction d’oxygène.

Tout cela était bien, mais ce n’était que le prélude à ce qui allait suivre.

Structure et fonction musculaire

Ensuite, en fouillant dans leurs biopsies, ils ont évalué la structure et le fonctionnement musculaires. Les problèmes liés à l’extraction d’oxygène (lire « énergie ») auraient pu être dus à une réduction des niveaux de vaisseaux sanguins au niveau des muscles, ce qui altérerait le flux de sang riche en oxygène vers les muscles, mais ce n’était pas le problème, ou du moins, ce n’était pas le cas. C’est le problème principal : la densité capillaire et le rapport capillaire/fibre étaient similaires.

(Une tendance (p < 0,08) à la réduction du faible rapport capillaire/fibre, et le fait que le rapport était corrélé avec le VO2 max, suggèrent cependant que quelque chose pourrait se passer.)

En creusant plus profondément dans la structure musculaire, les chercheurs néerlandais ont découvert une proportion plus élevée de fibres glycolytiques hautement fatigables chez les patients atteints de long COVID et une section transversale plus faible de fibres de type I résistantes à la fatigue chez les femmes.

Types de fibres musculaires dans le COVID long

Également connues sous le nom de fibres musculaires de type II ou à contraction rapide, les fibres musculaires glycolytiques sont des fibres musculaires qui fonctionnent très bien pour produire de courtes poussées d’énergie (pensez au sprint), mais sont horribles en endurance.

Ces fibres musculaires n’utilisent pas l’oxygène (ni les mitochondries) pour produire de l’énergie ; ils utilisent plutôt un processus appelé glycolyse, qui produit de l’énergie de manière anaérobie. Non seulement la glycolyse produit beaucoup moins d’énergie que la production d’énergie aérobie, mais elle laisse derrière elle une substance appelée lactate, qui produit de la fatigue et des douleurs musculaires si elle n’est pas rapidement éliminée.

Systrom, Workwell, Visser et d’autres ont trouvé des indications selon lesquelles la production d’énergie aérobie dont nous dépendons pour la grande majorité de notre énergie est dans une certaine mesure interrompue dans l’EM/CFS et le long COVID – ce qui entraîne une plus grande dépendance à l’égard de la production d’énergie anaérobie ou de la glycolyse. . Cela pourrait contribuer à expliquer pourquoi l’effort physique est si fatiguant chez les personnes atteintes de ces maladies.

Cette découverte d’une incidence accrue de fibres musculaires glycolytiques, ou à contraction rapide, chez les patients atteints d’une longue COVID concorde bien avec cette hypothèse, tout comme une étude ME/CFS de 2009 qui a révélé des niveaux accrus de ces fibres « sujettes à la fatigue et coûteuses en énergie ». « fibres musculaires dans l’EM/SFC. De même, une étude sur l’exercice réalisée au Colorado en 2022 a suggéré que des niveaux accrus de fibres musculaires à contraction rapide étaient présents dans les cas de COVID long.

Une étude sur les exercices pendant une longue période de COVID indique un dysfonctionnement mitochondrial et des muscles nerveux

https://www.healthrising.org/blog/2022/05/18/long-covid-exercise-cpet-mitochondria/embed/#?secret=KQn9LeNXUn#?secret=yUvCH9GaqH

Il n’était pas surprenant, compte tenu de tout cela, que, once pour once, les muscles des patients atteints de longue durée du COVID ne produisaient pas autant d’énergie que les patients guéris du COVID-19.

Des niveaux plus faibles d’une enzyme, la succinate déshydrogénase (SDH), impliquée dans les deux parties de la production d’ATP dans les mitochondries – le cycle de l’acide citrique et la chaîne de transport des électrons – étaient une fois de plus logiques compte tenu de l’accent mis sur la glycolyse (qui a lieu en dehors des mitochondries). et les réductions de la production d’énergie musculaire.

Résumant la section sur la structure et la fonction musculaires, les auteurs ont proposé que la capacité d’exercice inférieure observée dans les cas de COVID long était en partie due à une surabondance relative de fibres musculaires glycolytiques (à contraction rapide) « hautement fatigables » et à une activité mitochondriale réduite, peut-être dans concert avec une diminution du flux sanguin vers les muscles et une hyperventilation pendant l’exercice.

Creuser plus profondément : activité mitochondriale et métabolisme

C’était tant mieux, mais avec tant de découvertes éclairantes qui les regardaient en face, pourquoi s’arrêter là ? Ils ont creusé plus profondément et évalué les changements dans les biopsies musculaires ainsi que les signatures métaboliques dans le sang après l’exercice pour voir si l’exercice avait un impact sur la production d’énergie et le métabolisme mitochondriaux.

succinate déshydrogénase

Consultez l’activité SDH sur le côté droit du diagramme. Il a augmenté chez les témoins sains mais a diminué chez les patients atteints d’une longue maladie après l’exercice.

Il est intéressant de noter qu’un test d’effort maximal un jour a réduit la capacité des deux groupes de patients à générer de l’énergie le lendemain, mais les groupes se sont séparés en ce qui concerne la succinate déshydrogénase (SDH), avec une activité SDH chez les patients guéris mais de manière significative pendant la longue période de COVID. les patients. L’activité SDH avait été normale avant l’exercice, mais l’activité réduite de la SDH trouvée chez les patients atteints d’un long COVID suggérait que l’exercice avait réduit l’activité et les niveaux mitochondriaux. augmentant diminuant après l’exercice

Le métabolisme musculairea pris un gros coup. Des résultats similaires entre les patients atteints de COVID long et les témoins sains auraient abouti à des cercles clairs, mais presque tous les cercles associés aux voies de l’acide citrique et de la glycolytique – étaient bleu clair ou bleu foncé – indiquant que des niveaux plus faibles de ces métabolites étaient présents.

métabolisme musculaire et sanguin

Des résultats normaux auraient donné lieu à des cercles clairs… il n’y avait pas beaucoup de résultats normaux.

Le diagramme métabolomique sanguin – qui montrait un mélange de rouge (niveaux élevés de métabolites) et de bleu (niveaux faibles de métabolites) – était différent. Il a montré des niveaux élevés de métabolites glycolytiques – suggérant que la voie anaérobie glycolytique (comme suspecté) avait été activée – mais de faibles niveaux de métabolites associés au Krebs ou au citrique – suggérant (comme suspecté) que la production d’énergie aérobie avait été inhibée par l’effort.

Même au repos, des carences mitochondriales se sont produites avec des niveaux inférieurs de plusieurs métabolites clés (dont le glutamate, le FAD+, l’alpha-cétoglutarate et l’acide citrique) associés à l’acide citrique ou au cycle de Krebs. A noter que le but du cycle de Krebs est d’apporter du FAD+ et du NADH à la chaîne de transport d’électrons (qui produit alors de l’ATP). L’alpha-cétoglutarate et l’acide citrique sont des métabolites intermédiaires dans ce cycle. L’hypothèse Itaconate de Robert Phair prédit qu’ils seront faibles en EM/SFC, et donc ils se trouvaient dans les muscles des patients atteints d’une longue COVID.

L’hypothèse du shunt Itaconate – Pourrait-elle expliquer les problèmes énergétiques et le PEM dans l’EM/CFS ?

https://www.healthrising.org/blog/2023/12/23/itaconate-shunt-hypothesis-chronic-fatigue-syndrome-fatigue/embed/#?secret=U6FcQXd4su#?secret=X7NsxFvDkg

Le rapport réduit de l’acide citrique (produit dans les mitochondries par le cycle de Krebs) au lactate (produit par la glycolyse en dehors des mitochondries) dans le muscle squelettique a indirectement validé les niveaux accrus de fibres musculaires glycolytiques à contraction rapide, indiquant que la voie de production d’énergie anaérobie était davantage souligné chez les patients atteints d’une longue COVID.

De même, des concentrations plus faibles de créatine – un acteur clé dans la production d’énergie, en particulier lors d’un exercice intense – dans les muscles des patients atteints d’une longue COVID suggèrent que des problèmes de production d’énergie, en particulier pendant l’exercice, étaient présents. Certaines personnes ont utilisé la créatine pour lutter contre les malaises post-effort dans l’EM/SFC et la créatine a également été proposée pour une utilisation dans les cas de COVID long .

Malaise Busters post-effort pour ME/CFS, FM et maintenant Long COVID – Take II

https://www.healthrising.org/blog/2022/09/05/post-exertional-malaise-pem-chronic-fatigue-fibromyalgia-long-covid/embed/#?secret=l2KUrUaNj6#?secret=9PR4MMeP7H

D’autres résultats suggèrent des problèmes de synthèse lipidique et des niveaux élevés de stress oxydatif pourraient être présents.

L’idée selon laquelle les microcaillots pourraient bloquer la circulation sanguine vers les muscles et d’autres organes a retenu beaucoup d’attention. L’étude a effectivement trouvé des protéines amyloïdes (protéines de forme étrange et difficiles à décomposer) en concentrations plus élevées dans le muscle squelettique des patients atteints d’une longue COVID, mais elles ne semblent pas bloquer la circulation sanguine.

Resia Pretorius – à l’origine de l’hypothèse des microcaillots – a réagi à cette découverte avec inquiétude en déclarant : « Cela signifie que les microcaillots peuvent en fait avoir voyagé à travers le système vasculaire endommagé jusqu’au muscle. Ce qui est effrayant, mais peut-être très significatif, c’est que cela pourrait également se produire dans d’autres tissus.

Ils n’ont pas non plus trouvé de preuves de faibles niveaux d’oxygène dans les muscles (hypoxie). Pourtant, il n’était pas clair pourquoi des niveaux accrus d’amyloïdes avaient été trouvés chez les patients atteints de longue durée de COVID ni quel effet ils pourraient avoir.

