Long COVID : principaux résultats, mécanismes et recommandations

Résumé

Le long COVID est une maladie souvent débilitante qui survient dans au moins 10 % des cas d’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2). Plus de 200 symptômes ont été identifiés, avec des répercussions sur de multiples systèmes organiques. On estime qu’au moins 65 millions d’individus dans le monde sont atteints du COVID, et le nombre de cas augmente chaque jour. La recherche biomédicale a fait des progrès substantiels dans l’identification de divers changements physiopathologiques et facteurs de risque et dans la caractérisation de la maladie. De plus, les similitudes avec d’autres maladies d’origine virale telles que l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique et le syndrome de tachycardie orthostatique posturale ont jeté les bases de la recherche dans ce domaine. Dans cette revue, nous explorons la littérature actuelle et soulignons les résultats clés, le chevauchement avec d’autres conditions, l’apparition variable des symptômes, la longue durée de la COVID chez les enfants et l’impact des vaccinations. Bien que ces résultats clés soient essentiels à la compréhension de la COVID longue, les options de diagnostic et de traitement actuelles sont insuffisantes, et il faut donner la priorité aux essais cliniques qui abordent les principales hypothèses. En outre, pour renforcer la recherche sur la COVID longue, les études futures doivent tenir compte des biais et des problèmes liés aux tests de dépistage du SRAS-CoV-2, s’appuyer sur la recherche sur l’apparition virale, inclure les populations marginalisées et faire participer les patients de manière significative tout au long du processus de recherche.

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Une double incompréhension médicale et administrative

Dr Alain Refrais
sos-covid-long.fr

Ce cri du cœur ne fait que traduire le désarroi et parfois le désespoir des patients atteints du covid long. Nous médecins, le percevons chaque jour devant une maladie récente, mal connue, mal comprise mais terriblement déroutante, sournoise et invalidante.

Nos patients luttent contre des symptômes diminuant fortement leurs capacités intellectuelles et physiques, limitant leur activité à quelques heures, voire quelques dizaines de minutes par jour. Toute tentative d’outrepasser ces limites se soldant par des douleurs violentes, malaises, et par une fatigue irrépressible imposant un repos couché de plusieurs heures. Nos patients sont devenus incapables d’assumer leurs charges familiales et professionnelles.

La reconnaissance « officielle” de la maladie par les autorités de tutelle le 15 mars 2022 est loin d’avoir été totalement intégrée par les services médicaux des Caisses, de médecine du travail ou d’invalidité.

Il en est malheureusement de même pour la médecine de ville qui, par sa
nature, devrait être plus proche des patients et ne pas classer trop facilement en psycho-somatique une maladie qu’elle ne comprend pas.

Nous sommes donc devant une double incompréhension médicale et administrative.
Que pouvons-nous faire en tant que médecin ?

  • D’abord les écouter. Nos patients font face aux doutes et même parfois aux sarcasmes de leur entourage, de leur employeur, de l’administration et même du corps médical.
  • Faire preuve d’humilité en reconnaissant qu’il n’existe pas actuellement
    de médicament efficace contre le covid long. Seuls, ceux qui s’attaquent aux symptômes montrent plus ou moins d’efficacité.
  • Ensuite, explorer ces symptômes, faire les examens nécessaires pour les objectiver, et traiter lorsque l’on découvre : embolies pulmonaires, atteintes cardiaques, Sama.
  • Quantifier ces symptômes afin d’en suivre l’évolution.
  • Il faut porter une attention particulière à ceux qui présentent une dangerosité extrême comme l’allongement des temps de réaction, les pertes de concentration et la somnolence au volant. Ces troubles pas toujours spontanément cités par les patients, sont déjà responsables de nombreux accidents.
  • Puis les inciter à organiser leur vie en fonction de leur « énergie disponible” en y associant, si possible, une réhabilitation physique et intellectuelle adaptée les encourageant à progresser et à ne pas baisser les bras au risque de sombrer dans la dépression.
  • En complément indispensable, leur fournir les éléments objectifs de diagnostic et de contestation opposables aux administrations qui leur refusent le statut de malades puis celui de handicapés quand ils arrivent en fin de droits.

