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Justification et conception de l’étude LIFT : Pyridostigmine (Mestinon) et Naltrexone à faible dose (LDN) dans l’EM/SFC et le COVID long

Date d’enregistrement : Non explicitement indiquée dans le transcript
Intervenants : intervenant1, intervenant2


Sujet 1 : Justification mécanistique de la pyridostigmine (Mestinon) et de la naltrexone à faible dose (LDN)

  • Résumé
    • L’intervenant1 a présenté un mécanisme proposé selon lequel la pyridostigmine pourrait améliorer le tonus vasculaire lors d’un exercice de pédalage en position debout, via une action cholinergique au niveau du ganglion sympathique, entraînant une augmentation de l’efférence sympathique vers les vaisseaux sanguins et une amélioration du retour veineux. Des collègues neurologues ont examiné et validé ce mécanisme comme plausible.
    • La LDN, largement empruntée à l’expérience clinique scandinave, est justifiée pour l’EM/SFC et le COVID long en raison de son action connue en tant qu’antagoniste des récepteurs μ-opioïdes. Elle est utilisée à des doses bien plus élevées (environ dix fois celles utilisées dans cette étude) pour les troubles liés à l’alcool et aux opiacés. Ses mécanismes potentiels incluent la restauration de la fonction des cellules NK (natural killer) et l’antagonisme de la voie NF-κB, qui déclenche la production de cytokines pro-inflammatoires et l’activation de l’inflammasome.
    • Les preuves issues d’essais cliniques randomisés pour la LDN dans l’EM/SFC sont limitées, voire quasi inexistantes (« très peu » selon l’intervenant1). Toutefois, des signaux encourageants existent dans des affections voisines, comme la fibromyalgie (amélioration de la douleur) et des données finlandaises montrant une amélioration des symptômes auto-déclarée chez des patients atteints d’EM/SFC.
  • Positions des intervenants
    • Intervenant1 : Défend le mécanisme autonome de la pyridostigmine (étape cholinergique → ganglion sympathique → efférence sympathique accrue → retour veineux amélioré) ainsi que les mécanismes immunomodulateurs/anti-inflammatoires de la LDN (fonction NK, antagonisme NF-κB). Estime que ces justifications sont suffisantes pour un usage prolongé dans un essai clinique.
    • Intervenant2 : Non présent dans ce segment.
  • Décisions
    • La justification mécanistique est acceptée comme raison d’inclure la pyridostigmine et la LDN dans la recherche clinique.
  • Actions / Tâches
    • Aucune tâche explicite, si ce n’est de poursuivre le plan d’étude en cours.
  • Considérations et précautions
    • Compte tenu du manque de preuves solides par ECR pour la LDN dans l’EM/SFC, il faut insister sur une conception rigoureuse et une interprétation prudente des résultats.
    • Exemple : utiliser des marqueurs physiologiques objectifs (ex. récupération de la fréquence cardiaque, métriques des dispositifs portables) pour compléter les données auto-déclarées.
  • Suggestions pour la prochaine réunion
    • Approfondir les données de tests autonomiques soutenant l’effet de la pyridostigmine sur le retour veineux.
    • Examiner le profil immunitaire reliant la LDN aux changements de fonction des cellules NK.

Sujet 2 : Étude rétrospective « Baby LIFT » et résultats du test SHAPE

  • Résumé
    • L’intervenant1 a décrit « Baby LIFT », une étude rétrospective sur des patients EM traités par pyridostigmine, LDN, les deux, ou aucun, suivis environ un an avec des tests SHAPE répétés. Le test SHAPE est un test d’effort cardiopulmonaire très simple, non invasif, de 3 minutes de montée de marche, réalisé au point de soins avec un chariot métabolique et une poignée de soutien pour les patients souffrant d’intolérance orthostatique.
    • Critère principal : récupération de la fréquence cardiaque (HRR) durant la première minute post-exercice, marqueur reconnu de la condition cardiovasculaire, de la capacité à l’effort et du tonus parasympathique/vagal. Une décroissance plus rapide indique un tonus parasympathique plus élevé et une meilleure santé.
    • Résultats : amélioration de l’HRR observée dans le groupe recevant les deux médicaments (LDN + pyridostigmine) ainsi que dans le groupe pyridostigmine seule (75 patients améliorés). L’échantillon sous LDN seule était petit, mais plus de données sont attendues. Le groupe « aucun traitement » avait de meilleures valeurs de base et peu de changements, suggérant qu’il s’agissait de patients plus sains, un biais fréquent en étude rétrospective.
  • Position de l’intervenant
    • Intervenant1 : Considère l’amélioration de l’HRR comme un soutien aux bénéfices autonomiques des traitements médicamenteux ; note le biais de sélection comme limite de l’approche rétrospective.
  • Décisions
    • Utiliser les résultats de Baby LIFT pour justifier un essai prospectif randomisé (LIFT).
  • Actions / Tâches
    • Continuer à agréger les données de LDN seule pour renforcer l’interprétation.
    • Maintenir des protocoles SHAPE standardisés pour assurer la reproductibilité.
  • Considérations et précautions
    • Biais rétrospectif : le groupe « aucun traitement » probablement plus sain à l’inclusion, ce qui fausse la comparaison.
    • Exemple : ajuster les analyses en fonction des valeurs de base d’HRR.
  • Suggestions pour la prochaine réunion
    • Présenter les données actualisées LDN seule.
    • Discuter de la fiabilité et de la reproductibilité du test SHAPE.