En fouillant dans la structure des fibres musculaires, ils ont découvert qu’un pourcentage plus élevé de patients atteints d’une longue maladie (36 % !) présentaient des fibres musculaires atrophiées et mortes après l’exercice. Il semble que l’exercice ait incité les macrophages (CD68+) et les lymphocytes T CD3+ à envahir les muscles – ce qui, selon Akiko Iwasaki, est rarement observé dans les muscles sains et pourrait indiquer qu’une réponse auto-immune s’est produite.

Fibres musculaires mortes

Fibres musculaires mortes et atrophiées chez les patients COVID longs après l’exercice.

Malgré les preuves d’infiltration de cellules immunitaires, ils n’ont pas réussi à en trouver la raison. Des niveaux élevés de stress oxydatif auraient pu fragmenter les mitochondries, attirant ainsi les cellules immunitaires, mais ni cela ni aucun signe de dégradation musculaire n’ont été trouvés. Le virus SARS-CoV-2 ne semble pas non plus être responsable : des niveaux similaires de protéine nucléocapside du SARS-CoV-2 ont été trouvés dans les deux groupes.

Leur conclusion selon laquelle « des facteurs autres que la persistance virale » sont responsables des lésions musculaires trouvées se heurte à l’hypothèse selon laquelle la persistance virale déclenche un long COVID. Ce n’est peut-être pas une mauvaise conclusion pour les maladies post-infectieuses comme l’EM/SFC, qui seraient confrontées à la nécessité de déterminer quels virus ou agents pathogènes persistaient. Quoi qu’il en soit, la raison de l’atrophie des fibres musculaires induite par l’exercice restait un mystère.

Enfin, cette étude a utilisé un accéléromètre pour évaluer le nombre de pas. Elle a révélé que même si les patients atteints d’une longue maladie étaient plutôt sédentaires (~ 4 000 pas/jour), ils n’étaient pas alités et le déconditionnement ne pouvait pas expliquer les résultats ; en effet, l’atrophie musculaire associée au déconditionnement n’a pas été retrouvée.

Dans l’ensemble, cette étude musculaire a révélé des problèmes à pratiquement chaque instant et a cimenté l’idée selon laquelle un exercice intense est nocif. Les résultats de l’étude – qui suscitent beaucoup d’attention – devraient aider les médecins et autres à comprendre que les prescriptions d’exercices ne sont pas la solution. (On se demande à quoi pense l’initiative RECOVER avec son essai clinique sur l’exercice…)

Le chercheur principal, Rob Wust, a déclaré au Guardian : « Cela confirme vraiment qu’il y a quelque chose à l’intérieur du corps qui ne va pas avec la maladie. Cela endommage vos muscles, cela aggrave votre métabolisme et cela peut expliquer pourquoi vous ressentez des douleurs musculaires et de la fatigue jusqu’à des semaines après l’exercice. » David Putrino du Mont Sinaï a déclaré à NPR « Je ne pense pas que le message ait été assez fort. . Il est très clair que ce n’est pas une réponse typique à l’exercice.

Tout en soulignant qu’une prescription d’exercices progressifs peut aider , David Systrom a déclaré : « Vous ne pouvez pas simplement demander à ces patients d’aller au gymnase et de résoudre le problème. » De son côté, David Putrino prescrit ce qu’on appelle une « rééducation autonome ». . une fois que les interventions médicales appropriées ont aidé

L’ampleur des résultats – issus de tissus privés d’énergie et de mitochondries épuisées – a impressionné l’un des auteurs de l’étude. Braeden Charlton a qualifié l’ épuisement énergétique de « très profond », et a déclaré : « Nous le constatons pour pratiquement tous les paramètres que nous mesurons. » et a déclaré que « les mitochondries fonctionnent à une capacité considérablement réduite par rapport aux personnes en bonne santé »

Les auteurs ont noté que le malaise post-effort est spécifique du COVID long et du syndrome d’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC), et ont proposé qu’une physiopathologie similaire existe dans ces deux maladies.

Notez que malgré le fait que l’exercice ait produit un malaise post-effort chez chaque patient atteint de longue durée de COVID, une « hétérogénéité considérable » est apparue dans les résultats des tests. Une tendance similaire dans ME/CFS suggère que plusieurs voies peuvent conduire à la même conclusion : réduction de la production d’énergie et PEM.

Des études musculaires majeures en cours avec l’aimable autorisation de l’Open Medicine Foundation sur l’EM/SFC

L’  Open Medicine Foundation mène actuellement deux études majeures sur les muscles sous la direction de David Systrom et Wenzhong Xiao. L’une consiste en une analyse approfondie (génomique, protéomique, métabolomique, phosphoprotéomique, analyse ultrastructurale, marqueurs mitobiogénétiques) d’  échantillons musculaires provenant de patients atteints d’EM/SFC .

La prochaine étude ira encore plus loin que cette longue étude COVID et prélèvera des échantillons musculaires lors d’un test d’effort CPET de deux jours .  Entre autres choses, il évaluera également les niveaux de citrate synthase (que Systrom a déjà trouvé épuisée dans l’EM/CFS), l’expression des gènes, les métabolites et les protéines dans les muscles, ainsi que le fonctionnement mitochondrial, les cytokines, l’expression des gènes, les métabolites et les protéines. Dans le sang. Compte tenu de ce que nous venons de voir avec l’étude longue durée sur la COVID, il s’agit en effet d’une étude qui arrive à point nommé. avant et après un

Conclusion

L’étude a révélé des signes de lésions musculaires et d’épuisement d’énergie à pratiquement chaque instant.

Des études suggèrent que la production d’énergie est altérée en cas de COVID long, mais nous ne savions pas si les muscles eux-mêmes étaient touchés. Il semble que ce soit le cas. Le premier test sur la façon dont les muscles des patients atteints d’une longue COVID réagissaient à l’exercice a révélé des problèmes à chaque instant.

Propulsé en partie par une subvention Ramsay de l’initiative Solve ME, le test d’effort de l’étude a révélé des preuves d’une production d’énergie réduite, de problèmes de « ventilation » faisant entrer et sortir efficacement l’air des poumons, de faibles niveaux de CO2 et de problèmes d’utilisation de l’oxygène – le tout. dont ont été trouvés dans ME/CFS.

Creuser dans la structure musculaire une proportion plus élevée de fibres musculaires glycolytiques ou à contraction rapide hautement fatigables pourrait aider à expliquer pourquoi l’exercice est si difficile pendant une longue COVID. (Un résultat similaire a été trouvé dans ME/CFS.)

Il n’était pas surprenant, compte tenu de tout cela, que les muscles des patients atteints de longue durée du COVID ne produisaient pas autant d’énergie que les patients guéris du COVID-19. Des niveaux plus faibles d’une enzyme, la succinate déshydrogénase (SDH), ont indiqué, une fois de plus, une activité mitochondriale réduite dans les muscles des patients atteints d’une longue COVID.

L’exercice n’a fait qu’empirer les choses. Des preuves de tissus musculaires endommagés et mourants ont été trouvées chez environ un tiers des patients atteints d’une longue COVID. Les études métabolomiques musculaires et sanguines ont révélé des réductions des métabolites associées à la production d’énergie aérobie et une importance accrue accordée au système de production d’énergie anaérobie sale et inefficace. D’autres résultats suggèrent que des problèmes de synthèse lipidique et des niveaux élevés de stress oxydatif pourraient être présents.

En l’absence de preuve d’une augmentation des protéines du coronavirus dans les muscles, les auteurs ont mis un terme à une hypothèse populaire lorsqu’ils ont conclu que « des facteurs autres que la persistance virale » sont responsables des lésions musculaires.

Enfin, le nombre de pas des participants a indiqué que les problèmes musculaires constatés ne pouvaient pas être dus à un déconditionnement.

Deux études musculaires majeures réalisées par l’Open Medicine Foundation, dont l’une comprend un test d’effort cardio-pulmonaire (CPET) de 2 jours, nous en diront encore plus sur ce domaine potentiellement clé de la physiopathologie de l’EM/SFC.

Polysomnographie Covid long

Paramètres polysomnographiques chez les patients atteints d’insomnie chronique à long COVID

Alexandre Rouen,

Jonathan Taieb,

Gabriela Caetano,

Victor Pitron,

Maxime Elbaz,

Dominique Salmon&Afficher tout 

Reçu le 5 janvier 2023 , Accepté le 2 juin 2023 , Publié en ligne le 30 juin 2023

Abstrait

Introduction

Bien que la COVID-19 soit principalement considérée comme une maladie aiguë à rémission spontanée, il a été souligné que divers symptômes peuvent persister pendant plusieurs mois, un phénomène identifié comme une maladie de longue durée. L’insomnie est particulièrement répandue en cas de COVID long. Dans la présente étude, nous avions pour objectif de confirmer et de caractériser l’insomnie chez les patients atteints de COVID long par polysomnographie et d’identifier si ses paramètres diffèrent de ceux des patients souffrant d’insomnie chronique et sans antécédents de COVID long.

Matériels et méthodes

Nous avons mené une étude cas-témoins, incluant 17 patients atteints de COVID longue présentant des symptômes d’insomnie (cas) et 34 témoins appariés 2: 1 avec un diagnostic d’insomnie chronique et aucun antécédent de COVID longue. Tous ont subi une polysomnographie d’une nuit (PSG).

Résultats

Premièrement, nous avons observé que les patients atteints de COVID long et présentant des plaintes d’insomnie ont modifié les paramètres de la PSG, en faveur du diagnostic d’insomnie chronique. Deuxièmement, nous montrons que l’insomnie liée aux paramètres PSG de longue durée n’était pas significativement différente des paramètres PSG d’insomnie chronique régulière.