Enfin, et c’est l’espoir que nous avons tous, que les milliers d’équipes de chercheurs et de patients qui se battent contre le Covid Long parviennent à en analyser intégralement les mécanismes intimes et à proposer des traitements efficaces pour en bloquer les conséquences dramatiques et à en empêcher l’apparition.

Docteur Alain REFRAIS

COVID long : formes cliniques et prise en charge Long COVID

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À la suite d’un épisode COVID-19 symptomatique aigu, plus de 30 % des patients adultes présentent encore des symptômes à 1-2 mois et 10 à 15 % à 6-8 mois. Il peut s’agir de symptômes persistants ou de nouveaux symptômes. Si les plus fréquents sont la fatigue intense, la dyspnée et les signes neurocognitifs, de nombreux autres organes peuvent être touchés. Ces symptômes évoluent généralement de manière fluctuante et sont souvent aggravés par l’effort physique ou intellectuel. Au fil du temps, ils évoluent lentement vers l’amélioration. L’absence de documentation virologique (la PCR n’a pas pu être réalisée lors de l’épisode initial et/ou la sérologie est négative) n’exclut pas ce diagnostic. L’origine de ces symptômes n’est pas encore claire : une persistance virale a été mise en évidence dans certains cas, une réponse inflammatoire incluant une activation mastocytaire excessive, un défaut de l’immunité innée ou adaptative sont des hypothèses en cours d’exploration. Des facteurs génétiques et hormonaux peuvent être associés. La prise en charge du patient doit être initiée au premier point de service. Sur la base d’une analyse approfondie des symptômes, des diagnostics seront posés qui débouchent sur une prise en charge multidisciplinaire où les traitements symptomatiques et la rééducation sont importants. Si les hospitalisations sont rares, ces formes prolongées, désormais appelées « long COVID », auront un impact sociétal majeur nécessitant la mise en place de politiques publiques adaptées.

Covid long : où en est-on ?

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Chez de nombreux patients, des symptômes du Covid-19 persistent plusieurs semaines après l’infection. Ce phénomène dit du « Covid long » intrigue et inquiète, mais la recherche et la prise en charge s’organisent.

Fatigue, souffle court et difficulté à l’effort, troubles de la mémoire ou de la concentration et autres problèmes neurocognitifs… la liste des symptômes attachés à ce que l’on nomme « Covid long » est sans fin. De fait, dans une récente publication dédiée à ce qu’elle préfère qualifier d’« état post-Covid » (post COVID-19 condition, en anglais), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en a référencé plusieurs dizaines, touchant tous les types d’organes et de fonctions physiologiques. Quels qu’ils soient, ces symptômes ont en commun, selon la définition retenue, en France, par la Haute autorité de santé (HAS), d’être compatibles avec la phase aiguë de l’infection par le SARS-CoV-2 – attestée ou non par un test PCR ou une sérologie –, de persister au-delà de quatre semaines et de n’être explicables par aucun autre diagnostic. Les définitions du Covid long varient selon les instances et les pays, et aucune n’est figée : c’est que le problème est récent, la pandémie datant d’« à peine » deux ans. Pire encore, les manifestations cliniques de ce large spectre de symptômes fluctuent. Face à une affection si difficile à cerner, on comprend que patients et cliniciens s’interrogent et s’inquiètent, notamment sur la possibilité de faire reconnaître et accepter l’idée même de Covid long. Une chose est sûre, les symptômes sont là, et sont parfois très handicapants, et il convient donc de les prendre en charge. Il n’en demeure pas moins que de nombreuses questions restent en suspens.

