Publié le par alain refrais
Laisser un commentairesur Covid long: Fatigue et Conduite
1. Fatigue : quels risques au volant ?
Au volant, la fatigue augmente le risque d’accident.
La fatigue altère les facultés du conducteur, bien souvent sans que celui-ci ne s’en rende compte. Elle favorise la viscosité mentale, dégrade l’attention la vigilance, affecte le jugement et les réflexes.
Concrètement, le conducteur fatigué aura du mal à rester concentré. Il lui faudra plus de temps pour réagir ou prendre une décision. Son champ visuel peut également être rétréci.
La fatigue commence à se manifester de façon cyclique : des phases de vigilance et d’attention normale alternent avec des phases de relâchement.
Elle est réversible par le repos, ou parfois, de façon brève, sous l’effet de stimulations (conversation, musique).
La conduite elle-même génère une fatigue physique et mentale du conducteur. Lors d’un long trajet, il est indispensable de faire une pause de 15 à 20 minutes toutes les deux heures au minimum, et de s’arrêter dès les premiers signes de fatigue.
Les signes annonciateurs de la fatigue :
- bâillements fréquents ;
- picotements des yeux ;
- sensation de raideur dans la nuque ;
- difficulté à trouver une position confortable ;
- regard qui se fixe ;
- pertes de mémoires ( pas de souvenir des derniers kilomètres parcourus) ;
- hallucinations (présence d’un animal sur la route) ;
- difficultés à maintenir une vitesse et une trajectoire constantes.
2. Somnolence : quels risques au volant ?
Sur autoroute, 1 accident mortel sur 3 est dû à l’endormissement du conducteur…
La somnolence(ou hypovigilance) correspond à un stade altéré de la vigilance. Elle se traduit à la difficulté à rester éveillé.
Comme la fatigue, le phénomène est tout d’abord cyclique, la vigilance oscillant entre éveil et somnolence. Mais tandis que la fatigue laisse le conducteur en état de réagir à des stimulis d’alerte, en cas de somnolence, tous les stimulis sont perçus comme atténués.
Elle représente un danger majeur au volant : elle entraîne des périodes de « micro-sommeils » (de 1 à 4 secondes) et un risque d’endormissement important quelle que soit la longueur du trajet.
Les signes précurseurs de la somnolence au volant :
- sensation de paupières lourdes ;
- envie de se frotter les yeux ;
- nécessité de bouger ou de changer de position fréquemment ;
- gêne visuelle ;
- sensation d’avoir froid.
Lorsque l’un ou plusieurs de ces signes se manifestent, il faut s’arrêter dans un endroit sûr et faire une sieste de 10 à 15 minutes, ou encore passer le volant à un autre conducteur lorsque cela est possible.
Conduire en somnolant multiplie par 8 le risque d’avoir un accident corporel.
Et il est impossible de lutter contre le sommeil.
Le café, la radio ou même la cigarette ne sont d’aucun secours en cas de somnolence.
Les facteurs de risque de somnolence :
- Être éveillé depuis plus de 17 heures.
Au-delà, les capacités physiques et mentales du conducteur sont équivalentes à celles d’une personne présentant une alcoolémie de 0,5 g d’alcool par litre de sang; - Une dette de sommeil: l’accumulation d’heures de sommeil en retard.
Prendre la route avec une dette de sommeil est aussi dangereux que de conduire avec une alcoolémie de 0,5 g/ litre de sang.
Plus d’un tiers des Français dort moins de 6 heures par nuit alors que la plupart d’entre aurait besoin de 7 à 8 heures de sommeil. - Conduire entre 2 et 5 heures du matin et entre 13 et 15 heures, périodes pendant lesquelles la propension à somnoler est importante;
- Des troubles du sommeil non traités, comme l’apnée du sommeil;
- La consommation de drogue, d’alcool ou de médicaments, dont beaucoup ont un effet sédatif, ou diminuent la résistance à la fatigue;
- Conduire au-dessus des limitations de vitesse.
Une vitesse élevée implique un traitement des informations et une adaptation de la vision plus rapides. Ce stress entraîne une plus grande fatigue, à l’origine d’une baisse de vigilance.
3. Fatigue et somnolence : quelles solutions ?
Dès les premiers signes de somnolence, le risque d’accident est multiplié par 3 ou 4.
- Boire un café, ouvrir la fenêtre, monter le volume de la radio ne sont pas de véritables solutions. Seul le sommeil permet de réduire la fatigue et la somnolence. Il est néanmoins possible de prévenir leur apparition.
- Faites systématiquement une pause toutes de 15 à 20 minutes toutes les deux heures. N’hésitez pas à vous arrêter plus souvent la nuit.
- Prenez l’air, dégourdissez-vous les jambes, reposez-vous, buvez de l’eau fraîche ou un café, faites une sieste (10 à 15 minutes) si vous avez sommeil… Cette pause vous permettra d’améliorer votre vigilance. Elle ne remplacera pas une bonne nuit de sommeil si vous êtes vraiment fatigué ou que vous présentez une dette de sommeil.
- Avant de prendre le volant, évitez les repas trop riches.