Discussion

Nos résultats indiquent que même s’il s’agit de l’un des symptômes les plus répandus du long COVID, l’insomnie qui y est associée ressemble à l’insomnie chronique typique, sur la base des études PSG. Même si des études supplémentaires sont justifiées, nos résultats suggèrent que la physiopathologie et les options thérapeutiques devraient être similaires à celles recommandées pour l’insomnie chronique.

Mots clés:

Introduction

Un nouveau coronavirus (SRAS-CoV-2) a été initialement signalé en Chine en décembre 2019, et la maladie qui lui est associée (COVID-19) a été déclarée urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au 16 décembre 2022, 656 566 334 cas avaient été signalés dans le monde, avec 6 668 035 décès (COVID Live-Coronavirus Statistics-WorldometerCitationsd ).

En plus de la phase aiguë, de nombreuses manifestations cliniques ont été rapportées dans les semaines suivant l’infection au COVID-19, un phénomène que certains auteurs ont appelé long-COVID, ou séquelles post-aiguës du COVID-19 (PASC) (Barh et al.Citation2021 ). L’Organisation Mondiale de la Santé définit le Covid long comme la persistance ou le développement de nouveaux symptômes 3 mois après l’infection initiale par le SRAS-CoV-2, ces symptômes durant au moins 2 mois sans autre explication (Soriano et al.Citation2022 ). Les symptômes cliniques observés en cas de COVID long sont variés et touchent différents systèmes, dont le système nerveux (anosmie, maux de tête, ataxie, confusion…), le système squelettique (psoriasis, polyarthralgie), le système gastro-intestinal (douleurs abdominales, nausées, diarrhée, constipation, reflux acide, perte d’appétit), les systèmes cardiovasculaire et pulmonaire (hypertrophie myocardique, maladie coronarienne, thromboembolie pulmonaire, insuffisance respiratoire, fibrose pulmonaire), ainsi que les troubles de santé mentale (dépression, anxiété ou insomnie). Les symptômes les plus fréquemment rapportés sont l’essoufflement, la fatigue et le dysfonctionnement cognitif/le brouillard cérébral (Al-Aly et al.Citation2021 ; Soriano et coll.Citation2022 ).

Récemment, l’étude internationale COVID Sleep Study-II (ICOSS-II) visait à évaluer les troubles du sommeil et de l’éveil en cas de COVID long (Merikanto et al.Citation2022 ). Merikanto et coll. ont découvert que les symptômes d’insomnie, la fatigue et la somnolence diurne excessive figuraient parmi les plaintes les plus courantes lors d’une longue COVID. En outre, il existe une corrélation entre la prévalence de ces symptômes et la gravité aiguë du COVID-19 (Sudre et al.Citation2021 ).

D’autres études sur les troubles du sommeil en cas de COVID long étaient également basées sur des données subjectives basées sur la forme (Premraj et al.Citation2022 ; JeuneCitation2022 ). Cependant, dans les cas de COVID longue, il n’a été démontré aucune corrélation entre les symptômes subjectifs et les limitations fonctionnelles, d’où la nécessité d’analyses objectives (Ladlow et al.Citation2022 ). Une étude récente a montré que l’insomnie chronique était la plainte liée au sommeil la plus courante dans les cas de COVID longue (Moura et al.Citation2022 ).

L’étude présentée ici est la première à notre connaissance à utiliser des paramètres objectifs de la polysomnographie pour évaluer les patients présentant des plaintes liées au long COVID et au sommeil. De plus, nous les avons comparés à ceux de patients insomniaques sans antécédents de COVID long, dans le but d’identifier les signes polysomnographiques spécifiques du COVID long.

Matériels et méthodes

Éthique

L’enquête a été agréée par la Commission d’Ethique ( CPP Ile de France 2 ) sous la référence 2018-05-06-RIPH 2° et les données ont été protégées et anonymisées selon les recommandations de la CNIL ( Commission Nationale Informatique et Liberté ).

Protocole

Une enquête cas-témoins monocentrique avec un double objectif :

  1. Évaluer les paramètres objectifs du sommeil chez les patients atteints de COVID long présentant des plaintes d’insomnie (cas) en menant des études polysomnographiques,
  2. Analyser si les paramètres polysomnographiques des patients insomniaques COVID longs étaient significativement différents de ceux des patients non longs COVID avec un diagnostic d’insomnie chronique (témoins) du même centre du sommeil (Hôtel-Dieu, APHP, Centre Sommeil et Vigilance du Sommeil, Paris) , France).

Sujets

Il s’agissait de 17 patients atteints d’une longue COVID présentant une plainte d’insomnie chronique et référés du service des maladies infectieuses au service du sommeil (Hôtel-Dieu, Paris, France), 6 à 18 mois après une infection aiguë au COVID. Le diagnostic d’insomnie chronique a également été confirmé par un médecin spécialiste du sommeil du centre, selon les définitions des classifications ICSD-3 et DSM-5 de l’insomnie (APA).Citation2013 ; Classification internationale des troubles du sommeil – Troisième édition (ICSD-3) (en ligne) – American Academy of Sleep MedicineCitationsd ). Les patients ne présentaient pas de signes d’autres troubles du sommeil, tels que l’apnée du sommeil, les mouvements périodiques des jambes ou l’hypersomnie. Aucun ne travaillait de nuit ou par équipes, et aucun ne prenait des médicaments affectant le système nerveux central.

Nous avons documenté les signes et symptômes présentés par les patients atteints de COVID long en phase aiguë et chronique dans le tableau supplémentaire S1 et les marqueurs biologiques dans le tableau supplémentaire S2 .

Les contrôles ( n  = 34) ont été sélectionnés à la même période dans le fichier de données du service du sommeil sur les patients insomniaques ayant subi une PSG à peu près à la même période. Deux témoins ont été inclus pour chaque cas (2:1) et appariés sur l’âge, le sexe et l’indice de masse corporelle. Dans notre centre, nous enregistrons systématiquement la PSG chez les sujets souffrant d’insomnie chronique selon les critères ICSD-DSM-5 ayant consulté un des médecins du sommeil du centre.

Polysomnographie

La PSG a été réalisée conformément aux directives de l’AASM et comprenait : (i) au moins trois et généralement six dérivations électroencéphalographiques (EEG) aux sites frontal (F3/F4), central (C3/C4) et occipital (O1/O2) et référencées. à la mastoïde controlatérale, (ii) deux dérivations électrooculographiques (EOG), et (iii) trois dérivations électromyographiques (EMG) placées sur le menton ( n  = 1) et les jambes ( n  = 2) (SateiaCitation2014 ). Les paramètres respiratoires (débit respiratoire, bandes thoraciques et abdominales, saturation en oxygène), ainsi que les mouvements du corps (capteur de position et dérivations EMG des deux jambes placées sur les muscles tibiaux gauche et droit), ont également été enregistrés pour dépister l’apnée obstructive du sommeil et les apnées périodiques. syndromes de mouvements des membres.

La notation classique a été réalisée d’abord par un médecin du sommeil, puis par un technicien du sommeil ayant plus de 5 ans d’expérience en notation, conformément aux recommandations de l’American Academy of Sleep Medicine (AASM). La classification comprend un stade d’éveil (W) et quatre stades de sommeil : stade 1 (N1), stade 2 (N2), stade 3 (N3) et sommeil paradoxal (REM). La notation est basée sur l’analyse visuelle de périodes de 30 s d’EEG, EMG et EOG. Les éveils sont analysés comme 3 à 15 s d’accélération des signaux EEG. Les événements respiratoires comprenaient l’apnée (diminution du débit respiratoire de 90 % pendant plus de 10 s) et l’hypopnée (diminution du débit respiratoire de 30 à 90 % associée à un éveil ou à une désaturation en oxygène de plus de 3 % et pendant plus de 10 s). Le caractère central, obstructif ou mixte des événements respiratoires a été déterminé à partir des signaux des bandes thoraciques et abdominales. Les mouvements périodiques des jambes ont été notés sur la base de quatre mouvements de jambes sur une période de 1 min 30 s.

Les paramètres polysomnographiques d’intérêt suivants ont été pris en compte : la durée totale du sommeil (TST), la latence d’endormissement (SOL), le réveil après l’endormissement (WASO), l’efficacité du sommeil (le rapport entre la durée totale du sommeil et la période totale de sommeil, exprimé en pourcentage), latence des mouvements oculaires rapides (REM), durée du REM (exprimée en pourcentage du temps total de sommeil), durée de N3 (exprimée en pourcentage du temps total de sommeil), indice d’apnée-hypopnée (IAH), indice de désaturation en oxygène (ODI) ).

Les paramètres polysomnographiques des cas sont présentés par rapport aux valeurs normales établies pour la population adulte dans une méta-analyse complète récente (Boulos et al.Citation2019 ). Ces paramètres sont présentés de manière descriptive, sans analyse statistique formelle.

L’inspection visuelle des données avec un tracé Q – Q a révélé un écart évident par rapport à la normalité pour tous les paramètres de polysomnographie, à l’exception de la durée totale du sommeil et de la durée du sommeil paradoxal. Le test de rang signé de Wilcoxon non paramétrique et le test t paramétrique ont été utilisés, en conséquence, pour comparer les paramètres de polysomnographie entre les cas et les témoins.

Statistiques

Toutes les analyses statistiques et la visualisation des données ont été réalisées avec R (version 1.2.5019, R Development Core Team) (R Development Core TeamCitation2012 ).

Sauf indication contraire, les valeurs sont indiquées sous forme de moyenne et de plage (minimum-maximum), et les valeurs p <0,05 ont été considérées comme significatives.