10 à 30 % des infectés susceptibles de souffrir de Covid long

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Aspirine et Covid19

aspirine et covid19

Conclusion

L’aspirine exerce des effets pluriels qui la positionnent comme un agent pharmacologique idéal pour traiter le COVID-19. Ces effets comprennent des propriétés anti-inflammatoires, antithrombotiques et antivirales qui sont médiées par deux voies clés : l’inhibition de la kinase IKK et l’inhibition de la COX. D’autres voies non canoniques telles que l’acétylation de l’oxyde nitrique synthase endothéliale (eNOS)NOS, la protection endothéliale et la régulation positive de l’hème oxygénase-1 qui sont impliquées dans la protection contre les radicaux oxygène peuvent également jouer un rôle dans la modulation des réponses inflammatoires et prothrombotiques observées dans COVID -19. La dose optimale d’aspirine pour traiter le COVID-19 dépend de manière critique de l’état de la maladie. Chez les patients hospitalisés pour COVID-19, L’aspirine à haute dose facilement disponible (325 mg/jour) en plus d’autres médicaments standard peut atténuer une inflammation élevée et un risque thrombotique. Les effets de l’aspirine peuvent être renforcés par l’administration d’aérosols au poumon qui est l’organe clé endommagé par COVID-19. La formulation inhalée avec des effets rapides peut être une stratégie efficace pendant le cours initial critique de la maladie, mais des études sont en cours avec ces formulations. Pour un traitement à long terme dans un scénario post-COVID-19, 325 mg par jour peuvent être utilisés pour prévenir les événements thrombotiques récurrents. D’autres études cliniques sont nécessaires pour étayer cette suggestion. Cependant, une faible dose (75 à 162 mg/jour) n’est pas optimale pour atténuer l’inflammation élevée et la fonction plaquettaire, comme cela a été démontré dans des études pharmacodynamiques récentes. Donc, l’aspirine à faible dose peut ne pas être associée à des avantages cliniques significatifs. Le risque hémorragique élevé associé à une dose plus élevée d’aspirine peut être une limitation majeure. COVID-19 est une maladie hypercoagulable avec un risque de saignement plus faible, les résultats nets peuvent favoriser l’atténuation du risque thrombotique. Dans le récent essai prospectif ROCOVERY, l’utilisation d’aspirine était associée à un risque hémorragique élevé. Il existe de nombreuses limites à cette étude discutées précédemment et les résultats de l’étude n’ont pas encore été publiés dans une revue à comité de lecture. l’utilisation d’aspirine était associée à un risque hémorragique élevé. Il existe de nombreuses limites à cette étude discutées précédemment et les résultats de l’étude n’ont pas encore été publiés dans une revue à comité de lecture. l’utilisation d’aspirine était associée à un risque hémorragique élevé. Il existe de nombreuses limites à cette étude discutées précédemment et les résultats de l’étude n’ont pas encore été publiés dans une revue à comité de lecture.

Étant un médicament largement disponible et peu coûteux avec de multiples avantages prouvés, l’aspirine peut être exploitée dans le monde, en particulier dans les communautés mal desservies et les régions reculées du monde, pour lutter contre la pandémie de COVID-19 en cours. De plus, en n’étant pas influencée par la mutagenèse virale dans ses mécanismes d’action uniques, l’aspirine tient la promesse d’être un puissant allié dans la lutte contre notre nouvel ennemi et les autres virus qui suivront certainement.

Baisse du QI chez les patients infectés

Les personnes contaminées auraient un déficit de mémoire et plus de mal à résoudre des problèmes.


  •  Publié le 08.08.2021 à 10h30


L’ESSENTIEL

  • Ceux qui se remettent du virus ont trouvé la résolution de problèmes, la planification et le raisonnement plus difficiles, que ceux qui n’ont jamais été infectés.
  • Les déficits étaient d’une ampleur d’effet considérable pour les personnes qui avaient été hospitalisées.

La Covid-19 n’épargne pas le cerveau des patients contaminés. C’est notamment parce que le virus affecte les neurones qu’il provoque la perte d’odorat, des maux de tête ou encore des AVC. Dans une nouvelle étude, parue le 22 juillet dernier dans la revue The Lancet, des chercheurs britanniques suggèrent qu’une infection entraîne même une baisse du QI.

Un QI à long terme endommagé

Les chercheurs ont testé le QI de 81 337 britanniques entre les mois de janvier et de décembre 2020. Parmi les participants, environ 13 000 ont contracté la Covid-19. Pour tester le quotient intellectuel des volontaires, les scientifiques leur ont fait passer des examens pour évaluer leur mémoire, leur raisonnement et leur capacité à résoudre des problèmes. Ce test, de trente minutes, est disponible directement en ligne.