Sujet 3 : Conception et mise en œuvre de l’essai clinique randomisé LIFT

  • Résumé
    • Essai monocentrique au Brigham, conçu comme une étude de grande envergure pour un seul centre. Quatre bras : pyridostigmine + LDN, pyridostigmine seule, LDN seule, placebo, avec 40 patients par bras (total 160), randomisation 1:1.
    • Schéma posologique : titration progressive sur 2 semaines jusqu’aux doses finales (pyridostigmine 60 mg trois fois par jour, LDN 4,5 mg le matin). Réduction en aveugle possible en cas d’effets secondaires.
    • Résultats : tests SHAPE répétés, suivi physiologique continu via Garmin VivoSmart pendant 3 mois, analyses multi-omiques (dont transcriptomique), questionnaires validés via REDCap.
    • Inclusion : environ 25 % déjà réalisés ; résultats attendus dans environ un an.
  • Position de l’intervenant
    • Intervenant1 : Soutient fortement le choix des critères multimodaux et le plan de titration ; insiste sur la flexibilité pour gérer les effets indésirables.
  • Décisions
    • Poursuivre avec le protocole LIFT tel que défini.
  • Actions / Tâches
    • Poursuivre l’inclusion jusqu’à 160 participants.
    • Mettre en œuvre la titration et la désescalade en aveugle si nécessaire.
    • Assurer le suivi via Garmin et la qualité des données.
    • Réaliser les prélèvements omiques et leur intégration.
    • Gérer les questionnaires REDCap.
    • Prévoir un point opérationnel intermédiaire à 50 % d’inclusion.
  • Considérations et précautions
    • Surveiller la bradycardie nocturne : si symptomatique avec FC ~40/min, classer comme SAE et arrêter. Exclure les patients atteints de pathologies cardiovasculaires.
    • Effets secondaires classiques : diarrhées, crampes musculaires — souvent transitoires.
  • Suggestions pour la prochaine réunion
    • Mise à jour de l’inclusion et du screening.
    • Contrôle qualité préliminaire des données Garmin et SHAPE.
    • Profil des effets indésirables observés.

Sujet 4 : Points saillants de la séance de questions-réponses

  • Résumé
    • Sécurité : la fréquence cardiaque de repos n’est pas substantiellement affectée ; rares cas de FC nocturne ~40/min, symptomatiques = SAE et arrêt. Exclusion des patients cardiaques.
    • Utilisation chez les individus sains/athlètes : bénéfice incertain. Les mécanismes ciblent le système nerveux autonome « déséquilibré » dans l’EM/COVID long. Prudence contre toute extrapolation en amélioration des performances.
    • Effets indésirables : diarrhées et crampes musculaires, souvent précoces, transitoires, ne nécessitant pas en général de réduction de dose.
  • Position de l’intervenant
    • Intervenant1 : Rappelle les critères d’exclusion, le protocole de gestion de la bradycardie, l’absence de justification pour un usage « dopant » et la gestion précoce des effets indésirables cholinergiques.
  • Décisions
    • Maintenir les critères et protocoles actuels.
    • Pas d’usage en amélioration de performance chez sujets sains.
  • Actions / Tâches
    • Poursuivre le suivi des cas de bradycardie via wearable.
    • Informer les participants des effets secondaires attendus.
  • Considérations et précautions
    • Éviter toute communication hors indication.
  • Suggestions pour la prochaine réunion
    • Rapport sur les effets indésirables et éventuelles modifications de protocole.
    • Revue du workflow des alertes wearables.

Décisions consolidées

  • Poursuite de l’essai LIFT à 4 bras (pyridostigmine + LDN, pyridostigmine seule, LDN seule, placebo) avec schéma posologique prédéfini.
  • Utilisation des tests SHAPE, données physiologiques Garmin, analyses omiques et questionnaires validés comme critères principaux.
  • Maintien des critères d’exclusion et protocoles de sécurité.

Tâches consolidées (ordre chronologique)

  • Poursuivre l’inclusion (objectif 160).
  • Assurer titration et désescalade si nécessaire.
  • Déployer les wearables et garantir la qualité des données.
  • Réaliser les tests SHAPE aux intervalles prévus.
  • Collecter les échantillons multi-omiques.
  • Gérer les questionnaires via REDCap.
  • Assurer la surveillance de sécurité et SAE.
  • Prévoir une revue opérationnelle intermédiaire à 50 % d’inclusion.

Considérations générales

  • Sécurité des participants (bradycardie symptomatique, effets secondaires).
  • Intégrité des données (synchronisation wearables, calibrage SHAPE).
  • Biais d’analyses (valeurs de base HRR).
  • Gestion proactive des effets secondaires.

Points non tranchés

  • Efficacité définitive de la LDN seule (données insuffisantes).
  • Adaptation des critères d’inclusion (pas discuté).
  • Calendrier précis des résultats finaux (non confirmé).
  • Priorisation des biomarqueurs omiques intermédiaires (non spécifiée).

Réunion de recherche : Conception de l’essai LIFT sur la pyridostigmine et la naltrexone à faible dose dans l’EM/SFC et le COVID long

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