Résultats

À première vue, la PSG des 17 patients atteints d’une longue COVID présentait des paramètres évocateurs d’insomnie (voirTableau 1) : un temps de sommeil total court >6 h (352 min), une latence d’endormissement normale (SOL <30 min), un réveil important après l’endormissement (WASO) de 83,2 min indication d’insomnie de maintien du sommeil (>30 min ), une faible efficacité du sommeil (SE), une latence REM élevée (> 90 min) (avec une durée REM normale) et une durée et une proportion normales de sommeil lent (stade N3). Les valeurs AIH variaient entre 0,8 et 38,9/h, avec un seul sujet avec des résultats compatibles avec l’AOS.

Tableau 1. Résultats de la polysomnographie pour les patients atteints de COVID longue présentant une plainte d’insomnie (cas, n  = 17) et les patients avec un diagnostic d’insomnie chronique sans antécédents de COVID longue (les résultats avec p < 0,05 sont considérés comme statistiquement significatifs).

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Par rapport au groupe témoin d’insomniaques chroniques qui a été apparié avec les patients atteints de long covid, nous n’avons trouvé aucune différence statistiquement significative entre les groupes pour aucun des paramètres PSG (TST, SOL, WASO, latence REM, pourcentage REM), à l’exception du pourcentage de N3 qui était plus élevé chez les témoins et l’AHI moyen qui était plus élevé chez les sujets (Tableau 1).

Figure 1fournit des détails avec les résultats polysomnographiques en boîte et en moustaches pour les patients atteints de COVID long se plaignant d’insomnie (cas, n  = 17) et les contrôles avec un diagnostic d’insomnie chronique sans antécédents de Covid long (cas, n  = 34).

Figure 1. Paramètres polysomnographiques (boîte et moustache), pour les sujets et les contrôles. Le seul résultat statistiquement significatif ( p  = 0,01) est celui de l’AHI, avec des valeurs plus élevées chez les sujets que chez les témoins.

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Discussion

Près de trois ans après le début de la pandémie de COVID-19, la persistance des symptômes chez certains patients longtemps après la contagion suscite un intérêt. Si, dans la plupart des cas, la COVID-19 est une maladie aiguë, il est rapidement apparu qu’elle pouvait aussi être chronique, un phénomène appelé COVID long (ou séquelles post-aiguës de la COVID-19) (Callard et Perego).Citation2021 ). Il est intéressant de noter que des syndromes post-viraux similaires ont été observés avec d’autres coronavirus, tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) (Lam et al.Citation2009 ; Das et coll.Citation2017 ).

La physiopathologie du long COVID reste insaisissable. Un mécanisme possible est une lésion tissulaire à long terme. En effet, des lésions radiologiques pulmonaires et une capacité de diffusion longue réduite sont retrouvées chez une grande proportion de survivants du COVID-19, trois mois après la contagion (Zhao et al.Citation2020 ; van den BorstCitation2021 ). Cependant, un COVID long a été observé chez des patients présentant un aspect et une fonction radiologiques pulmonaires normaux (Arnold et al.Citation2021 ). En plus des poumons, des résultats similaires ont été mis en évidence concernant l’aspect radiologique et le métabolisme du cerveau trois mois après une forme aiguë de COVID-19 (Lu et al.Citation2020 ). Une autre hypothèse est une inflammation pathologique soutenue. Certains patients restent positifs au SRAS-CoV-2 par réaction en chaîne par polymérase (PCR) pendant des durées prolongées, jusqu’à quatre mois (Li et al.Citation2020 ; Hirotsu et coll.Citation2021 ).

La réplication virale persistante pourrait hypothétiquement déclencher une activation immunitaire qui pourrait être associée à des symptômes de longue durée du COVID. De nombreuses études ont montré des signes d’altération immunitaire dans le cas du COVID-19 ou du COVID long : dysfonctionnement des lymphocytes T, dysfonctionnement des lymphocytes B, lymphopénie et marqueurs pro-inflammatoires élevés, tels que l’interleukine-6, la ferritine ou les D-dimères (Fathi et RezaeiCitation2020 ; Karlsson et coll.Citation2020 ; Zuo et coll.Citation2020 ; D’Amato et coll.Citation2021 ). Une dernière explication physiopathologique est la perturbation du microbiome intestinal, ou dysbiose intestinale (Yeoh et al.Citation2021 ).

Des troubles du sommeil et de l’insomnie ont été signalés à la fois en phase aiguë de COVID et en phase de COVID longue. Dans une étude en ligne menée en Chine, 18,1 % des participants ont signalé un mauvais sommeil pendant l’épidémie (Huang et ZhaoCitation2020 ). Cela a également été rapporté par des professionnels de la santé (Zhang et al.Citation2021 ). Une autre étude menée en Chine a révélé une prévalence de 70 % des symptômes d’insomnie au moins une fois par semaine (Xue et al.Citation2020 ). D’autres rapports ont montré une augmentation des troubles du sommeil pendant l’épidémie de COVID-19 (Xiao et al.Citation2020 ; Targa et coll.Citation2021 ). Notre groupe a soigneusement interrogé la population générale française au début du confinement dans le cadre de l’enquête COCONEL (Léger et al.Citation2020 ; Beck et coll.Citation2021a ,Citation2021b ). Il a été observé au début de la pandémie une forte prévalence de troubles du sommeil dans le premier échantillon de 1005 sujets (Beck et al.Citation2021a ). Pour 62 % des personnes ayant signalé des troubles du sommeil dans l’enquête, un mauvais sommeil était associé à une certaine altération des activités quotidiennes pendant la journée. Ces déficiences touchaient principalement les jeunes, les ménages les plus défavorisés et les chômeurs.

Des troubles du sommeil, de la fatigue et de l’insomnie ont été décrits lors de longs COVID, mais les études se sont jusqu’à présent concentrées sur des analyses qualitatives et subjectives. Une méta-analyse a révélé une prévalence de 31 % d’insomnie chez les patients atteints d’une longue COVID (Premraj et al.Citation2022 ). Une série de cas en Allemagne a mis en évidence une association entre l’insomnie et le COVID long chez quatre patients (YoungCitation2022 ). Récemment, Merikanto et al. ont confirmé que l’insomnie, la fatigue et la somnolence diurne excessive étaient parmi les symptômes les plus fréquemment rapportés dans les cas de COVID longue, en particulier chez les patients ayant des antécédents de COVID-19 aiguë sévère (Merikanto et al.Citation2022 ).

Jusqu’à présent, la plupart des études sur le sommeil et les longs COVID étaient basées sur des paramètres subjectifs, à l’exception d’une étude de Mekhael et al. en utilisant des wearables (Mekhael et al.Citation2022 ). Ils ont montré, chez les patients ayant des antécédents de COVID, une diminution du « sommeil léger » et du « sommeil profond », en fonction de paramètres tels que la fréquence cardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et la saturation en oxygène.

La présente étude est la première à notre connaissance à évaluer les patients atteints de COVID long par polysomnographie, qui est la référence actuelle en matière d’analyse du sommeil. La polysomnographie permet d’étudier l’architecture du sommeil, incluant l’évaluation des différentes étapes du sommeil, ainsi que d’évaluer la présence de troubles respiratoires liés au sommeil ou de mouvements anormaux (troubles des mouvements périodiques des membres).

Premièrement, nous avons analysé les paramètres polysomnographiques de patients atteints de COVID longue et les avons comparés aux valeurs normales (Boulos et al.Citation2019 ). Les résultats modifiés sont cohérents avec une insomnie chronique en termes de courte durée de sommeil, de mauvaise efficacité du sommeil et de WAS élevé indiquant une insomnie de maintien du sommeil. Nous confirmons donc l’existence d’une insomnie objective chez tous les patients qui se plaignent d’insomnie. Il a été suggéré que les troubles neurocognitifs associés à une longue COVID pourraient être liés à un phénomène de « brouillard cérébral », observé dans d’autres conditions (KvernoCitation2021 ). Dans notre groupe, 76 % des patients se plaignaient d’un manque de concentration et 53 % de pertes de mémoire. Le brouillard cérébral a été associé à un sommeil paradoxal anormal (sommeil paradoxal sans atonie) (Gagliano et al.Citation2021 ). Des phénomènes similaires n’ont pas été mis en évidence dans notre cohorte, avec une durée, une proportion et une atonie associées normales au sommeil paradoxal.

Deuxièmement, nous avons comparé les résultats polysomnographiques de patients atteints de COVID longue à ceux de témoins insomniaques appariés. Ces témoins ont été initialement consultés pour une insomnie chronique et peuvent avoir ou non des antécédents de COVID aigu, mais ne présentaient pas de signes et de symptômes compatibles avec un COVID long. Nous montrons que l’insomnie liée au COVID long n’est pas différente, sur des bases polysomnographiques, de l’insomnie chronique des témoins (sauf pour les indices d’apnée hypopnée, avec cependant des indices de désaturation en oxygène similaires) et avec un pourcentage de N3 plus faible. Cela pourrait avoir plusieurs implications : (1) Au niveau physiopathologique, ces résultats suggèrent un mécanisme commun pour l’insomnie chronique « commune » et l’insomnie de longue durée ; (2) sur le plan thérapeutique, ces résultats suggèrent que l’insomnie liée au long COVID devrait être traitée comme l’insomnie « commune ». Le traitement de première intention de l’insomnie chronique est la thérapie cognitivo-comportementale (Riemann et al.Citation2017 ). Dans le cas de symptômes d’insomnie associés à d’autres conditions médicales (telles que la dépression ou d’autres maladies chroniques), il est recommandé de traiter les deux, car l’association causale et l’orientation des relations sont difficiles à démêler.