Les résultats ont montré que ceux qui se remettent du virus ont trouvé la résolution de problèmes, la planification et le raisonnement plus difficiles, que ceux qui n’ont jamais été infectés. Les auteurs de l’étude ont déclaré que davantage de travail devait être fait pour prouver le lien entre Covid et l’intelligence, car la plupart des gens n’avaient pas fait tester leur QI avant d’avoir le virus. Cependant, ils ont effectué des imageries cérébrales permettant de soutenir l’hypothèse selon laquelle le QI à long terme d’une personne peut être endommagé par Covid. 

Un déficit important chez les patients hospitalisés

Cette découverte fait craindre que la Covid-19 puisse avoir des impacts cognitifs à long terme, de la même manière que les effets durables des accidents vasculaires cérébraux ou des micro-hémorragies sur le cerveau. “Les déficits étaient d’une ampleur d’effet considérable pour les personnes qui avaient été hospitalisées, affirment les chercheurs. Des études antérieures chez des patients hospitalisés atteints d’une maladie respiratoire démontrent non seulement des déficits cognitifs objectifs et subjectifs, mais suggèrent qu’ils subsistent pour certains lors d’un suivi de cinq ans.”

https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2589-5370%2821%2900324-2

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/36998-Covid-19-baisse-QI-personnes-infectees

Retour à l’emploi post covid long (Manager)

File Name: COVID_19_and_long_COVID_RTW_Guide_managers_FR.pdf

LIGNES DIRECTRICES
EUROPÉENNES

INFECTION PAR LA COVID-19 ET COVID DE LONGUE
DUREE – GUIDE À L’ATTENTION DES TRAVAILLEURS
Guide à l’attention des travailleurs en voie de rétablissement

Table des matières
Collaboration entre les travailleurs et les employeurs…………………………………………………………………. 2
Pendant votre maladie……………………………………………………………………………………………………………. 2
Que faire si vous développez des symptômes de la COVID-19? ……………………………………………… 2
Points devant faire l’objet d’une discussion avec votre supérieur si vous êtes en arrêt de travail
prolongé, par exemple en raison d’une COVID de longue durée………………………………………………. 3
Le rôle de votre supérieur……………………………………………………………………………………………………. 3
Retour au travail ……………………………………………………………………………………………………………………. 4
Réunion de retour au travail (ou «entretien» de retour au travail)……………………………………………… 4
Autorisation médicale avant le retour au travail………………………………………………………………………. 4
Adaptations des obligations professionnelles…………………………………………………………………………. 5
Exemples d’adaptations des obligations professionnelles …………………………………………………………… 5
Retour progressif ……………………………………………………………………………………………………………….. 5
Autres exemples ………………………………………………………………………………………………………………… 5
Comment les services de médecine du travail peuvent-ils vous aider? ………………………………………… 6
Responsabilités générales de votre employeur …………………………………………………………………………. 6
©Denis Jung

Retour au travail après une infection par la COVID-19 et COVID de longue durée – Guide à l’attention des travailleurs

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Collaboration entre les travailleurs et les employeurs
Après le stress extraordinaire, à la fois physique et psychologique, que représente la souffrance
associée à une infection par la COVID-19 et/ou la COVID de longue durée, il peut être difficile de
reprendre le travail. Il se peut que vous ayez encore du mal à accomplir vos activités quotidiennes, mais
que vous soyez obligé de travailler pour des raisons financières ou sociales, afin de préserver votre
santé mentale. Avec la COVID-19, il est préférable de ne pas travailler jusqu’à ce que vous soyez
suffisamment rétabli pour reprendre le travail. Toutefois, avec le soutien adéquat, et une fois que vous
ne serez plus contagieux pour les autres, il vous est possible de reprendre le travail de manière
progressive ou partielle dans le cadre de votre rétablissement, si vous vous sentez suffisamment en
forme pour effectuer certaines tâches. Pour de nombreuses personnes, l’infection ne dure que quelques
jours, mais il est courant qu’elle dure de deux à quatre semaines. On parle alors de «COVID aiguë».
L’expression «COVID de longue durée» est utilisée si, après quatre semaines, vos symptômes
persistent et vous empêchent de mener des activités normales. Selon les études, on estime
qu’une personne sur cinq présente des symptômes après cinq semaines, et qu’une personne sur dix
présente des symptômes pendant 12 semaines ou plus après une COVID-19 aiguë. En février 2021,
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une note d’orientation sur la COVID de longue
durée, qui expose les symptômes, la prévalence et la prise en charge de cette affection.