Les glucides favorisent la somnolence entre une demi-heure et une heure après leur absorption. Les lipides également. Avant et pendant un long trajet, il est donc préférable de privilégier les protéines et de faire des repas plus légers ou fractionnés (répartir la ration alimentaire sur un ou deux repas de plus pour diminuer les quantités absorbées à chaque prise alimentaire).
- Aérez régulièrement votre véhicule, et réglez soigneusement la ventilation. Une température trop élevée favorise la somnolence.
- Pendant le voyage, choisissez une musique rythmée ou une émission : elles stimulent l’attention. Évitez les musiques lancinantes.
- Évitez de conduire entre 13 et 16 heures et entre 2 h et 5 h, périodes propices à la somnolence.
- Relayez-vous entre conducteurs. N’hésitez pas à passer le volant pour vous reposer si vous en avez la possibilité.
- La veille d’un long trajet en voiture, veillez à dormir suffisamment, afin de prendre la route reposé. Cinq heures de sommeil ou moins la veille d’un départ multiplie par cinq le risque d’accident.
4. Attention et vigilance : qu’est-ce que c’est ?
La vigilance et l’attention sont deux facultés mentales indispensables à la conduite d’un véhicule. La fatigue peut les altérer de façon importante.
La vigilance et l’attention permettent la coordination des trois processus à l’œuvre dans la conduite :
- perception (de l’environnement et de ses modifications) ;
- traitement de l’information et la prise de décisions associées ;
- exécution.
La vigilance correspond à l’état d’activation du système nerveux central, c’est-à-dire au niveau d’éveil du cerveau et à sa capacité à traiter les informations en général à un moment donné. On distingue plusieurs degrés de vigilance, allant du niveau « normal » au sommeil profond.
La vigilance est altérée par la fatigue, une dette de sommeil, la prise de substances psychoactives (drogues, alcool, médicaments).
Il existe une différence majeure entre une baisse de vigilance due à la fatigue, qui sera réversible par le repos ; et celle induite par la prise de substance sédatives (drogue, alcool, médicament), inconstante, et qui n’est que partiellement réversible par le repos. Dans ce dernier cas, ce n’est qu’une fois que l’organisme du consommateur aura éliminé la substance ne question que celui-ci pourra retrouver un niveau de vigilance suffisant pour conduire.
L’attention correspond à un état de concentration de l’activité mentale sur un objet déterminé (la route par exemple) et à la capacité du cerveau à traiter les informations qui lui sont liées. Celui-ci sélectionne alors les données pertinentes et inhibe les données inutiles.
Il s’agit d’un processus de contrôle et de traitement de l’information, qui permet l’adaptation du comportement humain à son environnement.
De nombreux accidents de la route sont dus à un défaut d’attention du conducteur. Le risque survient lorsque l’attention est :
- altérée, par la fatigue par exemple ;
- détournée, par le téléphone (conversation ou message), une conversation agitée, des préoccupations ;
- diffuse, c’est-à-dire orientée sur une information aléatoire, et que la vigilance baisse, comme en cas de fatigue (le conducteur risque l’endormissement) ;
- focalisée sur un objet très précis, parfois au détriment d’autres éléments.
C’est ainsi qu’un conducteur en quête d’un panneau indicateur peut ne pas voir un piéton surgissant devant son véhicule.
5. Capacité de réserve : qu’est-ce que c’est ?
En cas de fatigue ou de somnolence, l’organisme du conducteur s’adapte et mobilise ses dernières ressources…
La capacité de réserve correspond à la capacité d’un conducteur en état de fatigue, de somnolence ou de sédation, à mobiliser ses capacités restantes pour conduire.
Celui-ci focalise alors son attention sur quelques tâches prioritaires (maintien de la trajectoire, vision frontale), au détriment des autres.
La capacité de réserve de chacun est limitée et ne peut être mobilisée que pour une période brève. Elle correspond au « dernier recours » de l’organisme. Une fois cette capacité de réserve épuisée, la vigilance et l’attention s’effondrent brutalement, et le risque d’endormissement est imminent.
L’expérience du sujet joue un rôle clé dans la sélection, quasi-réflexe, des tâches à sauvegarder.
6. Téléphone et charge mentale : quels risques ?
La charge mentale désigne l’ensemble des ressources mentales mobilisées pour une activité.
Conduire est une activité à part entière, qui implique une charge mentale importante. Se consacrer à une activité annexe tout en conduisant entraine pour le conducteur une surcharge mentale, associée à une détérioration de ses performances de conduite, et à une augmentation du risque d’accident.
C’est le cas notamment de l’usage du téléphone : une conversation à distance, même simple et calme, tout comme l’envoi d’un message, induisent de nombreux mécanismes automatiques de pensée : imaginer l’interlocuteur, l’endroit où il se trouve…
Différentes études ont démontré que l’utilisation du téléphone au volant entrainait une surcharge mentale pour le conducteur.
Cet état de surcharge mentale est dangereux à double titre :
– il détourne l’attention du conducteur de l’activité première et détériore ses performances de conduite ;
– il accélère l’apparition de la fatigue.
Le danger du téléphone au volant vient donc de la charge mentale supplémentaire qu’il entraîne, et non de la mobilisation d’une main pour tenir le téléphone. Les kits main libre et oreillettes ne réduisent en rien le risque.