De plus, nous avons obtenu des données plus approfondies concernant les paramètres de la PSG et les signes ou symptômes cliniques, concernant à la fois le COVID aigu et le COVID long. En raison du nombre relativement faible de sujets, la plupart des résultats n’étaient pas statistiquement significatifs (données non présentées). Nous avons cependant montré une association positive entre la présence d’arthralgies/enthésopathies dans les cas de COVID long et une durée totale de sommeil plus courte (301 min ± 66,5 vs. 389 ± 62,5, p  = 0,016). Ceci est probablement lié à des troubles du sommeil induits par la douleur. En outre, nous montrons une association positive entre la perte de mémoire en cas de COVID long et une diminution de la proportion de sommeil paradoxal (13,9 % ± 5,7 contre 23,8 % ± 8,6, p  = 0,017). Cela pourrait s’expliquer par le rôle du REM dans l’acquisition et le traitement de la mémoire.

Outre les hypothèses physiopathologiques, plusieurs causes les plus simples peuvent avoir favorisé l’insomnie associée aux changements d’habitudes et d’hygiène du sommeil liés aux maladies chroniques, comme le long covid : manque d’exercice, temps passé au lit prolongé, temps accru face aux médias (Riemann et al.Citation2017 ).

Nous reconnaissons plusieurs limites à nos résultats : premièrement, le petit groupe de sujets limite la possibilité de discussion. Deuxièmement, nous n’avons pas effectué à cette étape d’analyses micro ou spectrales du PSG.

Cependant, nous soulignons que derrière les plaintes de manque de sommeil revendiquées par les patients atteints de covid long, il peut y avoir des patients insomniaques authentiques et objectifs qui doivent être suivis par des spécialistes du sommeil.

Liens entre les syndromes post infectieux

L’ESSENTIEL

  • L’article original: https://www.healthrising.org/blog/2023/10/24/serotonin-surprise-long-covid-chronic-fatigue-syndrome/
  • Nous commençons à voir des études vraiment approfondies ; des études capables d’aller au-delà des résultats initiaux et de les développer considérablement. C’est évidemment le résultat de groupes de recherche disposant des ressources et du temps nécessaires pour véritablement retracer les résultats. C’est quelque chose que nous n’avons pas vraiment eu avec l’EM/SFC, mais que nous avons parfois avec le long COVID – et cela signifie que les choses peuvent aller beaucoup plus rapidement.
  • C’est une étude longue et compliquée – tant mieux ! Le groupe de recherche de plus de 50 ans a utilisé la métabolomique pour évaluer ce qui se passait pendant une longue période de COVID, puis une série d’études sur des souris pour approfondir les résultats.
  • Constatant que la sérotonine était le seul métabolite important à être régulé négativement chez les patients atteints d’une longue COVID, ils ont infecté des souris avec plusieurs virus différents et les ont exposées à un mime viral – et ont également découvert (et voilà) des niveaux de sérotonine réduits chez elles également.
  • Cela les a incités à évaluer la principale réponse antivirale dans les cellules – le système interféron – et à trouver des preuves de son activation élevée. (Voir le blog pour des preuves de régulation positive de l’interféron dans l’EM/SFC.) Ensuite, ils ont demandé si le système d’interféron activé pouvait interférer avec la production du précurseur de la sérotonine – le tryptophane. Revenant aux souris, ils ont demandé si une infection pouvait interférer avec la production de tryptophane – et c’était le cas.
  • Jusqu’ici tout va bien… Mais comment le tryptophane a-t-il été épuisé ? Passons maintenant à la principale source de tryptophane dans le corps : l’intestin. Une analyse de l’expression génique des tissus intestinaux a révélé une forte régulation positive des gènes associés à l’inflammation et aux infections virales. « Remarquablement », ont-ils déclaré, les fonctions des gènes « le plus significativement diminuées » par le mime viral étaient impliquées dans ; c’est-à-dire que l’infection semblait avoir affecté la capacité de leurs cellules à absorber le tryptophane, en particulier. le métabolisme des nutriments, y compris l’absorption des acides aminés (le tryptophane est un acide aminé)
  • Les choses s’échauffaient vraiment maintenant. Se demandant si une supplémentation en tryptophane pourrait aider, ils ont découvert qu’un régime spécial (contenant un dipeptide glycine-tryptophane) et/ou une supplémentation avec le précurseur de la sérotonine, le 5-hydroxytryptophane (5-HTP), ramenaient les niveaux de sérotonine à la normale.
  • Les auteurs ont conclu que « collectivement, ces données démontrent que l’inflammation induite par l’ARN viral altère l’absorption intestinale du tryptophane, ce qui provoque une déplétion systémique de la sérotonine ». Notez qu’ils ne parlent pas seulement du coronavirus… cette découverte pourrait concerner tous les événements infectieux – ce qui, bien sûr, signifie qu’elle pourrait s’appliquer à l’EM/SFC.
  • Ensuite, les « organoïdes » de l’intestin grêle fabriqués – des organes miniaturisés dérivés de cellules souches ou de tissus pour étudier les effets d’une attaque virale simulée sur les tissus intestinaux. De manière assez remarquable, les organoïdes ont répondu par une régulation négative du récepteur ACE2 – qui a été impliqué à la fois dans le COVID long et dans l’EM/SFC.
  • Le récepteur ACE2 est associé au paradoxe « rénine-angiotensine-aldostérone », qui rend impossible l’augmentation du volume sanguin dans l’EM/SFC à des niveaux normaux, mais jusqu’à récemment, il a été largement ignoré. Cependant, une dérégulation de l’ACE2 pourrait également produire une inflammation, frapper les mitochondries, provoquer une fibrose, inhiber la réparation musculaire, endommager les cellules endothéliales tapissant les vaisseaux sanguins, produire une vasoconstriction (rétrécissement) dans les vaisseaux sanguins, augmenter les niveaux de stress oxydatif, réduire les niveaux. d’oxyde nitrique – un vasodilatateur important et ayant un impact sur la flore intestinale.
  • Surtout, cette étude suggère que cela pourrait expliquer pourquoi cela a été gâché dans ME/CFS. toute infection pourrait déréguler le récepteur ACE2,
  • Les auteurs ont également montré à quel point de faibles niveaux de sérotonine pourraient avoir un impact sur le nerf vague. Les auteurs sont finalement devenus conservateurs, proposant que la supplémentation (5-HTP) et les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine pourraient contribuer à augmenter les niveaux de sérotonine. Ils commencent à tester l’efficacité de la fluoxétine (Prozac) et éventuellement du tryptophane.
  • Comparez cela, cependant, à un article de 2021 axé sur le dysfonctionnement de l’ACE2 qui proposait d’utiliser l’escitalopram, la coenzyme Q10 et le nicotinamide adénine dinucléotide pour restaurer le fonctionnement endothélial, suggérait d’essayer les bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine (ARA), les membranes des globules graisseux (MFGM), le b-glucane et la metformine pour restaurer la santé intestinale et les médicaments appelés sénothérapies (dasatinib, hyperoside, quercétine, fistein, Navitoclax) pour avoir un impact sur la mort cellulaire et le vieillissement.)
  • (Bien que les auteurs ne l’aient pas mentionné, il a été démontré que le virus Epstein-Barr – qui est couramment réactivé dans l’EM/SFC – a également un impact sur les niveaux de sérotonine.)
  • Enfin, les auteurs ont proposé que l’épuisement de la sérotonine relie les quatre cavaliers de l’apocalypse du long COVID (persistance virale, inflammation chronique, hypercoagulabilité et dysfonctionnement autonome).
  • L’étude a attiré beaucoup d’attention médiatique et a été bien accueillie par les principaux chercheurs travaillant depuis longtemps sur la COVID. Comme de nombreux résultats ont été obtenus lors d’études sur des souris, ils doivent être vérifiés chez l’homme (si possible) et des études plus vastes doivent être réalisées. Mais pour l’instant, la « surprise sérotoninergique » fait des vagues.

LE VIRUS SARS-COV-2 EST CAPABLE DE SE DÉPLACER À L’INTÉRIEUR DES NEURONES ET D’INFECTER LE CERVEAU

L’apparition des différents variants du SARS-CoV-2 a fait émerger une variabilité de profils cliniques et de symptômes chez les patients. Pour la première fois, des chercheuses et chercheurs de l’Institut Pasteur et d’Université Paris Cité ont mis en évidence, dans un modèle animal, une caractéristique commune à plusieurs variants du SARS-CoV-2 : la capacité à infecter le système nerveux central. L’étude confirme par ailleurs que le SARS-CoV-2 est capable d’infecter des neurones humains in vitro, et de se déplacer à l’intérieur des axones, les prolongements de la cellule nerveuse qui conduisent l’information. Ces résultats ont été publiés le 26 juillet 2023 dans la revue Nature Communications.

Les symptômes neurologiques associés à une infection au SARS-Cov-2 ont changé au cours de l’évolution du virus et de l’apparition de nouveaux variants. Si au début de la pandémie de Covid-19, l’anosmie était identifiée comme l’un des symptômes caractéristiques d’une infection, ce même symptôme s’est trouvé moins fréquent avec les infections au variant Omicron/BA.1. La variabilité des symptômes est-elle le signe d’une affinité plus ou moins forte du SARS-CoV-2 pour le système nerveux ?

Dans cette étude, les chercheuses et chercheurs de l’Institut Pasteur et d’Université Paris Cité ont montré chez un modèle animal, qu’un panel de variants d’intérêt du SARS-CoV-2 (la souche originale du virus, détectée pour la première fois à Wuhan et les variants Gamma, Delta et Omicron/BA.1) peuvent accéder au système nerveux central et qu’ils y sont localisés pendant la phase aigüe de l’infection.