La pandémie représente également une période difficile pour les employeurs. Ces derniers ont dû
modifier rapidement l’organisation du travail afin de rendre l’environnement sûr pour les travailleurs
comme pour les clients. Ils ont été en difficulté en raison du nombre de personnes en arrêt maladie,
plusieurs personnes d’une même organisation pouvant être touchées simultanément.
En raison de la pandémie, un grand nombre de personnes travaillent à distance et un certain nombre
d’entreprises/de secteurs (par exemple, l’hôtellerie) ferment leurs portes, ce qui signifie que de
nombreux travailleurs ont été mis au chômage technique. Cette situation aura une incidence à long
terme et les employeurs devront accorder la priorité à leurs besoins économiques fondamentaux ainsi
qu’à la santé et au bien-être de leur personnel.

Pendant votre maladie
Que faire si vous développez des symptômes de la COVID-19?
 Vous devriez faire un test de dépistage de la COVID-19 et rester en arrêt de travail. Si le test
est positif, ou si votre médecin pense que vos symptômes sont dus à la COVID-19, vous devriez
rester en arrêt de travail et vous isoler à partir du moment où votre test s’est révélé positif ou
que vos symptômes ont commencé. Vérifiez les règles s’appliquant dans votre pays et les
exigences de votre employeur à cet égard.
 Vous devriez contacter votre supérieur pour l’informer de votre absence et, si les règles
applicables dans votre pays l’exigent, fournir une notification, par exemple un «certificat
médical».
 Vous devriez veiller à vous reposer jusqu’à vous sentir mieux, car de nouveaux symptômes
peuvent apparaître plusieurs jours après le début de la maladie.
 Vous devriez vous assurer que vous respectez toutes les exigences en matière de tests avant
de reprendre le travail. En cas de doute, consultez votre service de médecine du travail ou votre
employeur.
Un mot pour rassurer: bien que le rétablissement puisse être lent, l’état de nombreuses
personnes s’améliore avec le temps, et les traitements devraient devenir plus efficace au fur
et à mesure que l’on en saura davantage sur la COVID-19. Le retour au travail fait partie du
processus de guérison, même s’il doit être flexible ou progressif au début.

Dans ces conditions, il est logique que les travailleurs et les employeurs collaborent en vue
d’un retour au travail qui soit le plus productif possible pour toutes les parties concernées.

Retour au travail après une infection par la COVID-19 et COVID de longue durée – Guide à l’attention des travailleurs

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Points devant faire l’objet d’une discussion avec votre supérieur si
vous êtes en arrêt de travail prolongé, par exemple en raison d’une
COVID de longue durée
 La durée de l’arrêt de travail qui vous a été conseillé: en tant que salarié, vous avez le devoir
d’informer votre supérieur de votre arrêt de travail dans les plus brefs délais, de fournir un
«certificat médical» et de donner une indication de la durée de votre absence. Si cela n’est pas
possible en raison de restrictions concernant les rencontres en personne, consultez un
médecin.

