Quelle activité demande le plus d’énergie au cerveau ?
PUBLIÉ LE 27 JUIL 2021 À 12H00 MODIFIÉ LE 26 JUILLET 2022PAR C. H.
Crédit photo : SCIL/GETTY IMAGES – QUENTIN GLORIEUX LKB SORBONNE UNIVERSITÉ/ENS – B.BOURGEOIS
Le cerveau dépense à peine plus d’énergie quand on est actif qu’au repos (ici, une tractographie, sorte d’IRM).
En fait, « au repos, notre cerveau est déjà à 85-90 % de son maximum » , renseigne Pierre Magistretti, spécialiste du métabolisme cérébral à l’université du roi Abdallah, en Arabie saoudite.
« Sa consommation énergétique au cours d’une activité particulière augmente peu, de 10 à 15 % seulement. » Donc, même si le cerveau brûle environ 20 % de l’énergie totale utilisée par le corps, alors qu’il ne compte que pour 2 % de son poids, un effort intellectuel intense n’augmente que marginalement cette consommation. Pour preuve, cette étude publiée en 2009, lors de laquelle l’activité métabolique de 20 joueurs d’échecs a été enregistrée pendant environ 90 minutes : l’énergie dépensée n’était que de 138 kilocalories, contre environ 400 kcal pour 1 heure de jogging.
Démarrage énergivore
Et encore, commente le docteur Fawzi Boumez-beur, de l’Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot, « cette consommation n’était pas uniquement due à l’activité cérébrale. Elle s’explique également par la réponse de l’organisme au stress, à sa mise en alerte » . Aussi, c’est avant tout en début de partie que le cerveau des joueurs consommait le plus d’énergie. « L’activité cérébrale augmente donc principalement au démarrage d’une tâche. Ensuite, le cerveau s’habitue : il n’y a plus de nouveautés, d’informations inédites à traiter, l’activité revient presque à son niveau basal » , détaille le chercheur. « Le plus énergivore, pour le cerveau, serait d’être confronté à une situation à la fois très dangereuse et en constante évolution, où le cerveau doit sans cesse ré-analyser les choses, tout en mobilisant les circuits du stress et de la peur, comme un soldat sur un champ de bataille. » Mais compte tenu des appareillages complexes nécessaires à une telle mesure, impossible de vérifier en situation réelle.
D’après Science & Vie n°1240.