Les scientifiques ont ainsi observé que tous ces variants envahissent le système nerveux central et infectent les bulbes olfactifs, une structure située dans la boite crânienne qui traite les informations olfactives et les transmet au cortex. « Dans cette étude, nous montrons que l’infection des bulbes olfactifs est systématique et n’est pas liée à un variant en particulier, ni à une manifestation clinique en particulier, comme la perte d’odorat par exemple. » explique Guilherme Dias de Melo, premier auteur de l’étude et chercheur dans l’unité Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie à l’Institut Pasteur. Les chercheuses et chercheurs ont par ailleurs identifié dans le virus ancestral (Wuhan), une séquence génétique liée à l’anosmie. Lorsque cette séquence génétique, codant pour la protéine ORF7ab, est supprimée ou tronquée comme chez certains variants chez lesquels l’anosmie est moins présente, l’incidence de la perte d’olfaction chez des animaux infectés est réduite sans modifier la neuro-invasion via les bulbes olfactifs. « Cela tend à prouver que l’anosmie et l’infection des neurones sont deux phénomènes décorrélés » indique Guilherme Dias de Melo. « Il est tout à fait possible, si on suit ce raisonnement, qu’une infection même asymptomatique – et donc bénigne cliniquement – soit caractérisée par une diffusion du virus dans le système nerveux. »

Les scientifiques ont ensuite cherché à comprendre de quelle manière le SARS-CoV-2 réussit à parvenir jusqu’aux bulbes olfactifs, les neurones semblant être une voie idéale. Un système de culture cellulaire en microfluidique in vitro leur a permis d’obtenir des neurones humains organisés de manière particulière. Les neurones sont ainsi orientés de façon à pouvoir observer finement le transport des molécules à l’intérieur de l’axone[1].

Grâce à cette méthode, les scientifiques ont constaté qu’une fois à l’intérieur du neurone, le virus est capable de se déplacer dans les deux directions de l’axone [1] : en direction antérograde, c’est-à-dire du corps cellulaire vers les terminaisons de l’axone, ou en direction rétrograde, des axones vers le corps cellulaire. « Le virus semble exploiter efficacement les mécanismes physiologiques du neurone pour se déplacer dans les deux sens. Les variants du SARS-CoV-2 que nous avons étudiés, variant ancestral Wuhan, Gamma, Delta et Omicron/BA.1, infectent les neurones in vitro et sont capables de se déplacer le long des axones  ».

« A travers cette étude, nous avons caractérisé le neurotropisme du SARS-CoV-2. Pour tous les variants étudiés, l’infection cérébrale via les bulbes olfactifs semble être une caractéristique commune des SARS-CoV-2 » conclut Hervé Bourhy, dernier auteur de l’étude et responsable de l’unité Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie à l’Institut Pasteur. « La prochaine étape sera de comprendre, chez le modèle animal, si le virus est capable de persister dans le cerveau au-delà de la phase aiguë de l’infection et si la présence du virus peut induire une inflammation persistante et occasionner les symptômes persistants décrits dans les cas de Covid long, comme l’anxiété, la dépression et le brouillard cérébral. »

Ces travaux ont été financés par les organismes cités plus haut, ainsi que la FRM, l’ANRS-MIE et Human Brain Project.

[1] Chaque neurone est muni d’un axone, un prolongement unique et fin de la cellule, qui conduit le signal électrique jusqu’à la cellule suivante (neurone ou muscle).


Source :

Neuroinvasion and anosmia are independent phenomena upon infection with SARS-CoV-2 and its variants, Nature Communications26 juillet 2023

Guilherme Dias de Melo1, Victoire Perraud, Flavio Alvarez2,3§, Alba Vieites-Prado, Seonhee Kim1, Lauriane Kergoat1, Anthony Coleon1, Bettina Salome Trüeb5, Magali Tichit6, Aurèle Piazza7, Agnès Thierry7, David Hardy6, Nicolas Wolff2, Sandie Munier8, Romain Koszul7, Etienne Simon-Lorière9, Volker Thiel10, Marc Lecuit11,12, Pierre-Marie Lledo13, Nicolas Renier4, Florence Larrous1#, Hervé Bourhy1#*

1 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Lyssavirus Epidemiology and Neuropathology Unit, F-75015 Paris, France
2 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Channel Receptors Unit, F-75015 Paris, France
3 Sorbonne Université, Collège Doctoral, F-75005 Paris, France
4 Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière, Laboratoire de Plasticité Structurale, Sorbonne Université, INSERM U1127, CNRS UMR7225, 75013 Paris, France
5 Institute of Virology and Immunology (IVI), Bern, Switzerland; Department of Infectious Diseases and Pathobiology, Vetsuisse Faculty, University of Bern, Bern, Switzerland
6 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Histopathology Platform, F-75015 Paris, France
7 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Spatial Regulation of Genomes Laboratory, F-75015 Paris, France
8 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Molecular Genetics of RNA viruses Unit, F-75015 Paris, France
9 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Evolutionary Genomics of RNA Viruses Group, F-75015 Paris, France
10 Multidisciplinary Center for Infectious Diseases, University of Bern, Bern, Switzerland
11 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Inserm U1117, Biology of Infection Unit, 75015 Paris, France
12 Necker-Enfants Malades University Hospital, Division of Infectious Diseases and Tropical Medicine, APHP, Institut Imagine, 75006, Paris, France
13 Institut Pasteur, Université Paris Cité, Perception and Memory Unit, F-75015 Paris, France ; CNRS UMR3571, 75015 Paris, France

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# These authors share senior authorship
* Corresponding author

La neuroinflammation dans les séquelles post-aiguës du COVID-19 (PASC), évaluée par la TEP , est en corrélation avec les mesures des maladies vasculaires

ABSTRACT

 Voir ORCID ProfilMichael B. VanElzakker , Hannah F. Bues , Voir ORCID ProfilLudovica Brusaferri , Voir ORCID ProfilMinhae Kim , Deena Saadi , Voir ORCID ProfilEva-Maria Ratai , Voir ORCID ProfilDarin D. Dougherty , Voir ORCID ProfilMarco L. Loggia

est ce que je:https://doi.org/10.1101/2023.10.19.563117Cet article est une prépublication et n’a pas été certifié par un examen par les pairs [ 

qu’est-ce que cela signifie ? ].

2000202345

La pandémie de COVID-19 provoquée par le SRAS-CoV-2 a déclenché une crise de santé publique consécutive aux séquelles post-aiguës du COVID-19 (PASC), parfois appelées COVID long. Les mécanismes des symptômes et signes persistants hétérogènes qui composent le PASC sont à l’étude, et plusieurs études ont pointé du doigt les systèmes nerveux central et vasculaire comme étant des sites potentiels de dysfonctionnement. Dans la présente étude, nous avons recruté des individus atteints de PASC présentant divers symptômes et examiné la relation entre la neuroinflammation et les marqueurs circulants du dysfonctionnement vasculaire. Nous avons utilisé la neuroimagerie TEP [ 11 C]PBR28, un marqueur de la neuroinflammation, pour comparer 12 individus PASC à 43 témoins sains normatifs. Nous avons constaté une augmentation significative de la neuroinflammation dans les PASC par rapport aux témoins dans une large bande de régions du cerveau, notamment le cortex médian cingulaire et cingulaire antérieur, le corps calleux, le thalamus, les noyaux gris centraux et aux limites des ventricules. Nous avons également collecté et analysé le plasma sanguin périphérique des individus PASC et trouvé des corrélations positives significatives entre la neuroinflammation et plusieurs analytes circulants liés au dysfonctionnement vasculaire. Ces résultats suggèrent qu’une interaction entre la neuroinflammation et la santé vasculaire pourrait contribuer aux symptômes courants du PASC.

Brouillard cérébral dans un long COVID

Brouillard cérébral dans un long COVID : une hypothèse glutamatergique avec un dysfonctionnement des astrocytes expliquant l’hypométabolisme cérébral du glucose par TEP

Les liens d’auteur ouvrent le panneau de superpositionTatiana Horowitz et,Luc Pellerin b.,Eduardo R. Zimmer cde,Éric Guedj aMontre plusAjouter à MendeleyPartagerCiter

https://doi.org/10.1016/j.mehy.2023.111186Obtenez des droits et du contenu

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Abstrait

Cerveau [18Les scans F]FDG-PET ont révélé un schéma hypométabolique du glucose chez les patients atteints de COVID long. Cet hypométabolisme pourrait refléter un dysfonctionnement primaire des astrocytes. Les astrocytes jouent un rôle clé dans la régulation du métabolisme énergétique pour soutenir l’activité neuronale et synaptique, en particulier l’activité impliquant le glutamate comme principal neurotransmetteur. La neuroinflammation est l’un des mécanismes présumés expliquant les lésions cérébrales causées par l’infection par le SRAS-CoV-2. L’activation microgliale peut déclencher une astrogliose réactive, contribuant ainsi aux changements neuroinflammatoires. Ces changements peuvent perturber l’homéostasie glutamatergique, conduisant finalement à une fatigue cognitive, décrite dans d’autres situations cliniques. Nous émettons l’hypothèse que la dérégulation glutamatergique liée au dysfonctionnement des astrocytes pourrait être le substrat de l’hypométabolisme cérébral de la TEP chez les patients COVID longs présentant un brouillard cérébral. Sur la base de ces éléments, nous proposons que des thérapies ciblant la régulation du glutamate astrocytaire pourraient aider à atténuer les manifestations neurologiques prolongées du COVID.

Mots clés

ANIMAL DE COMPAGNIE

Longue COVID

État post-COVID

PASC

Glutamate

Métabolisme

Brouillard cérébral

Astrocyte

Introduction/contexte

La COVID longue, également appelée condition post-COVID (PCC) ou séquelles post-aiguës de l’infection par le SRAS-CoV-2 (PASC), est définie par la persistance des symptômes pendant au moins 2 mois, généralement 3 mois à compter du début de la COVID-19. , qui ne peut s’expliquer par un diagnostic alternatif dans le cadre d’une infection probable ou confirmée par le SRAS-CoV-2 [1] . Ces symptômes englobent diverses manifestations, notamment la fatigue cognitive et le brouillard cérébral. [18F]L’imagerie cérébrale par tomographie par émission de positons (TEP) au fluorodésoxyglucose (FDG) a été proposée comme outil pour démontrer une déficience cérébrale dans cette condition [2] .