 La raison de l’arrêt de travail: une explication simple et générale suffit, comme «suspicion de
COVID-19» ou «maladie virale». Vous n’êtes pas tenu de donner des détails médicaux à votre
supérieur. Vous choisissez la quantité d’informations que vous souhaitez donner.
 Quand contacter votre supérieur pour faire le point: si vous avez l’intention de reprendre le
travail, vous devez organiser une réunion avec votre supérieur au préalable. Si vous n’êtes
toujours pas en état de travailler, vous devez produire un nouveau «certificat médical». Vous
pouvez prendre contact par téléphone, par courriel ou par liaison vidéo, ou vous rencontrer en
personne. Vous pouvez convenir de la méthode avec votre supérieur.
 Certaines personnes présenteront des symptômes persistants, comme la fatigue, pendant
quelques semaines, et d’autres mettront plus de temps à se remettre des effets de l’infection.
D’autres symptômes courants sont une fréquence cardiaque rapide, un essoufflement et des
douleurs. Vous pouvez vous sentir anxieux ou d’humeur maussade. Si vous êtes inquiet quant
à l’apparition de nouveaux symptômes, vous devriez contacter un médecin.
 La COVID de longue durée peut présenter une évolution inhabituelle: rechutes et phases
s’accompagnant de nouveaux symptômes, parfois étranges.
 Un cas initialement bénin peut être suivi de problèmes plus graves qui peuvent avoir une
incidence marquée sur les activités quotidiennes.
 Une COVID de longue durée peut durer plusieurs mois.
 Vous pouvez avoir besoin d’aide pour accéder aux tests et scans médicaux qui accéléreraient
votre retour au travail. N’hésitez pas à en faire la demande.
Le rôle de votre supérieur
 Il est de bonne pratique que votre supérieur reste en contact avec vous lorsque vous êtes en
arrêt maladie, même s’il s’agit simplement d’un appel téléphonique convenu entre vous et lui,
pour prendre des nouvelles de votre santé et demander s’il peut faire quelque chose pour vous
aider. Cela vous permet de maintenir le lien avec votre lieu de travail. Les personnes qui
s’absentent du travail pendant une longue période disent souvent que la routine quotidienne du
travail et le contact avec les autres leur manquent. Certains lieux de travail encouragent les
membres de l’équipe à rester en contact avec les travailleurs absents; là encore, vos
préférences en matière de contact avec les collègues peuvent être discutées avec votre
supérieur.
 Il est utile de se mettre d’accord sur les informations qui peuvent être partagées avec les
collègues et les clients, tout en respectant la confidentialité, et ce que vous ne souhaitez pas
partager.
 Le supérieur peut vous apporter son soutien non seulement en vous demandant comment vous
allez maintenant, mais aussi en vérifiant que vous disposez de l’aide médicale nécessaire et
en prenant en considération que vous avez traversé une période difficile.
Remarque: les informations contenues dans votre «certificat médical» devraient faire l’objet d’un
accord entre vous et le médecin qui le rédige. Les informations relatives à votre santé sont
confidentielles pour vous, mais il est utile de donner une explication simple à votre employeur.

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 Certaines entreprises peuvent faciliter votre retour au travail en acceptant de payer pour les
tests, les scans ou les rendez-vous médicaux auxquels vous n’auriez pas pu avoir accès
autrement.
 Votre supérieur doit comprendre que vous n’avez pas besoin d’un test positif pour le diagnostic
de la COVID-19; cette dernière peut être diagnostiquée par les symptômes.
Retour au travail
Si vous commencez un nouvel emploi, on vous demandera peut-être si vous avez des problèmes de
santé rendant nécessaire un soutien pour effectuer votre travail. Vous n’êtes pas obligé de le dire à qui
que ce soit, mais si vous souhaitez de l’aide, par exemple parce que vous avez des problèmes dus à
la COVID-19, vous pouvez demander à être orienté vers le service de médecine du travail ou le
médecin.
Certains emplois sont soumis à des exigences particulières en matière de sécurité et de santé, et il se
peut que vous ayez besoin d’un bilan de santé dans ce cas. Dans ces situations, il est légalement
conseillé d’informer le service de santé au travail ou le médecin de votre état de santé.

Réunion de retour au travail (ou «entretien» de retour au travail)
 Votre supérieur devrait:
 organiser une réunion avec vous avant votre retour au travail pour parler du processus et vous
demander comment il peut vous soutenir (cette réunion peut être réalisée par téléphone ou par
vidéoconférence pendant la pandémie);
 organiser un contrôle dès que possible après votre retour au travail (il se peut que ce contrôle
doive également se dérouler par télé- ou vidéoconférence);
 revoir la charge de travail et s’assurer que vous ne serez pas soumis à une pression excessive;
 envisager d’associer le service de médecine du travail ou le médecin du travail, le service des
ressources humaines, votre superviseur ou les représentants des travailleurs au processus.
Le supérieur hiérarchique et le travailleur peuvent dresser une liste des exigences professionnelles
dans les catégories mentionnées ci-après, donner une estimation du pourcentage de chaque jour
consacré à ces exigences (avant l’absence pour maladie) et déterminer si le travailleur estime que ces
exigences poseront problème lors de son retour au travail:
 cognitive: traitement de données complexes, saisie de données nécessitant une concentration
intense, changement rapide de tâches, utilisation de systèmes multiples, prise de décision
complexe, prise de décision rapide et à haut risque, gestion de multiples parties prenantes ou
subordonnés;
 physique: mouvements répétitifs, postures statiques, déplacement occasionnel d’objets
encombrants ou lourds;
 émotionnelle: relations avec des personnes vulnérables/enfants, clients en détresse, risque
d’agression ou de violence, nécessité d’être émotionnellement souple et résistant.
Cette liste pourrait permettre d’établir des ajustements spécifiques et utiles.
Autorisation médicale avant le retour au travail
 Cette dernière dépendra de votre fonction.
 Si votre travail vous impose de soulever des charges lourdes ou de faire d’autres efforts, vous
devez faire l’objet d’un examen médical sur votre cœur et vos poumons avant de reprendre ces
activités.
 D’autres examens de santé, tels qu’un test de la vue ou une évaluation cognitive, peuvent être
requis si vous occupez un poste critique pour la sécurité.
 Si vous présentez des antécédents médicaux qui ont été aggravés par la COVID-19, toute
restriction professionnelle antérieure doit être révisée.

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Adaptations des obligations professionnelles
 Les adaptations peuvent être d’une grande aide et de nombreuses options s’offrent à vous.
Elles doivent faire l’objet d’une discussion entre vous et votre supérieur.
 Faites des suggestions à votre supérieur, en vous basant sur votre expérience et la
connaissance de votre travail et de votre état de santé.
 Demandez conseil à votre médecin quant à ce que vous devriez faire ou ne pas faire, et
demandez à rencontrer le médecin du travail ou le service de médecine du travail. Vous
pourriez vous sentir coupable de vous absenter du travail, mais il est important de ne pas
reprendre le travail trop tôt et de ne pas vous surmener à votre retour.
 Discutez avec votre supérieur des adaptations raisonnables qui peuvent être apportées à vos
obligations professionnelles. (S’il s’avère que vous avez besoin de modifications permanentes
dans votre travail, ce point pourra être abordé plus tard).
 Demandez des informations sur la politique de réadaptation de votre employeur. Vous pouvez
également demander l’aide des services de bien-être, de conseil et de soutien psychologique
proposés par votre employeur ou votre syndicat.
 Il est préférable de convenir avec votre supérieur d’un plan de retour au travail qui vous
convienne à tous les deux. Ce plan doit être réalisable et devrait préciser les tâches de chacun
et le moment de leur réalisation. Il doit également être flexible car, tant que vous n’aurez pas
essayé, vous ne saurez pas ce qui fonctionne pour vous deux.
 Indépendamment de ces adaptations, votre employeur doit continuer à mettre en œuvre et à
maintenir des mesures de contrôle efficaces de l’infection sur le lieu de travail.
 Dans le cadre de l’examen du retour au travail, convenez d’une charge de travail qui vous laisse
suffisamment d’énergie pour la famille, les activités sociales et les loisirs.
Exemples d’adaptations des obligations professionnelles
Retour progressif
En raison de la durée et de l’impact de vos symptômes, vous aurez peut-être besoin d’un retour
échelonné au travail, également appelé «retour progressif». Le retour progressif peut être adapté au
fur et à mesure. Après la COVID-19, les personnes ont souvent besoin d’un retour progressif beaucoup
plus long que la moyenne de quatre semaines.
Les personnes atteintes d’une COVID de longue durée ont souvent tendance à rechuter si elles se
surmènent. Souvent, cette affection ne se manifeste que quelques jours plus tard; vous devriez vous
laisser guider par vos symptômes.
Il n’y a pas de limites aux types d’adaptation; il est préférable d’en discuter avec votre supérieur et que
vous fassiez tous deux preuve de souplesse. Ne craignez pas de faire des suggestions. Toutefois, il se
peut que votre supérieur ne soit pas en mesure de répondre à toutes vos demandes (cela dépendra du
poste).
Autres exemples
Les adaptations doivent être élaborées en fonction de votre situation et dépendent de la nature de vos
problèmes de santé, de la façon dont ils affectent votre capacité à mener à bien des tâches et de votre
fonction. Certains des points suivants peuvent sembler évidents, mais il est utile de les formaliser pour
s’assurer qu’ils sont respectés:
 modifications des horaires (débuts, fins et pauses);
 modifications de l’emploi du temps, par exemple des journées plus courtes, des jours de congé
entre deux journées de travail;
 modifications de la charge de travail, par exemple:
prévoir moins de tâches que d’habitude dans un laps de temps donné;
accorder plus de temps pour accomplir les tâches habituelles;