Le [ 18 F]FDG est un analogue radiomarqué du glucose sans danger au fluor 18 qui participe comme le glucose à son métabolisme. C’est le radiotraceur le plus utilisé pour l’imagerie TEP cérébrale. Le cerveau est un consommateur majeur de glucose, car il est nécessaire au fonctionnement cérébral [3] , [4] . L’imagerie cérébrale [ 18 F]FDG-PET est couramment utilisée pour le diagnostic des troubles neurologiques, car des altérations du métabolisme cérébral peuvent survenir dans de nombreuses conditions pathologiques. Dans les maladies neurodégénératives, une réduction du signal cérébral du [ 18 F]FDG-PET a été associée à une perte neuronale, bien qu’il existe des preuves claires que l’hypométabolisme du [ 18 F]FDG-PET peut précéder de plusieurs années une mort neuronale significative [5] . Dans les cas de COVID longue, des régions spécifiques du cerveau se sont révélées hypométaboliques grâce à l’imagerie TEP -FDG, telles que le circuit limbique/paralimbique (y compris les sillons olfactifs, le cingulaire, le cortex temporal, l’amygdale, l’hippocampe, le cortex insulaire, et l’hypothalamus), le tronc cérébral et le cervelet [2] , [6] , [7] .

Le métabolisme du glucose évalué par le [ 18 F]FDG-PET refléterait l’activité synaptique, dont la régulation dépend des interactions fonctionnelles entre les neurones et les astrocytes [8] . Les astrocytes sont d’abondantes cellules gliales du système nerveux central qui adaptent de manière cruciale le métabolisme énergétique à l’activité synaptique et régulent les synapses glutamatergiques. Les neurones glutamatergiques dépendent fortement des astrocytes pour soutenir la synthèse et la libération du glutamate, qui est le neurotransmetteur responsable de 90 % des neurotransmissions excitatrices dans le cerveau humain [9] . Les astrocytes jouent un rôle central dans cette coopération métabolique en captant le glutamate de la fente synaptique et en le convertissant en glutamine via l’enzyme glutamine synthétase. Ce processus facilite non seulement un recyclage efficace du glutamate, mais assure également la reconstitution de la glutamine, qui peut être transportée vers les neurones pour servir de précurseur à la synthèse de neurotransmetteurs d’acides aminés, dont le glutamate. De plus, les astrocytes fournissent des substrats énergétiques aux neurones via la navette lactate astrocytes-neurones, à travers laquelle les astrocytes métabolisent le glucose en lactate et le libèrent pour être utilisé comme carburant important pour le métabolisme neuronal [4] , [9 ] , [ 10 ] . Cet échange de métabolites entre astrocytes et neurones est essentiel au maintien de l’homéostasie synaptique et au soutien de l’activité neuronale. La perturbation de ce couplage métabolique, telle qu’une réduction de l’absorption de glutamate astrocytaire ou une altération de l’apport de lactate aux neurones, peut conduire à une excitotoxicité glutamatergique et à une altération de la neurotransmission et finalement contribuer à un dysfonctionnement cérébral [11] .

Les astrocytes sont également des répondeurs clés aux changements neuroinflammatoires via des actions pro- et anti-inflammatoires [12] . Dans certaines conditions, les astrocytes subissent des changements moléculaires, morphologiques et fonctionnels et acquièrent un état réactif, appelé astrogliose réactive [13] . Les astrocytes deviennent hypertrophiques ou atrophiques [14] , présentant une libération altérée de molécules de signalisation et des changements dans leur capacité à soutenir la fonction neuronale. La neuroinflammation, ainsi que l’activation microgliale et le dysfonctionnement mitochondrial, jouent un rôle dans de nombreux troubles neurologiques, et on pense que ces trois affections sont impliquées dans le COVID long [15] .

Globalement, l’hypométabolisme cérébral rapporté par l’imagerie TEP- [ 18 F]FDG peut être interprété comme résultant de deux mécanismes sous-jacents, sur la base des progrès récents dans le domaine [8] , [16] , [17] :

  • (je)Les astrocytes subissent une utilisation réduite du glucose secondaire à une diminution de l’activité des neurones/synapses, qui sont principalement altérées. Ce mécanisme fonctionnel est non spécifique et couramment observé dans diverses maladies cérébrales, indépendamment du processus pathologique affectant le cerveau.
  • (ii)Les astrocytes subissent un processus plus spécifique principalement lié à leur capacité réduite à absorber le glutamate, entraînant ensuite une diminution de l’apport de lactate aux neurones en tant que source d’énergie clé [9] . Cela conduit à l’accumulation de glutamate dans l’espace extracellulaire, provoquant une interférence avec la neurotransmission normale et aboutissant finalement à une excitotoxicité glutamatergique et à la mort neuronale [16] , [18] . Dans ces cas, la réactivité des astrocytes pourrait être à la fois un signe de leur dysfonctionnement et un facteur contribuant aux effets délétères sur les neurones.

L’hypothèse du long COVID

Nous émettons l’hypothèse que le schéma d’hypométabolisme observé chez les patients COVID longs présentant un brouillard cérébral utilisant le [ 18 F]FDG-PET pourrait être principalement une signature d’une dérégulation glutamatergique liée aux astrocytes ( Fig. 1 ).

Évaluation de l’hypothèse et des données empiriques

Le COVID long est classiquement associé à un dysfonctionnement cognitif décrit comme un brouillard cérébral [19] , caractérisé par un manque de clarté mentale, des difficultés de concentration et une incapacité à se concentrer, les activités cognitives devenant exigeantes. Il est intéressant de noter qu’un lien entre la fatigue cognitive et la dérégulation du glutamate a été suggéré dans d’autres conditions cliniques [20] . Dans une récente étude de spectroscopie par résonance magnétique, Wiehler et ses collègues ont proposé une base neurométabolique pour la fatigue cognitive [20] . Ils ont constaté une augmentation de l’accumulation de substances nécessitant une clairance, y compris le glutamate, lors de tâches cognitives à forte demande par rapport aux tâches à faible demande. Ce niveau élevé de glutamate suggère que l’activation de certaines régions du cerveau est plus exigeante en énergie et plus susceptible au dysfonctionnement des astrocytes. De plus, ce brouillard cérébral semble similaire à celui rapporté comme « chimio-fog » chez les patients atteints de cancer, avec de possibles mécanismes immunologiques communs induits par la tumeur ou son traitement [21] , [22] , impliquant également les astrocytes et l’activation microgliale [23] . Il est intéressant de noter qu’un schéma hypométabolique cérébral FDG-PET similaire à celui du COVID long a été récemment rapporté chez des patients atteints du syndrome de neurotoxicité associé aux cellules effectrices immunitaires après une thérapie par lymphocytes T avec récepteur d’antigène chimérique, suggérant une inflammation partagée induite par les cytokines [24 ] . De plus, la fatigue a déjà été associée à l’apathie, au dysfonctionnement olfactif et aux troubles cognitifs dans d’autres conditions cliniques, telles que la maladie de Parkinson [25] . Dans cette dernière condition clinique, il est intéressant de noter que les symptômes sont soutenus par un réseau cérébral similaire à celui du COVID long [26] impliquant les deux mêmes modèles présumés de propagation, descendant (« top-down ») du nez au cerveau et ascendant ( « ascendante ») du système nerveux autonome au cerveau.

Concernant les liens entre le mécanisme potentiel relatif à la fatigue cognitive et à l’inflammation induite par les cytokines avec l’hypométabolisme observé chez les patients atteints de COVID long, nous émettons l’hypothèse que la réduction de la capacité d’absorption du glutamate astrocytaire provoquant une accumulation extracellulaire de glutamate pourrait contribuer au brouillard cérébral.

Implications de l’hypothèse et de la discussion

L’hypométabolisme révélé par la TEP-18F]FDG cérébrale est une constatation pathologique habituelle, par exemple dans l’état intercritique d’épilepsie focale qui est associé à des déficits cognitifs [27] . Cet hypométabolisme est réversible après un traitement antiépileptique et est parallèle à la régression d’éventuels symptômes intercritiques, notamment des troubles cognitifs, comme l’illustre l’amnésie épileptique transitoire [28] . Nous remarquons que les bénéfices potentiels de la supplémentation cétogène en triglycérides à chaîne moyenne (MCT) ont été proposés de la même manière à la fois dans l’épilepsie et pour ravitailler le cerveau post-COVID-19 en compensant les défauts du métabolisme du glucose dans les astrocytes et les neurones [29 ] .

Plus globalement, des thérapeutiques agissant sur la neurotransmission glutamatergique sont disponibles et pourraient réduire les symptômes liés à l’excitotoxicité glutamatergique [30] , atténuant éventuellement les conséquences du dysfonctionnement primaire des astrocytes, avec par exemple l’agoniste des récepteurs α 2 A-adrénergiques, la guanfacine et la N-acétylcystéine (NAC) qui sont actuellement sous enquête dans le cadre de longs COVID [31] . Dans une étude récente, une combinaison prometteuse de guanfacine et de NAC a amélioré la fonction cognitive chez 8/12 patients atteints de longue COVID présentant un brouillard cérébral. Les chercheurs ont proposé des hypothèses pour expliquer ce possible mécanisme d’association médicamenteuse, à savoir que certaines régions du cerveau pourraient être plus vulnérables au long COVID avec brouillard cérébral [32] . Cette vulnérabilité pourrait être due aux caractéristiques inhabituelles des synapses dans ces régions qui dépendent principalement des récepteurs NMDA, car ces synapses glutamatergiques sont excitatrices et le glutamate agit sur les récepteurs NMDA postsynaptiques pour activer les neurones. La NAC réduit le stress oxydatif associé à l’activation excessive des récepteurs NMDA, et la guanfacine réduit la signalisation délétère des canaux médiés par le potassium dans les neurones et améliore le déclenchement neuronal [31] . Une autre option à considérer est la mémantine, un inhibiteur des canaux NMDA utilisé pour traiter la maladie d’Alzheimer modérée à sévère, qui réduit l’afflux prolongé de Ca2 + induit par le glutamate dans les neurones et peut aider à atténuer les effets néfastes d’une absorption altérée du glutamate astrocytaire . .

Une autre option thérapeutique consisterait à cibler directement les astrocytes. Comme mentionné, ces cellules sont responsables du maintien de l’homéostasie du glutamate. Ils recyclent le glutamate via son absorption par des transporteurs de glutamate dépendants de Na + de haute affinité (par exemple, le transporteur d’acides aminés excitateurs 2 – EAAT2) et sa conversion en glutamine [34] . Une classe d’antibiotiques β-lactamines a été identifiée comme favorisant l’expression des transporteurs de glutamate et améliorant l’absorption du glutamate par les astrocytes [35] . Il a été démontré que la ceftriaxone stimule non seulement l’absorption du glutamate, mais stimule également l’utilisation du glucose (et le signal concomitant [ 18 F]FDG-PET) dans les astrocytes [8] . La ceftriaxone a été étudiée comme traitement potentiel des événements excitateurs qui se produisent dans le cerveau des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (NCT00349622 ; NCT00718393) [36] . Plusieurs activateurs/inducteurs d’EAAT2 ont été identifiés et pourraient être testés en tant qu’amplificateurs potentiels de l’absorption du glutamate. Ces activateurs/inducteurs EAAT2 sont également des candidats potentiels pour le développement radiopharmaceutique TEP de nouveaux radiotraceurs, ce qui nous aiderait grandement à faire progresser notre compréhension des changements métaboliques cérébraux liés au COVID long et à d’autres affections cérébrales, en particulier d’autres troubles post-infectieux [37 ] . Enfin, la metformine a été récemment suggérée pour prévenir les longs COVID [38] . La metformine est bien connue pour ses effets sur le métabolisme périphérique, mais elle agit également sur le système nerveux central en stimulant la glycolyse et la production de lactate par les astrocytes [39] .

Il est important de reconnaître que notre hypothèse ne fait aucune distinction entre les mécanismes en amont susceptibles d’être impliqués dans le dysfonctionnement des astrocytes. En effet, trois mécanismes principaux, éventuellement concomitants, ont été proposés dans les cas de COVID longue : l’infection directe des astrocytes par le SRAS-CoV-2, une réaction immunitaire déclenchée par un pathogène et une inflammation médiée par les cytokines [22] , [ 40 ] , [ 41] . Selon le premier mécanisme, le SRAS-CoV-2 infecte les astrocytes, provoquant de manière intéressante des changements métaboliques cohérents avec notre hypothèse, et conduisant à un dysfonctionnement neuronal qui contribue aux altérations structurelles et fonctionnelles observées dans le cerveau des patients COVID-19 [40 ] . Cette persistance virale a déjà été rapportée dans d’autres lignées phagocytaires, comme les monocytes [42] , et a été suggérée dans le corps et le cerveau humains après une infection par le SRAS-CoV-2 [43] , [44] . Une étude pré-imprimée utilisant l’imagerie ciblée TEP innovante a rapporté que les symptômes longs du COVID étaient associés à des lymphocytes T activés dans la moelle épinière et la paroi intestinale (45) , avec une détection concomitante de l’ARN cellulaire du SRAS-CoV-2 dans le tissu de la lamina propria rectosigmoïde de tous les patients. . Selon le deuxième mécanisme, une protéine structurelle dérivée du SRAS-CoV-2 pourrait agir comme un contributeur moléculaire associé à l’agent pathogène aux réactions dysimmunitaires et conduire à des lésions vasculaires et à une neuroinflammation [41] . Selon le troisième mécanisme, l’infection par le SRAS-CoV-2 augmente finalement la réactivité microgliale/macrophage [22] , [46] et les cytokines pro-inflammatoires dans la microglie et est associée à un dysfonctionnement mitochondrial [47] , [48] . Il est important de noter que les astrocytes deviennent potentiellement réactifs dans ces trois hypothèses proposées. Il est particulièrement possible que la réponse inflammatoire prolongée et la neuroinflammation observées dans les cas de COVID long puissent entraîner une réactivité des astrocytes et d’éventuels dysfonctionnements métaboliques. La présence d’astrocytes réactifs dans les cas de COVID long suggère l’implication des astrocytes dans le processus pathologique et pourrait potentiellement contribuer aux symptômes neurologiques ressentis par certaines personnes atteintes de long COVID.

Prochaines contributions attendues de l’imagerie moléculaire pour consolider l’hypothèse

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir un lien définitif entre les astrocytes réactifs et le COVID long. Des études supplémentaires utilisant des marqueurs ou des techniques plus spécifiques ciblant la fonction des astrocytes et l’homéostasie du glutamate seront nécessaires pour une compréhension complète des mécanismes sous-jacents et pour le développement de traitements efficaces contre le brouillard cérébral prolongé lié au COVID. Dans ce contexte, les études TEP multitraceurs pour explorer la neuroinflammation pourraient être une stratégie utile pour comprendre la COVID longue, avec des résultats préliminaires concordants [6] , [15] , [49] , [50] , [51] , [52] . Plus précisément, l’imagerie TEP avec un traceur TSPO, utilisée comme indice d’activation microgliale, a révélé une neuroinflammation longitudinale généralisée chez les macaques rhésus infectés par le SRAS-CoV-2 [52] , et une liaison élevée à la TSPO a été associée à des symptômes dépressifs et cognitifs persistants après une première infection . maladie légère à modérée liée au COVID-19. À notre connaissance, aucune étude avec les traceurs TEP MAO-B ou I2BS, utilisés comme indices de réactivité des astrocytes, n’a encore été menée.

En conclusion, notre hypothèse suggère que le schéma d’hypométabolisme du [ 18 F]FDG-PET observé chez les patients atteints de longue COVID présentant un brouillard cérébral pourrait être révélateur d’un dysfonctionnement glutamatergique lié aux astrocytes. Dans cette optique, des approches thérapeutiques ciblant la neurotransmission du glutamate et la fonction des astrocytes pourraient aider à atténuer le dysfonctionnement des astrocytes en cas de COVID long, à améliorer la fatigue cognitive et potentiellement à prévenir d’autres lésions cérébrales.

Divulgation

ERZ siège au conseil consultatif scientifique des prochaines thérapies innovantes (Nintx). ERZ est co-fondateur et membre du conseil scientifique du MASIMA

Financement

Cette recherche n’a reçu aucune subvention spécifique de la part d’organismes de financement des secteurs public, commercial ou à but non lucratif.

Éthique

Déclaration de consentement/approbation éthique : non requis.

Déclaration d’intérêts concurrents

Les auteurs déclarent qu’ils n’ont aucun intérêt financier concurrent connu ni aucune relation personnelle qui aurait pu sembler influencer le travail rapporté dans cet article.

Les références

Energie du Cerveau

Quelle activité demande le plus d’énergie au cerveau ?

PUBLIÉ LE 27 JUIL 2021 À 12H00  MODIFIÉ LE 26 JUILLET 2022PAR C. H.

Crédit photo : SCIL/GETTY IMAGES – QUENTIN GLORIEUX LKB SORBONNE UNIVERSITÉ/ENS – B.BOURGEOIS

Le cerveau dépense à peine plus d’énergie quand on est actif qu’au repos (ici, une tractographie, sorte d’IRM).

En fait, « au repos, notre cerveau est déjà à 85-90 % de son maximum » , renseigne Pierre Magistretti, spécialiste du métabolisme cérébral à l’université du roi Abdallah, en Arabie saoudite.

« Sa consommation énergétique au cours d’une activité particulière augmente peu, de 10 à 15 % seulement.  » Donc, même si le cerveau brûle environ 20 % de l’énergie totale utilisée par le corps, alors qu’il ne compte que pour 2 % de son poids, un effort intellectuel intense n’augmente que marginalement cette consommation. Pour preuve, cette étude publiée en 2009, lors de laquelle l’activité métabolique de 20 joueurs d’échecs a été enregistrée pendant environ 90 minutes : l’énergie dépensée n’était que de 138 kilocalories, contre environ 400 kcal pour 1 heure de jogging.

Démarrage énergivore

Et encore, commente le docteur Fawzi Boumez-beur, de l’Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot, « cette consommation n’était pas uniquement due à l’activité cérébrale. Elle s’explique également par la réponse de l’organisme au stress, à sa mise en alerte » . Aussi, c’est avant tout en début de partie que le cerveau des joueurs consommait le plus d’énergie« L’activité cérébrale augmente donc principalement au démarrage d’une tâche. Ensuite, le cerveau s’habitue : il n’y a plus de nouveautés, d’informations inédites à traiter, l’activité revient presque à son niveau basal » , détaille le chercheur. « Le plus énergivore, pour le cerveau, serait d’être confronté à une situation à la fois très dangereuse et en constante évolution, où le cerveau doit sans cesse ré-analyser les choses, tout en mobilisant les circuits du stress et de la peur, comme un soldat sur un champ de bataille.  » Mais compte tenu des appareillages complexes nécessaires à une telle mesure, impossible de vérifier en situation réelle.

D’après Science & Vie n°1240.