Retour au travail après une infection par la COVID-19 et COVID de longue durée – Guide à l’attention des travailleurs

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 modifications du rythme de travail, afin de pouvoir prendre des pauses régulières, par exemple;
 changements temporaires de fonctions ou de tâches («tâches modifiées»);
 soutien, par exemple:
une ligne de supervision claire – une personne à qui poser des questions ou avec laquelle
procéder à des vérifications;
un système de «compagnonnage», dans le cadre duquel deux personnes travaillent
ensemble afin de pouvoir se surveiller et s’entraider;
des congés pour les rendez-vous médicaux;
pas de travail isolé;
 des objectifs et des mécanismes de contrôle clairs;
 le travail à domicile une partie du temps;
 des adaptations de l’équipement, par exemple des filtres à lumière bleue pour écran, des
logiciels à commande vocale, des chaises de bureau ergonomiques, des équipements de
déplacement et de manutention améliorés.
Si votre état de santé est fluctuant, il est utile de le signaler à votre supérieur.
Si vous souffrez d’un problème de santé susceptible d’être considéré comme un handicap,
l’employeur peut être tenu par la loi de procéder à des ajustements raisonnables.
Comment les services de médecine du travail peuvent-ils
vous aider?
Les services de médecine du travail et les médecins du travail reconnaissent que la durée de la
maladie peut être longue et qu’un retour prématuré peut entraîner une rechute. Ils peuvent vous aider
de la manière suivante:
 en effectuant une évaluation personnalisée des risques pour la santé;
 en évaluant les travailleurs souffrant de nouvelles pathologies ou de pathologies mal comprises,
et en évaluant l’incidence des symptômes sur le fonctionnement;
 en procédant, avec vous et votre supérieur hiérarchique, à une évaluation personnalisée des
risques liés au lieu de travail/aux tâches;
 en prenant en considération votre sécurité et celle de vos collègues;
 en mettant en place des programmes de surveillance de la santé et de réadaptation si un
ajustement de la surveillance de la santé standard est nécessaire pour d’autres risques.

Si vous travaillez pour une grande organisation, demandez si elle fournit:
 un service d’assistance téléphonique de conseil;
 des services de réadaptation, par exemple de physiothérapie et d’ergothérapie;
 un soutien pratique sur des questions telles que la garde des enfants et les problèmes de santé
à long terme, afin d’aider les personnes à trouver et à conserver un emploi.
Responsabilités générales de votre employeur
Voici quelques éléments à prendre en considération en ce qui concerne l’attitude de votre employeur
vis-à-vis de son personnel et en matière de santé mentale et de procédures:
 des politiques générales visant à garantir un «travail adéquat» pour tous;
 une politique d’absence pour cause de maladie;
 des politiques de travail flexibles;
 des obligations en matière de sécurité et de santé au travail;
 des politiques en matière de handicap et d’égalité.

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Auteur(s): professeur Ewan Macdonald, Dr Drushsca Lalloo, Dr Clare Raynor et Dr Jo Yarker, Groupe
COVID de longue durée de la SMT (Société de médecine du travail).
L’EU-OSHA tient à remercier la Société de médecine du travail (SMT)
Gestion du projet: Ioannis Anyfantis, Elke Schneider, William Cockburn, Agence européenne pour la
sécurité et la santé au travail, (EU-OSHA).
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